La question de l'Adriatique

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Sebenico, base militaire à l'entrée d'un golfe tortueux qui rappelle, quoiqu'ayec moins de grandeur, les célèbres bouches de Cattaro; Spalato, encore tout imprégnée du souvenir de Dioclétien: Gravoza et sa voisine, l'illustre Raguse, autrefois rivale de Venise; enfin, au fond de son repaire maritime, l'inexpugnable Cattaro (1).

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Tout cela, l'Italie ne se résigne pas aisément à l’abandonner à d'autres mains. Ce nest pas qu’elle ait eu, à cet égard, un programme précis de revendications irrédentistes. Si l’on excepte, d'une part Trieste et le Frioul, et, d'autre part, Vallona et sa région, l’opinion et la diplomatie italiennes se bornaient, avant la guerre européenne, à formuler de vagues regrets sur la slavisation graduelle des côtes de l’Adriatique, mais sans qu'il fût possible de discerner, à travers ces plaintes, un désir nettement arrêté de reconquérir ces terres perdues. C'est la guerre,

(4) Nous donnons ici à ces villes leurs noms italiens, qui sont les plus connus, ou du moins ceux que l’Europe occidentale connaît le mieux. Mais, sur la côte dalmate, on ne désigne presque plus ces localités que par leurs noms slaves, Split pour Spalato, Dubrovnik pour Raguse, Gruz pour Gravoza, Zadar pour Zara, Kotor pour Caltaro, Rieka pour Fiume, Sibenik pour Sebenico, etc-