La question de l'Adriatique

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les revendications s’élargissaient, au nom même du principe des nationalités, jusqu'à la Drave, jusqu à l'Istrie, et, par delà les Alpes Dinariques, jusqu'à l'archipel dalmate tout enter. Offrir un port à qui demandait 1.200 kilomètres de rivages, c'était se montrer aussi parcimonieux, aussi injuste, que de refuser ce même port au moment où l'objet du débat ne dépassait pas une superficie de quelques hectares.

Une diplomatie aussi avisée que la diplomatie italienne ne pouvait pas se méprendre sur la différence des deux situations. Son attitude n'avait donc sans doute pas d'autre but que d'ouvrir la série des marchandages, en donnant à ses premières exigences une étendue assez vaste pour pouvoir les réduire graduellement sans compromettre ses véritables espérances. Et, en effet, d'octobre 1914 à mai 1915, les revendications italiennes s’adoucirent peu à peu sous l'influence de la Russie, mais elles ne descendirent jamais au niveau où elles pouvaient se rencontrer avec les revendications des nationalités slaves de l'Adriatique.

Ces laborieuses négociations ne sont pas con-

les Slaves du sud de la monarchie austro-hongroise. On l'applique aujourd'hui à toute l'agglomération slave qui s'étend depuis la vallée de l'Isonzo jusqu'à l’'Albanie.