La question de l'Adriatique

sur une longueur de près de 500 kilomètres, la côte dalmate reviendrait à l'Italie.

4° Depuis l'embouchure de la Narenta jusqu'au sud de Durazzo, la côte appartiendrait à la nouvelle Serbie et au Monténégro.

5° L'Italierecevraiten outre touteslesîiles croates et dalmates, depuis Fiume jusqu'à Cattaro.

Pour apprécier à leur véritable valeur ces propositions de l'Italie, il faut mesurer à quelles réalités géographiques elles correspondent.

Les trois meilleurs ports de l’Autriche-Hongrie sont incontestablement Trieste, Pola et Fiume. L'Italie les annexait tous les trois, et, avec eux, une région peuplée d'au moins un million de Slovènes, de Serbes et de Croates. Immédiatement au sud de Fiume commence une haute falaise rocheuse, le Veliebit, qui tombe verticalement dans la mer, et qui, sur une longueur de plus de 200 kilomètres, n'offre aucune échancrure susceptible d’abriter un bon port et de mettre la côte en communication avec l’intérieur du pays. En accordant à la future Croatie indépendante ces 200 kilomètres de côtes, et cela seulement, l'Italie lui interdisait l’accès de la mer à peu près aussi sûrement que si elle l'avait reléguée dans l’arrière-pays. Car le Veliebitne se termine qu'à l'embouchure dela Zerma-