La question de l'Adriatique
UE
l'Italie avait organisé en Albanie une propagande d'ordre économique, commercial et financier, dont elle avait retiré des avantages appréciables. À Scutari comme à Durazzo, elle avait fondé des écoles, des journaux, des banques, des entreprises industrielles (1); elle avait dirigé vers ces deux points un courant d'émigration; enfin elle avait soulevé des problèmes d'une vaste envergure, comme celui du chemin de fer de l’Adriatique au Danube, destiné à établir un lien direct entre Saint-Jean-de-Medua et la mer Noire. Elle avait cherché à se rap procher diplomatiquement de la Serbie afin de se ménager la collaboration de cette puissance dans la conquête économique des ports albanais, où la Serbie pouvait jouer un rôle en raison des droits particuliers que la Conférence de Londres lui avait reconnus. Mais surtout, elle avait agi elle-même avec la plus grande vigueur sur le gouvernement albanais pour accaparer peu à peu toutes les richesses actuelles et futures du nouvel Etat. Il n’est pas possible d'expliquer ou même d'énumérer ici tous les faits ou toutes les tentatives qui soulignèrent la
(1) Le principal journal italo-albanais était le Tarabosch, à Scutari; il y avait à Durazzo trois écoles italiennes, ayec 411 élèves; trois à Vallona, avec 400 élèves; cinq à Scutari, ayec 437 élèves.