La question de l'Adriatique

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Au point de vue ethnique, c'est-à-dire au point vue le plus important, puisque c'est celui dont dépendront sur toute la côte orientale de l'Adriatique une paix durable ou des discordes sans fin, les propositions de la Russie permet{aient à l'Italie d'annexer toutes les populations italiennes actuellement soumises à l’AutricheHongrie, à l'exception seulement de deux groupes peu importants : celui de Fiume (26.000 Italiens) et celui de la Dalmatie (18.000 Italiens). Et même ces 44.000 Italiens laissés sous une domination étrangère n'auraient été qu'une compensation très inégale aux 300.000 Slovènes (1) que l'Italie aurait englobés dans ses frontières, au nord et au sud de Trieste.

Les propositions italiennes, au contraire, donnent à ce problème des races une ampleur dont il n’est pas possible de méconnaître le danger. Les populations annexées par l'Italie, si le point de vue de Rome était admis, et en supposant que la nouvelle frontière italienne suive, au nord de l'Istrie, le cours de la Save,

moment question et qui devait relier l'Adrialique à la mer Noire par la Serbie el le bas Danube, projet qui n'est sans doute pas définitivement abandonné.

(4) Ce chiffre n'est qu ‘approximatif en raison de l'incertitude de la frontière prévue par la Russie, mais c’est certainement un chiffre minimum.