La question de l'Adriatique

s'inspirera du principe des nationalités et qu'elle règlera ses intérêts dans l’Adriatique, de telle manière qu'il ne s'en suive pas de difficultés pour nous et pour elle, et qu'aucune discorde ne s'élève à ce sujet entre les Serbo-Croato-Sloyènes et les Italiens. Car seule, la concorde de ces deux peuples peut donner de suffisantes garanties pour empêcher la poussée allemande vers la Méditerranée de réussir.

Une autre raison pourlaquelle je ne puis pas ajouter foi entière à ces bruits, c'est que je sais qu'il y a en Iialie de grands hommes d'Etat, pleins de prudence, qui sauront discerner que l'amitié et la concorde entre le peuple serbo-croato-sloyène et l'[talie sont seules capables de profiter à l’un et à l’autre, peuvent seules créer des relations plus suivies, développer le commerce, resserrer l'amitié entre les deux peuples.

Pour ces raisons, je ne crois pas que les hommes d'Etat italiens puissent viser à obtenir une ville de plus ou de moins, ou telle ou telle île, car ils savent par avance que la force de l'Italie ne résidera pas dans cette ville-là ou cette île-là, mais dans la concorde qui règnera entre le peuple serbo-croatoslovène et l'Italie.

Cette concorde assurera une longue paix, non seulement entre nous, mais dans toute l'Europe, et elle fixera la situation que cette grande guerre a en vue.

C'est pourquoi je ne puis ajouter foi à tous ces bruits qui nous sont parvenus, et je vous prie de patienter, de ne pas tant vous inquiéter jusqu'à ce que nous sachions l’état réel des choses; nous aurons le temps d’en parler et de porter un jugement.