La Serbie agricole et sa démocratie

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zadrougas, pour être plus en sûreté et pour s’aider mutuellement, les Serbes apprenaient dès leur enfance à se respecter et à s'occuper des affaires communes. Les grandes familles, réunissant souvent quinze, vingt, trente personnes, étaient de véritables petites républiques présidées par le membre de la famille le plus âgé. Au conseil de ces grandes familles, tous les hommes et souvent les femmes pouvaient délibérer.

Aïnsi, l'égalité de condition, le rapprochement et les rapports étroits entre les grands et les petits, tous opprimés par l’envahisseur, l’esprit de respect mutuel et de dignité que donne la vie en grandes familles ont été les premiers générateurs de l’esprit démocratique chez les Serbes. Cet esprit ne fut pas inculqué aux aïeux serbes par les écoles, les journaux et les discours des savants, des hommes d'État et des apôtres de la démocratie. Le sentiment démocratique serbe est né naturellement, comme [a conséquence la plus logique des circonstances politiques et sociales dont la Serbie souffrit quelques centaines d’années,

Quand, en 1833, les Turcs furent chassés du pays, à l'exception des garnisons de place, lorsque tous les Serbes établis sur les terres des spahis devinrent propriétaires fonciers, cet esprit démocratique obtint une base réelle dans le nouvel État serbe. Tous les Serbes devinrent propriétaires et la situaüon créée alors n'est pas encore sensiblement changée aujourd'hui. De 4.830.000 hectares de la superficie totale du royaume avant le traité de Bucarest, 2.526.684 hectares, soit 56,36 0/, appartenaïent aux particuliers. En 1900, 2.492.882 habitants de la Serbie étaient groupés en 401.093 mé-

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