La question de l'Adriatique

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solennelle s’éleva, à la tribune de la Skoupchtina serbe, contre tout projet qui aurait pour but de séparer en deux tronçons le peuple yougo-slave. Cette protestation, ce fut le président du Conseil lui-même, M. Patchitch, qui la formula. Tout en feignant de ne point croire à des négociations dont il connaissait, mieux que tout autre, la réalité, mais en dehors desquelles on l'avait tenu, il fit, en termes discrets et ironiques, entendre à l'Italie des conseils de modération et de sagesse; il lui reprocha de ne point respecter avec assez de fidélité le principe auquel elle devait son existence, et il affirma le droit des Slaves de l’Adriatique de réaliser, eux aussi, leur unité. Au surplus, ce discours, qui est une manifestation politique, mérite d'être cité tout entier. Le voici, tel qu'il a été permis aux journaux français de le reproduire :

Je ne peux pas, pour le moment, faire à la question de M. Pavlovitch (1) d'autre réponse que celleci. Il est exact que, de divers côtés, nous arrivent les bruits que des pourparlers sont engagés entre

(4) M. Pavlovitch avail posé à M. Paichitch la question suivante : « On a répandu avec insistance, dans la presse élrangère et dans la presse serbe, le bruit d’une intervention prochaine de l'Italie. Cette intervention est liée à certaines compensalions qui doivent étre accordées à celte puissance au détriment du peuple serbo-croato-slovène. Je demande au ministre des affaires élrangères ce qu'il y a de vrai dans ces bruits. »