La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

ÿ2 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

Le Roi, y fut-il proclamé, veut que l’ancienne distinction des trois ordres soit conservée en son entier, comme essentiellement liée à la constitution du royaume ; que les députés élus par chacun des trois ordres, formant trois Chambres, délibérant par ordre et pouvant, après l'approbation du souverain, convenir de délibérer en commun, puissent seuls être considérés comme formant le corps des représentans de la nation. »

La rue répondit ; des cortèges vociférèrent ; la foule jetait des pierres aux nobles, aux prélats qui se rendaient à leurs assemblées particulières. Necker proposa alors au roi la seule mesure qui pût être prise, c'est-àdire d’ordonner aux membres de la minorité du clergé et de la noblesse d’aller rejoindre les députés réunis dans la salle commune, ce qui fut fait (27 juin). Paris chanta avec Puis :

Il arrive souvent qu’au bois

On va deux pour revenir trois, Dit la chanson frivole :

Trois ordres s'étaient assemblés, Un sage abbé les a mêlés,

C’est ce qui nous console.

Pour éviter que le € doublement » du tiers entrainàt, avec le vote par tête, la formation des États en une seule assemblée, il eût fallu beaucoup de prudence : le gouvernement acheva de perdre là cause de la Chambre haute. Le projet de formation des États généraux en