La question de l'Adriatique

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population est italienne de race, de langue et d’aspirations. Trieste même, malgré l'accroissement régulier de l'élément slave, reste encore une ville italienne. Toute la côte occidentale de l'Istrie est, italienne, depuis Trieste jusqu'à Pola. L'arrière-pays est aux mains des Slovènes, set aussi toute la côte orientale de la presqu'île, depuis le cap Promontore jusqu'à Fiume. A partir de Fiume jusqu'à l'extrémité méridionale de la Dalmatie, c'est-à-dire jusqu'à Spizza, la race slave, représentée par les Serbo-Croates, règne sans rivale. Quelques agglomérations italiennes sans cohésion, sans lien commun, s'égrènent le long de la côte (1).

En dehors de Trieste, qui est la capitale commerciale de l'Autriche et le grand port de transit de l’Europe centrale (2), en dehors de Pola, qui est le port militaire de la monarchie dualiste, en dehors de Fiume, qui est le débouché maritime de la Hongrie, la côte austro-hongroise possède des villes précieuses : l’active Zara, dernier rempart de l'italianisme agonisant;

(1) Nous n'indiquons ici que la répartition géographique. Pour les forces numériques des deux principales races en présence (Italiens et Slaves), cf. plus haut, pp. 21-22.

(2) Trieste est, par rang d'importance, le cinquième des ports méditerranéens (après Marseille, Naples, Gênes et Le Pirée). Le

total des entrées et sorties s'y est élevé, en 1913, à 4.098.000 tonnes .