La question de l'Adriatique

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Quelques jours plus tard une délégation serbe quittait Belgrade pour aller protester, à Pétrograd, auprès du gouvernement russe, contre tout projet d'annexion à l'Italie d’une partie quelconque de la côte slave de l’Adriatique (1).

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La querelle italo-slave se résume done ainsi :

D'une part, l'Italie désire annexer non seulement la région italienne de l'Autriche, mais aussi, pour des motifs stratégiques, des territoires peuplés de près de 1.600.000 Slaves :

De leur côté, les Slaves de l'Adriatique veulent réaliser leur unité nationale, par la création d'un État qui s’étendra depuis la Drave jusqu'à l’Albanie.

Enfin, entre ces deux thèses, la conciliante Russie apporte une solution intermédiaire et essaie de calmer les alarmes de l'Italie, en proposant le fractionnement du peuple yougo-slave en deux Elats : au nord une Croatie indépendante, et, au sud, une Serbie accrue de la Bosnie, de l'Herzégovine et d’une partie de la Dalmatie.

(1) « L'ancien premier ministre serbe Stefanovitch et le professeur Bielitch, de l'Université de Belgrade, se trouvent actuellement à Pétrograd. Selon la Rietch, les deux délégués serbes seraient venus faire connaître l'appréhension de leur opinion

publique devant l'élablissement possible de l'Italie sur la côte dalmate. » (Le Temps du 7 mai 1915).