La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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inaiti, & fe traînent à peine quelque temps entre 14 faibleffe & l’opprobre; juifqu’à ce qu’ils aient raffafñé d'euxdleurs rivaux & leurs fatellices.”: (Certe lettre, du xs Août, fe terminait par Ces MOIS : « Je ne vous « dis pas que les crimes politiques ont toujours creulé & Je tombeau de ceux qui les commettent; qu'une LS popularité, dégoûtante par fon objet, ft auñi “& jinconftante que méprifable. Je.ne vous dis pas “ que mille événemens peuvent changer l’ordre de

a

< chofes qui voüs fayorife ; mais je vous annonce que ée Je temps approche où vous envierez le fort des vic& times que votre révolution a faites.”

Du prompt châtiment que la juftice fuprême & vengerefle a déjà fait tomber fur la tête des révoJutionnaires fubalternes, Îles Genevois attendent & éfpèrent la cataftrophe prochaine des vrais coupables : ils en efpèrent auf quelques adoüciffemens à leur fort; &, en particulier; quelques facilités de plus pour quitter ce réceptacle de crimes. Quelques-uns d’entr’eux ont déjà obtenu, à prix d’argent, que leurs emprifonnemens domeftiques fuffent commués en exil perpétuel. Et qui pourra s'étonner, qu’on achète; comme une faveur, le banniffément d’une patrie, dont toutes les pierres femblent maintenant teintes & fumantes dé fang innocent ; d’une ville où l’on s’eft réuni pourile pillage, & où lon fe divifera bientôt pour le partager; d’une ville où la populace pille pour être foldée, & eft foldée pour continuéf à piller ; d’une ville où les poffeffeurs légitimes ont été juinés, fans que les fpoliateurs y aient rien gagné, ni qu’ils foient encorerafiañiés ; d’une ville dont lésangiens L