La question de l'Adriatique

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quent énergiquement, sur presque toute son étendue, car il n’y a guère que la région de Trieste au nord et celle de Cattaro au sud qui ne donnent lieu à aucun débat.

Autant la côte adriatique de l'Italie est monotone, sablonneuse, basse, sans échancrures et sans îles, autant la côte austro-hongroise qui lui fait face est accidentée, montagneuse, découpée, et toute gardée, du nord au sud, par un archipel innombrable (1). Son climat est doux, sa population laborieuse, son commerce actif, et stratégiquement elle peut donner à la nation qui la détiendra des avantages navals qu'il nest pas possible de nier. Elle constitue done un enjeu du plus haut prix et on comprend que l'Italie ne voie pas sans déplaisir s'affirmer iei les droits des Slaves.

Les nationalités sy répartissent très inégalement. Dans le voisinage de la frontière italienne, c'est-à-dire dans la vallée de l’Isonzo, et, d'une manière générale, dans toute la partie maritime du Frioul autrichien, la grande majorité de la

(4) L'archipel croate et dalmate, de Pola à Cattaro, compte, en chiffres ronds, 600 îles, grandes ou petites. Beaucoup d’entre elles ne sont que des rochers inhabités; mais quelques-unes, comme celles de Veglia, de Cherso, de Brazza, de Lésina et de Curzola, ont, même au simple point de vue de la superficie, une imporlance réelle.