La Serbie
frontière assez sérieuse dans la région de Karagatch. Or les puissances centrales ont fait savoir, la semaine dernière, à Sofia, quelles me céderaïñent la Dobroudja aux Bulgares que si ceux-ci S'engageaient à faire de la voie Cernavoda-Constanza une voie complètement libre tet ouverte, de toutes facons, aux intérêts économiques de l'Allemagne et de lAutriche-Hongrie.
La Bulgarie répondit qu'elle ne pou-
vait consentir à celte condition que si elle
recevait des compensalions en Albanie et si, Salonique lui élait cédée. ri
Les Impériaux ont refusé nel, parce qu'ils ont l'intention de faire de Salonique un port franc el um point d'appui pour leurs flottes. 1
Le conflit en est là pour le moment, mais il aura eu au moins le mérite de divulguer certaines des prétentions austroallemandes. Amsterdam, 21. — Une note officieuse allemande déclare que les Bulgares auraient accepté les conditions des empires centraux concernant le port de, Constantza.
Cependant le conflit entre Sofia et Gonstantinople subsiste à l'état aïgu. Malgré la pression des gouvernements de Vienne et de Berlin, le roi de Bulgarie refuse non seulement d'accéder aux revendications ot{oinanés, mais aussi de se rendre à Constantinople pour avoir une entrevue avec le sultan. |
De même source, on dément quie les Gentraux veuillent déjà prendre une décision au sujet de Salonique. Il est toutefois hors de doute qu'ils ont fait des propositions à da Bulgarie, lui offrant les villes grecques de Seres, Drama et Cavalli en échange de certaines compensalions économiques et de la reconnaissance des visées turques sur le chemin de fer de Dedeagatch à Andrinople et le côté inférieur de la Morawa.
M. Helfferich partira prochainement pour Bucarest et Sofia.
Bien que la presse bulgare évite soigneusement de dire quelles concessions termitoriales réclame la Turquie, il y a tout lieu de croire qu'il ne s’agil pas seulement d'une simple rectification de frontière. Les Tunes réclament une bonne partie de la Thrace et du littoral de la Mer Noire et ils soutiennent leur thèse par dieux raisons. D'abord. disent-ils, au point de vue ethnographique: en Thrace il n'y à pas un seul Bulgare, en Roumélie Orientalle les Bulgares n'y sont qu'une minorité absolument négligéable. En second lieu, les Turcs voient, que la Palestine et la Mésopotamie sont perdues pour eux: üls veulent se rattraper ‘ailleurs, en, Thrace et en Roumélie Orientale. Ils prétendent en outre qu'ils seront celte fois-ci soutenus par les Alliés qui, selon eux, n'ont plus aucune raison de s'opposer à leurs aspirations de ce Côté depuis que la Russie Sest. désintéressée dé Constantinople. D’autre part, une Bulgarie trop forle constituerait une menace pour Constantinople et pour les Détroits et l'Angleterre n'aurait que des tracas avec lhégémonie bulgare.
Voilà quelle est la thèse des Turcs. Pour le moment, les Bulgares y ripostent par un non énergique en attendant qu'ils fabriquent des «documents» à l'instar de ceux qu'ils avaient cuisiné pour la Dobroudja et qui pourront masquer les tendances impérialistes de la Bulgarie.
