La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

LA SÉANCE ROYALE o1

naison de ce genre, en voyant la marche graduelle de lopinion et la fermentation des esprits (1). »

Tel était du moins le sentiment que la minorité du Conseil dut sacrifier. La séance royale fût résolue, mais, — quoi qu'il en soit des intrigues dont Necker reste l’'historiographe, à vrai dire, partial, — elle eut un tout autre objet et un résultat bien différent (2).

(1) Necker. liévolution française, t. T. (Œuvres, &. IX, édition de 1821, p. 185.)

(2) Cette question ne présente qu'un des incidents des préliminaires si importants de la séance royale du 23 juin; il n’est cependant pas inutile d’aflirmer que le témoignage de Necker, sur ce point peut être accepté comme définitif. La réfutation de Barentin, loin de la démentir, semble au contraire l'appuyer quand le chancelier parle « d'innovations et de changements contraires aux anciennes traditions » (p. 177), el « d’une forme de gouvernement absolument nouvelle et éversive du régime sous lequel nous avons vécu à l’exemple de nos aïeux el qui remonte jusqu'à la fondation de la monarchie. » {p. 210) (La réfutation des erreurs et des faits inexacts ou faux répandus. par M. Necker, par M. de Barentin, chancelier, édition donnée par Champion sous le titre de : Mémoire autographe de M. Barentin… Paris, 1844). Pour l'accord entre ces assertions contradictoires, v. de Loménie : Les Préliminaires de la séance du 93 juin 1789 (Annales de l'École des sciences politiques, 1890) ; Marius Sepet : Le serment du jeu de paume (Revue des questions historiques, 42 avril 4891); A. Brette : La séance royale du 23 juin 1789 (La Révol. fr., janv. 1892 et fase. suiv.). — Necker élail appuyé dans le Conseil par Saint-Priest, Montmorin, de la Luzerne (lun des plus éloquents et des plus importants partisaus des deux Chambres).