La question de l'Adriatique

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blème un aspect que l'Autriche n’avait pas prévu. Ce ne fut pas la question de l'indépendance serbe qui se posa devant l'Europe; ce fut celle de l'existence de l'Autriche. Par les persécutions séculaires sous lesquelles ils avaient souffert, on peut concevoir avec quels sentiments les Slovènes, les Serbes et les Croates de la monarchie dualiste regardaient venir leur délivrance.

Dès les premières semaines de la guerre, dans un article qui était, pour le monde slave tout entier, à la fois une proclamation et un programme, et qui parut sous ce titre significatif : Ce que nous voulons, M. Alexandre Baschmakoff faisait entendre, dans la Revue contemporaine de Pétrograd, la forte voix de la Russie. La question des Slaves de l'Adriatique y était envisagée et résolue en ces termes :

Toutes les terres peuplées de Serbes seront réunies soit à la Serbie, soit au Monténégro, suivant leur proximité ; ainsi :

a) La Bosnie, la Slavonie, la Batchka (province de Marie-Théréziopol) et le Banat de Témesvar doivent être incorporés à la Serbie;

b) L’Herzégovine, les Bouches de Cattaro et la partie de la Dalmalie qui longe l'Herzégovine (par exemple jusqu'à Stagno) doivent revenir au Monténégro ;

c) La Croatie (avec les villes d'Agram et de Fiume)