d Coup-d'œil restrospectif “a aux orgies bolchevistes
nement de la deuxième coalition, sous la présidence de Kerenski, et à sa place s'installa, à Ja tèle. du peuple et de l'Etat russe, une douzaine environ dé soi-disant commissaires du peuple, présidés par Oulianov-Lénine, dénommé par son collègue Apfelbaum-Zinoviov «le Mont-Blanc de
l'Internationale». Une douzaine .d'apôtres de l'Evangile bolchéviste, une douzaine de Judas
de. caractère et en grande partie de race, le cerveau rongé par une mégolomanie rostratique, les poches remplies d'argent austro-allemand. Pour qui ‘ne voulait pas se percer d'illusions, {a ;pré-
-Sence de ces derniers était claire déjà avant
les documents sensationnels publiés par le «Petit Parisien», des 5, 6 et 8 février. Les «camarades» de ce genre ne faisaient pas même semblant de s'indigner d'une pareille imputation: il Jeur suffisait, pour leur réhabilitation complète, d'affirmer qu'ils avaient accepté de l'argent pour avoir les moyens de provoquer fa révolution en Allemagne et en Autriche-Hongrie. Ils prétendaient ignorer le fait saillant que la classe ouvrière allemande est immunisée contre és’ idées d'une révolution internationale, cette-ckise ayant .voulu, elle- aussi, la guerre impérialisie tout aussi bien que Guillaume jI. Or, on ne se repent pas de ce qu'on a voulu de tout son être, mais seulement des fautes commises dans la réalisation de sa volonté. C'est pourquoi aucune classe en Allemagne ne se repent encoré car il ne faut pas prendre la plainte d’un ventre creux pour le cri du repentir. ,
En acceptant l'argent allemand, les. bolchéviks ont lié leur volonté comme les bêtes féroces dans une ménagerie, n'exercent pas leur instinct carnassier envers les dompiteurs qui leur donnent à manger. Les bolchéviks grondent et rugissent quelquelois contre les Allemands, mais en même temps ils vobéissent à merveille au claquement de leur fouet. Toute leur œuvre a consisté pen-. dant une année à affaiblir les armées d'Alexciev, de Broussilov, de Kornilov et à ouvrir aux Allemands la route dé Petrograd et aux Autrichiens celle de Moscou, En même temps, les traîtres ukraniens faisaient les avances à ces derniers. Le pauvre peuple petit-russien, si bien doué et si sympathique, le voilà stigmatisé du nom d'Oukranien qui, au cours de plusieurs siècles, stigmatisait la disposition à livrer la petite-Russie à n'importe qui, aux Polonais, aux Aulrichiens, aux Turcs. Les guides indignes ont fait de la Petite-Russie un Etattampon autri chien qui aidera les Austro-Magyars à subjuguer les autres Slaves, tandis que la Grande-Russie, devenue impuissante, sera la risée de tout le monde. Et cela aura été une des conséquences de l'œuvre maximaliste.
Cette œuvre a commencé par l’assassinal du généralissime Doukhonine. Et tout en luttant à Brest-Litovsk pour «une paix juste», l'oligarchie des commissaires du peuple développait à l'intérieur de toutes ses forces la guerre civile, dont les magnifiques monuments du Kremlin de Moscou ont particulièrement souffert, ayant été soumis à un bombardement méthodique; ce qui arracha quelques larmes de crocodile à Lounatcharski, commissaire de l'instruction publique, mais ne l'empêcha pas de rester le collègue des auteurs de ce crime et de tant d'autres crimes encore. Un des plus connus en est le meurtre hideux de deux ministres des premiers temps de la tévolution, Chingariov et Kokochkine, hommes d'honneur parfaits et intellectuels sincèrement progressistes: ils furent assassinés, malades, dans une chambre d'hôpital. Tout le parti des « Cadets », auquel ces deux hommes avaient appartenu, fut mis hors la loi. C’est ainsi que es Juifs, devenus tout-puissants, remercièrent les Cadets d'avoir constamment lutté pour l'égalité de droits des Juifs! Quelques semaines avant ce massacre, une bande de régénérateurs de la Russie assaillit, sur la ligne de Vladikavkaz, le train tramsporlant Karaoulov, ataman des cosaques du Terek, son frère et son état-major: tous furent assassinés, le wagon tout criblé de balles. Karaoulov, homme d'instruction universitaire, s'était distingué par son courage personnel, au cours de celte guerre; il avait été, à la veille de la révolution, plénipotentiaire de la section sanitaire de la Douma, et la révolution le trouva membre du Comit Provisoire. ÿ
__ LA SERBIE
Éz
Le 7 novembre 1917 fut renversé le gouvér=
-sièretés éhvers tous les partis
_ Naturellement, en face de ces crimes, les « commissaires du peuple» feignaient de n'y être pour
rien. Mais le monstrueux procès intenté à la
comtesse Sophie Vladimirovna Panine les montre
| dans toute leur beauté. Cette femme a sacrifié
sa richesse et, qui plus est, son temps, Sa Com modité, sa Jeunesse à l'éducation morale et intellectuelle des enfants du prolétariat. Pour faire profiter la classe ouvrière d'un art pur #1 d'une science saine, elle avait fondé, à Pétrograd, l'immense « Maison du Peuple ». On n'aurait pu 1ærouver un candidat plus .digne pour le poste de gérant qu ministère de l'instruction publique. Eh bien, cette femme fut arrêtée et traînée devanl le «tribunal révelutionnaire», äinculpée d'avoir «retenu l'argent du peuple», c'est-à-dire la som me d'environ 90.000 roubles qui se trouvait à son ministère au moment du coup d'état bolchéviste, et qu'elle déclara ne vouloir remettre qu'à la Constituante. Elle fut condamnée à rester détenue jusqu'à ce qu'elle ait rendu cette gomme ; mais celle-ci ayant été vite réunie à la suite d'une collecte publique, on dut la relâcher. Les comple-rendus d'autres procès plaïdés devant ce «tribunal» ne sont pas moins stupéfiants même M. Pourichkevitch, fameux dans l'histoire de la Douma par ses propos de malappris, par se5 grostant Soit peu progressistes, même cet homme, mûri et ennobli par les dures épreuves de celte guerre, avait décidément le beau rôle, en comparaison de ses juges bolchévistes, lors du procès de «conspiralion ménarchique» qui lui fut intenté.
