La question de l'Adriatique
Le
Les ports monténégrins d'Antivari et de Dulcigno ne paraissant pas, pour des raisons également géographiques, appelés à un grand avenir, la Serbie devrait, en dernière analyse, envisager l'utilisation des ports albanais qu'il lui serait permis d'annexer. Le plus septentrional de ce port, Saint-Jean-de-Medua, placé . au débouché de la vallée du Drin, serait incontestablement le meilleur des points de transit. D'une part, il est le port naturel de Scutari, de toute la vallée de la Boïana, et d'Alessio; d'autre part il commande la seule voie de pénétration qui, par les gorges du Drin et Prizrend, met en contact la grande voie ferrée du Vardar avec l’Adriatique. Malheureusement le port est mauvais, ensablé par endroits, peu abrité, et il exigerait, pour rendre de réels services, de longs et dispendieux travaux. Durazzo, un peu plus au sud, est, par certains côtés, d'une utilisation plus facile et moins coûteuse; mais son rayon de pénétration paraît plus étroit. Au total, on peut dire que Durazzo sera, pour le présent, le meilleur des ports serbes, mais qu'avec le temps, un avenir plus grand peut-êlre est réservé à Saint-Jean-de-Medua (1).
(1) Il ne faut pas oublier que c'est de Saint-Jean-de-Medua que devait partir la grande voie ferrée transbalkanique dont il fut un