La Serbie agricole et sa démocratie

grava encore après la mort du vizir de Belgrade, Mustapha pacha, tué par les dahis, lorsque ceux-et devinrent virtuellement maîtres du pays et que le nouveau vizir se trouva complètement soumis à leur influence. En prenant les armes, sous la conduite de Karageorge, en 1804, les Serbes déclarèrent qu'ils ne se soulevaient pas contre le sultan, mais contre la tyrannie des dahis.

Après de longues et héroïques luttes, la vague barbare se retira. Les Serbes se trouvèrent presque aussi pauvres qu'à leur arrivée dans la péninsule Presque tous n'étaient plus que de simples agriculteurs. Il ne subsistait que quelques monuments de leur ancienne civilisation, comme pour montrer que leur infortune présente était complète. Alors que leurs ancêtres pouvaient s’enorgueillir d’avoir eu, dès le xrve siècle, un code de lois, ils avaient maintenant tout à reconstituer. Leur premier prince même était illettré. Mais les quelques centaines de mille pauvres et héroïques agriculteurs serbes, avec leur prince, ayant le sultan pour suzerain et le prince Metternich pour premier voisin, se mirent résolument au travail pour reconstruire leurs foyers et parachever la formation de leur État.

Vers 1830, certaines régions de la principauté serbe, notamment celles du centre, avaient déjà marqué un sensible progrès. Le régime offrant plus de garantie et de liberté, la vie avait repris partout. Les voyageurs qui ont traversé la Serbie, à cette époque, ont constaté cette amélioration. Un voyageur de marque à écrit, en parlant de la région de Kragouiévatz : «Nous vîimes des champs labourés, de nombreux moulins et scieries; les paysans avaient une bonne mine; cela faisait contraste

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