Un des cas les plus curieux cest sans doute celui du célèbre révolutionnaire Vladimir Bourtzev. Le 35me anniversaire de sa première arreslation, sous Alexandre JII, le trouva de nouveau en prison, celte fois grâce à la décision des révolutionnaires bolchévistes. Les journalistes de Petrograd lui ayant fait exprimer leur condoléance respectueuse, il répondit qu'il les en remerciait de tout son cœur, mais qu'il se trouvait mieux qu'eux-mêmes, vu qu'il était au moins sûr de ne plus pouvoir être emprisonné. Evidemment, les bolchéviks eraignaient que le grand
démasqueur d'agents provocateurs ne dévoilât tous leurs liens secrets avec les Centraux.
I ne nous reste qu'à regretter que 1e monde civilisé qui savait si bien crier ‘haro sur toute la Russie, aussitôt qu'un cosaque y déchargeail sa colère sur un Juif, ait montré gi peu d'indionation réelle pour tous les méfaits dont soufÎrent les meilleurs des Russes, et qu'il Jes ait si peu soutenus dans leur œuvre purificatrice.
M. G-
La presse suisse et la Dobroudja
L’officieux bulgare, les « Narodni Prava », est fort mécontent de l’atliütude de la presse suisse à l'égard des visées annexionnistes bulgares :
« Nous ne comprenons pas, égrit-il, laltitude d’une partie de la presse suisse de langue allemande, attitude tout aussi hostile envers nous que celle d'une partie de. la presse hollandaise. Pourquoi cela? Les rédacteurs et les collaborateurs de cette presse ne sont-ils pas Allemands? Les rédacteurs allemands des journaux suisses allemands trouvent-ils qu'une Dobroudja aux mains des Roumains pffre plus de garanties pour les grands intérêts de leurs co-nationaux allemands? L’ailitude de ces journaux provoque chez nous de l'étonnement.… Dans l’ensemb'e de la vie européenne, la Bulgarie est appelée à jouer un rôle important. Ce serait pour elle un crime et un suicide de devenir victime d’intrigues ou d’aspiralions quelconques. Seuls les rédacteurs des journaux en question savent s’il s'agit d’une intrigue de la presse germanique -ou bien d’une tentalive créée artificiellement en vue d'influer sur le présent et sur l'avenir de Ja Bulgarie. En fous cas, ils ne parviendront jamais à troubler la conscience nationale bulgare... Aujourd’hui, au iMmoment où le sort des Balkans se décide, nos fidèles alliés ont le devoir de sou-
_Samedi,27 Avril 1918 — No 17
tenir l'Etat le plus intéressé, la Bulgarie, Nos alliés le font dignement. La presse neutre ma donc qu'à constater ce fait On ne lui demande avant tout Œuà tenir compte de la situation créée par le sang, les os «et les larmes des victimes...»
Les Bulgares, qui n'ont aucun Sentiment du droit et de la justice, ne Comprennent pas que les neutres ‘défendent avec tant de courage toutes les bonnes causes, Il va de soi que les neutres ne ‘peuvent
accorder leurs sympathies à un tel peuple,
La terreur bulgare dans la Macédoine grecque
On mande d'Athènes qu'à la Chambre grecque le ministre des affaires étrangères, répondant à une interpellation au sujef du sort des Grecs de la Macédoine orientale, fit les déclarations suivante : |
Les églises et les écoles grecques des villes de celte partie de la Macédoïne furent saisies et tous les Grecs des deux sexes âgés de plus de quinze ans déportés. Les personnes en 958 d'être mobilisées furent exercées et sur le front roumain. La population de Cavalla, qui comptait quarante mille âmes, est actuelle. ment réduite à six ou sept mille personnes, outes ! alfamées.
