La question de l'Adriatique
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marche de cette politique d'expansion. Il suflit de rappeler que si elle fut très active dans l'AE banie septentrionale, où la concurrence austrohongroise pouvait être redoutable, elle ne le fut pas moins dans l'Albanie centrale et méridionale, où elle ne trouva devant elle aucune résistance, aucun obstacle. Si l'on veut enfin se rendre compte de tous les efforts que l'Italie déploya pour enraciner son influence sur les rivages de l’Adriatique, il faut noter encore le zèle obstiné avec lequel elle essaya de rétablir sa langue et son prestige dans certaines îles grecques, à Corfou, par exemple (1), aux confins de l'Adriatique et de la mer lonienne, l’ardeur avec laquelle elle chercha
(4) Les visées de l'Italie sur Corfou sont assez anciennes. « Pour les impérialistes italiens, Corfou s'appelle l’isola nostra. Et, avant ces impérialistes, avant le Congrès de Berlin, avant le comte Corti et M. de Gubernatis, l'ambassadeur d'Italie à SaintPétersbourg avait déclaré à Braïla Arménis, ministre de Grèce : « Les Hellènes doivent avoir en vue que Corfou est une île italienne qui doit revenir à l'Italie ». (Le Messager d'Athènes du 15/28 février 1914). — En décembre 1913, un autre journal d’Athenes, la Néa Himéra, racontait l'incident suivant : « L'inspecteur des écoles italiennes, de passage à Corfou, a pénétré, sans en avoir aucunement le droit, et malgré l'opposition du concierge, dans l'école des sœurs. Il s’est mis à gourmander les élèves, parce qu’elles parlent le grec, au lieu de parler l'italien qui est, dit-il, langue sœur du français. Le fait a élé dénoncé à la police, et la supérieure de l'école a remis une protestation au consul de France, sous la protection duquel sont placées les écoles des religieuses catholiques. » — Ilest sans doute superilu d'ajouter qu'il