La question de l'Adriatique

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forme politique. C’est pourquoi nous avons assisté, en ces derniers temps, et nous assistons encore, à des marchandages obstinés, à des conversations difficiles, à des pourparlers où les interlocuteurs soulèvent à chaque parole des problèmes nouveaux et s’épuisent à vouloir concilier des tendances inconciliables. Car, ni la volonté des diplomates, ni le texte des traités ne suffisent à résoudre définitivement une question qui est surtout d'ordre ethnique, et où les éléments qui entrent en jeu échappent pour la plupart à l'action directe des gouvernements. De là une confusion inévitable, puisque le problème a deux aspects bien distincts : d'une part il s'agit de savoir si le domaine moral de l'Italie dans l’Adriatique continuera à s'effriter el à reculer vers l’ouest au bénéfice de la civilisation slave; d'autre part, il s’agit de savoir qui détiendra les points stratégiques de cette mer et à qui restera la prépondérance politique, militaire etnavale. Et pour cela, il s’agit de savoir d'abord si demain la race slave, qui déjà a atteint l'Egée à Dédéagatch et à Porto-Lagos, pourra se constituer politiquement sur les rives de l'Adriatique et jeler ainsi le poids de son énorme force dans la mêlée des races méditerranéennes.