Daus toute la Macédoine, on évalue les morts par suite des privations el des exécutions faites M par les Allemands et les Bulgares, à plus de quarante mille. Ceux qui purent survivre sont
soumis à des supplices inouïs el meurent de aim. Afin de modifier les éléments
des populations dans cette province grecque, les Bulgares y procèdent à un envoi d'éléments bulgares.
M. Politis fit lecture ensuite des documents officiels prouvant la triste situation de ces populations. IL commença par la lecture d'une lettre de Sofia dépeignant avec horreur la condition des Hellènes internés en Bulgarie. Gette lettre présente un tableau affreux de la siluation des déportés. Le second document est une protestation de la Croix-Rouge hellémique de Suisse, envoyée au comité international de la Croix-Rouge À Genève, contre le refus du gouvernement bulgare à l'envoi d’une délégation pour visiter les villes où sont internés les déportés. Puis vint la lecture de la protestation du gouvernement hellénique envoyée aux pays neutres À cet effet. Le ministre a donné aussi lecture d’autres documents prouvant le pñlage exercé par les Bulgares de toutes les antiquités grecques de la Macédoine. En termünant, le ministre a exprimé ses remerciements au gouvernement de la Hollande, qui atout fait pour venir en aide aux populations grecques persécutées.
Mais le patriotisme du peuple grec saura venger M ces persécutions, les baïonnettes grecques dinneront aux Bulgares la réponse qui convient à cette barbarie.
Les paroles du ministre firent une énorme impression et furent applaudies chaleureusement par lassemblée.
Les troupes serbes en France
Le « Budapesti Hirlap » reçoit. d’Amsterdam une dépêche d'après laquelle des troupes serbes seraïent transportées en France :
« Ces troupes doivent servir comme troupes d'assaut, et ne seront employées que pendant la contre-offensive. »
Les nouvelles de ce genre ne rimient À rien. Les Magyars les colportent éhontément auprès de la population serbe des pays occupés pour représenter Les puissances de l'Entente comme les bourreaux du peuple serbe.
LE EEEEEEZEZ_—_———_———————…—….—"…—
FEUILLETON
ET LA LITTÉRATURE YOUGOSLAVE
. L'Echo littéraire, paraissant à Berlin, a publié récemment une lettre de Belgrade susceptible d'intéresser nos lecteurs.
I
m
de guerre est nettement populaire.
_ Plus d'une chanson, actuellement en vogue parmi. Les soldats, est née en se rythmant immédiatement sur de pas des bataillons, ow bien un obscur poèle l'a composée A feu du bivouac, Île + soir, pour l'apprendre le lendemain à ses camarades. En} fut-il . futrement de la chanson devenue historiqure du prince Eugène ? étrangères à
L'amour, la nostalgie, le mal du pays l'amour du ol natal, Lorgueil du soldat, voilà les motifs de ces chansons:
«Da znas, I jubo, kad si moja bila…
Moja bila, pa me ostavila.…» «Sais-tu bien, ma mie, lorsque tu es
On peut dira que la guerre n’a pas eu sur la littérature serbocroste une influence fécondante. Taidis que partout ailleurs les poètes de la guerre pullulaient et que les horreurs de bataille se 1éexécutaient en littérature avec non moins d'efficacité, la: vis Jiltéraire serbo-croate ne ft que continuer ison traintrain ordinaire. Il est vrai qu'aux mütifs y étaint survenus quelque chamgemient, mais, sauf, des croquis alertes et éphémères, ne s'élevant pas au-dessus du niveau d'un feuilleton, aucune œuvre litigrairo un peu considérable n'a vu le jour, ! HE
Le fait que la guerre a pour ainsi dire glissé sans laisser de traces sur les poètes serbo-croates explique que la poésie
devenue mienne, Devenue mienne — et que tu m'as quitté.»
la
dhante le «Junak», le «héros», le «beau gars» lorsqu'il songe à «la femme aimée». Ou bien encore ce sont. des chansons! nées dans les tranchées, encombrées de termes techniques qui ne samblent être là que pour ‘änspirer du respect aux gens de l'arrière, L'humour et ‘une certaine mélancolie inhérente à l'esprit slave s'équilibrent dans des chansons de soldats, à la fois tendres et énergiques. La «Centrale pour l'Histoire de Ja Musique» du ministère de la guerré autrichien, occupée actuellement à collectoniner et à examiner tous les produits du lyrisme guerrier, aura trouver et réunir ces mélodies serbo-croates, afin d'en publier plus tard un texte corrigé, pour “%e plus grand bien de l'art.
