La Serbie agricole et sa démocratie

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les Serbes à leur sort. IIS eurent également à subir les massacres des Turcs et les exigences des volontaires autrichiens, qui voulaient obliger la population, soit à se soulever, soit à passer en Au/riche. Les Turcs et les Autrichiens rivalisèrent dans leurs dévastations. La région des départements actuels de Podrigné et de Valiévo, entre Jadar et Koloubara, fut dévastée. La vie devint tellement précaire pour les Serbes que même les Tures qui avaient quelque humanité leur conseillèrent de fuir. Du centre même du pays, la population partit en masse et traversa la Save et le Danube (1).

Le premier groupe qui passa la Save comptait, à lui seul, 500 familles ; un autre, 780 familles avec environ 5.000 personnes, amenant 1.509 chevaux, 4.303 bœufs et vaches, 1.049 porcs et 9.107 têtes d'autre bétail. L’abandon du pays prit de telles proportions qu'à un moment donné les commandants autrichiens crurent que le peuple tout entier allait passer en Autriche. L’émigration se prolongea ainsi durant les années 1789 et 1790. Elle diminua seulement lorsque les Autrichiens décidèrent de ne garder que les riches immigrés et de refuser les pauvres.

La misère de la population ainsi réduite était extrême. Les Serbes avaient à supporter de lourdes charges. Ils avaient, en outre, à subir les exactions et l'arbitraire, exercés par les fonctionnaires turcs pour leur propre compte (2). Leur situation $'ag-

(1) Drag. Pavlovitch: La Serbie pendant la dernière guerre ro-turque (17881791), Belgrade, 1910, pages 161, 162, 222. (2) Dans son Lexicon Serbe, Vouk Karadjiteh dit se souvenir mment Ali pacha Vidaïteh, pour s'emparer) des paysans du villase Klouptzi, les avait fait ligoter et battre jusqu'à ce qu'ils devinssent ses homes,

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