La question de l'Adriatique
Top
la guerre européenne et tirant de sa neutralité un premier et précieux profit, l'Italie installait à Vallona — ou du moins aux abords de Vallona — ses soldats et son drapeau. Il ne s'agissait encore que d'une mission sanitaire (1) et d'une station de croisière (2), mais personne, m en Italie, ni dans le reste de l’Europe, ne se mépritsur le sens et la portée de l'évènement, et les commentaires de la presse italienne en soulignèrent toute l'ampleur. On peut dire qu'à dater de ce jour la question de Vallona était tranchée au bénéfice de l'Italie.
(1) Ge fut le prétexte derrière lequel on s’abrita; afin de ne pas : heurter irop ouvertement l'opinion européenne. Deux unités de la flolte ilalienne, l’Agordat et le Dardo, étaient déjà stationnées à Vallona, quand arrivèrent, le 25 octobre, le Dandolo, battant pavillon de l'amiral Patris, et le torpilleur de haute mer Climène. Le Dandolo avait à bord le personnel nécessaire pour l'installation d'une mission sanitaire et pour distribuer des secours aux réfugiés de l'Epire. L'Italie avait déjà organisé antérieurement, à Durazzo et à Sculari, des missions sanitaires qui n'avaient point excité la même émotion ni provoqué les mêmes commentaires. L'amiral Patris, interrogé, se borna à déclarer que le Dandolo venait remplacer, comme stationnaire, l'Agordut, mais les journaux ilaliens firent remarquer que les explications de l'amiral étaient contredites par la présence à bord d’un corps de débarquement d'environ 300 marins.
(2) Le navire Efna, déjà chargé d'une croisière le long des côtes albanaises, fut renforcé par le Galabria; ils eurent pour mission d'empêcher la contrebande des armes, et, au besoin, de débarquer des troupes. En cas de complications, une division spéciale était formée à Venise, avec: le Piemonte pour unilé principale. Au total, 3 compagnies de débarquement élaient organisées : l’une sur le Dandolo, une autre sur le Calabria, et la troisième sur le Piemonte, soit ensemble 750 hommes. \