Pour ce qui est de la « Littérature dramatique» serbo-croatel il nous faut menticnner d’abord une espèce de festival patriotique
«Za Kvalja i za dom» (Pour le roi et la patrie) dont l’auteur se trouve être M: Georges Prejac, régisseur au théâtre national d'Agram. Drame de circonstance, ce que déjà son ütre indique et que ‘toute Ja structure de la pièce confirme. Il était destiné ñ être représenté pendant les premiers mois de Ja guerre cf, dépourvu ide grandes prétentions, ne sollicite point la critique. Le premier drame de. la guerre a vu le jour de la scène en automne 1916. «Mrak» (Ténèbres) en est le titre et Pierre Petrovié l'auteur. Après les guerres balkaniques, un soldat, rendu aveugle, rentre chez lui et limouve la paix du foyer troubléo par lünfidélité de sa femme. Le milieu paysan où le drame se trouve placé est bien rendu, mais l'intérêt dramatique souffre grandement d'une surcharge de réflexions et de considérations l'intrigue proprement dite. Om ‘peut comparer cette pièce à un vaste monologue et, en effet, elle en a eu exactément l'éfficacité : l'absence d'effets dramatiques lui à valu ‘un four. D'autre part la valeur littéraire du, drame est trop {peu considérable pour que la critique soit fondée de tenter une réhabilitation, Milan Béjovié a essayé de faire une satire de ce temps dans pa comédie «Laka Zluzhba» (Service facile), où il flagelle comme
il peut l'embuscomanie; la tentative n'a pas 6té couronnée, de succès. C'esl une pièce bien au-dessous de la moyenne, son apreté satfrique, dépourvue de types rendus bien vivanis, revêtant: à pinie la signification d’un pamphlet, que la sienne
© La seule œuvre ur peu marquanie qu'ait produit la littérature sarbo-croate depuis la guerre se trouve être un drame récent . de Milan Ogrizovié, intitulé «Objavljanja» (Annonciation) navet | le sous-titre « Un Rêve». Il serait, À cette occasion tentant d'émäetter M gette doctrine selon laquelle ie 1êve traduirait ou surmonterait la réalité, mais on y renonce aisément. puisque aussi bien on admet M ans (dla littérature postérieure à Hrindberg, un Meyrink. Du reste, le à symbolisme dont s’est servi Ogrizovié pour son nouveau oxame, Mal que ‘un pas en avan et constitue un acte à enregistrer, car nous a”00$ besoin, plus que jamais,. d'imagination, voire même. de fantaisie | buisque tout aujourd'hui, tend à la grossièreté, à l'inachevé, que, la fantaisie, enchaînée à des formes d'art épurées, oùvé de plus souriantes perspectives. Enfin l'interprétation symbolique ne fera que lransfigurer la plus élevées ses intentions.
pensée du poète et faire apparaître M
L'action de ce drame ne constitue à proprement parler, qu'une ossature des plus minces: c'est l'ancien motif indo-européen de la Léonore de Binger, accompagné ie mysticisme. Le mari, enseveli sur le champ de bataille par l'effet d'un obus, plane entr, vie el la imort jusqu'à ce qu'il scit déterré et amené à l'hôpital: A la même heure sa femme s’'abandonne à son beau-frère, av toute l'ardeur d'un amour uéfendu. A deux reprises son mai lui apparaît en rêve et au début de l'action scénique, son apparitioll la bourrelle pour la troisième fois, C'est en étranger. qu'il s'approché mais c'est bien lui, en chair et en os, demandant le châtiment L'annulalion de la faute n’est l'au-delà, ‘OU: Ccmmence une nouvelle vie plus pure et où la éternelle nous esl promise, Mais la feune femme frémit de vouloir vivre: elle. voudrait continuer à vivre, avec d'autres, pour u'autrés:
pas impossible : qu'elle le suive dat félicité
CNVOYCES