La question de l'Adriatique
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protocole de Florence recevaient l’ordre d’avancer (1) et d'occuper l'Albanie méridionale jusqu’à la limite des lerritoires revendiqués par la Grèce devant la Conférence de Londres, c'està-dire la zone qui constituait en fait l'Epire autonome. En même temps la Grèce adressait aux puissances une note qui était comme l'écho des déclarations italiennes et qui expliquait le même acte par des motifs identiques. A la Chambre hellénique, M. Venizelos parla, lui aussi, de l'anarchie albanaise qui nécessitait
une intervention armée, et il conclut ainsi : Dans ces conditions, le gouvernement grec a estimé qu'il ne lui était plus permis de rester sourd aux pressantes sollicitations, tant des musulmans que des chrétiens de la Haute-Epire, de rester spectateur impassible de l'anarchie qui tendait, de l'AIbanie, à gagner l'Epire du Nord. Et cela surtout, comme je l'ai déjà dit, du moment où il fut constaté que l'arrangement qui avait été signé à Corfou ne pouvait entrer en application pour le présent. L'avance de notre armée a ce but : rétablir l'ordre dans la Haute-Epire, garantir la sécurité de tous ses habitants, sans distinction de religion ou de race;
(1) « Les premières troupes qui franchirent la ligne de Florence furent l'artillerie de la & division. Linfanterie la suivit à quelques heures d'intervalle. Onze cents hommes du 24 régiment ont débarqué à Sanli-Quaranta et se sont dirigés de là sur Delvinon. » (Le Messager d'Athènes du 25 octobre/7 novembre 1914).