La question de l'Adriatique

nues — et ne le seront vraisemblablement pas de longtemps — dans tous leurs détails. On ne peut donc en reconstituer la marche que par les points d'arrêt qui en déterminent, en quelque sorte, les étapes.

Du côté du sud, les concessions vinrent assez vite. L’Albanie, condamnée à la dislocation et à la mort, laissait un héritage à recueillir. Déjà l'Italie avait donné le signal du partage en occupant Vallona et en laissant la Grèce occuper l'Epire septentrionale. Rien ne s’opposait à ce que la même tolérance füt accordée à la Serbie, libre désormais de s’annexer une partie de la côte albanaise, avec les ports de Saint-Jean-deMedua et de Durazzo.

D'autre part, il semble que, dans les semaines qui suivirent cette première concession de la part de l'Italie, la Russie ait accepté, en retour, de ne point soutenir le projet de création d’un grand Etat slave, qui eût englobé dans ses frontières la Serbie, le Monténégro, la Bosnie, l’'Herzégovine, la Dalmatie, la Croatie et la Slavonie, mais de préconiser, au contraire, la constitution d’un second Etat slave, juxtaposé à une Serbie agrandie. Bref, vers le milieu d'avril 1915, de conversation en conversation, la Russie en était arrivée à faire les propositions suivantes :