La question de l'Adriatique

Hole

poésies populaires où il étail fait appel à l'Autriche contre la domination ottomane, etc. (1) Tout cela a façonné l'esprit des Albanais du Nord, et, bien que l'Italie ait essayé d'atteindre le prestige de cette rivale au cœur même de cette région, c'est-à-dire à Scutari, il est indéniable qu'au point de vue moral, sinon aux autres, l'Autriche a gardé une certaine avance.

Par une sorte de paradoxe, une des causes d'infériorité de l'Autriche vis-à-vis de l'Italie en d’autres lieux tournait ici en sa faveur. L Italie est naturellement portée à implanter sa langue, à la propager, à l'imposer. Elle la considère comme un moyen d'influence intellectuelle et d'expansion économique. Mais il est bien certain qu'elle rencontre, sur ce terrain, de vives résistances. L'Autriche, au Contraire, n'a point de langue nationale, et elle adopte d'autant plus aisément les langues locales. Elle favorisa donc, sans arrière-pensée, la langue albanaise, et cela lui assura, parmi les Albanais, une force particulière dont elle ne manqua pas de tirer profit.

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Pendant que l'Autriche et l'Italie se querellaient sourdement et essayaient de s’arracher

(1) C£ notre ouvrage Le problème méditerranéen, p.51.