La Serbie

caux, assez fréquents d'ailleurs,

“populaire à Saint-Jean (Sv.

Sanglants conflits en Autriche-Hongrie

Les conflits sanglants survenus entre Slovènes «et Allemands à Saint-Jean, ont pris un développement beaucoup plus important que ne le laissaient supposer les premières nouvelles venues de Vienne. Les journaux, tant allemands que yougoslaves, que nous venons de recevoir, donnent des descriptions détaillées ainsi que d’abondants commentaires. La lutte ouverte engagée en Slovénie semble avoir un caractère et une portée qui dépassent beaucoup le cadre habituel des incidents loentre Îles nationalités de la Monarchie austro-hongroise. . La « Tagespost », organe allemand de Gratz, donne la version suivante du conflit sanglant de Saint-Jean:

« Les députés Korochetz et Verstovchek avaient convoqué le 7 avril un meeting “Janz) à ln frontière de la Carinthie el de la Carniole, Cétte réunion avait pour but de faire de la propagande en faveur de J'Etat yougoslave. Elle se termina dans le sang. Les Allemands de la vallée de la Drave, de Lavant et de Slovenji .Gradetz (Windischgraz) s'étaient rendus à Saint-Jean dans le but de s'opposer à l'invasion slave. La réu-

vion eut lieu À ciel découvert. Au mo,

mient où les Allemands arrivèrent, Koro-

chetz était déjà en plein discours. Un

représentant des Allemands engagea alors avec le député Verstovchek des pourparlers en vue de permettre aux députés allemands Lutschounig et Franz Girstmayr de prendre la parole à celte réunion, mais cela ne leur fut pas accordé. Tout d’un coup un prêtre slovène fil un signe de la fenêtre d’une maïson et les jeunes gens slovènes se mirent aussitôt à lever leurs canrnies et à frapper les Allemands. Il y eut des scènes effroyables. Les hommes tombaïent dans Je sang; bien des assistants furent obligés de s'éloigner après un combat acharné. Enfin: des prisonniers ruisses qui se trouvaient au sud de la place où avait lieu la réunion, se mirent de la partie et commencèrent à lancer de lourdes bûches sur les Allemands; ceux-ci se défendirent avec leurs cannes el des gourdis. C'est en vain que les Allemands firent appel aux représentants de lautorité, ainsi qu'aux gendarmes. En présence de cette situation, des Allemands se rendiment alors dans une autre localité, près de Donji Dravograd (Unterdrauburg).. »

Le « Slovenski Gospodar » de Maribor

(Styrie), donne une description détaillée

de ce conflit: « Plus de 2000 personnes, hommes et

femmes — dont un très grand nombre de Carinthie — prirent part à celle réu-

nion. Celle-ci était présidée par le président de la municipalité Bart, qui donna la parole à Korochetz. Le président du

Club Yougoslave parla des persécutions

que notre peuple eut à subir et surtout pendant la guerre... (dix lignes censurées). Le discours de Korochetz souleva une indignation indescriptible dans l'assistance... (une ligne censurée). Des cris: « Jamais ils ne réussiront! Jamais ils ne mous anéantiront!» partaient de touites parts.

Ces persécutions — poursuivit Korochetz ont dessillé les yeux du dernier de nos hommes, et aujourd'hui nous savons que c'est seulement dans notre propre Etat que nous pourrons vivre libres et indépendants. {Cris enthousiastes: Vive là Yougoslavie !)

Il ÿ avait déjà plus d’une demi-heure que- Korochetz parlait lorsque survinrent quelques centaines d’Allemands sous. la conduite du, député Lutschounig et du journaliste Jahn. Ils furent accueillis par les cris: « Dehors les Germains! » Les Allemands étaient venus javec l'intention de disperser la réunion: depuis plus d’une semaine Ja « Marburger Zeitung » les excitait à le faire. Toutefois, s'ils s'étaient tenus tranquilles, personne n'aurait songé à les frapper, maïs ils ne cessaïent de provoquer l'assistance en criant continuelle-

ment à Korochetz: « Hochverraëeter » (traî-

tre), pendant que d’autres pénétraïent dans les rangs de nos. paysans et leur disaient bypotritement que la religion catholique nous enseigne de nous aimer les uns les. autres.

Tout d’un coup, les Allemands se mirent à. ‘hurler et.à pousser des cris. féroces, des vociférations, des «€ Heit! » en même temps qu'ils levaient leurs gourdins ‘et ramassaient des pierres pour les jeter contre l’'orateur. Maïs dès qu'un Allemand faisait le geste de jeter ume pierre, le poing ou la canne d'un Slovène retombaït sur lui avant ‘qu'il ait eu le temps de mettre sa menace à exécution ; ainsi les Slovènes gardaïent fidèlement leurs chefs. Comme d’une seule gorge s’éleva alors de nouveau ‘un cri formidable: «Dehors les Germaiïns ». Ceux-ci se mirent à briser les parapets pour s'emparer des planches el des pieux, avec desquels ils voulurent se ruer sur nos hommes en poussant des cris sauvages. et en proférant des injures. La lutte s'engage.

Les Slovènes ripostèrent durement. De la défensive, ils eurent vite fait de passer à l’offensive. Les gourdins ferrés, que les Allemands avaïent apportés avec eux, passèrent en quelques secondes dans les mains des Slovènes et he tardèrent pas à tomber sur le dos ide leurs propriétaires. Huriant, gémissant, pleuranit, ceux-ci finirent par s'enfuir À toutes jambés. Le spectacle devint alors d’un comique hilarant, mais Les nôtres ne voulaient plus plaisanter et rouèrent de coups les Alleimands. Une fois l'offensive allemande brisée, les Slovènes se mirent à les poursuivre, les talonnèrent en leur administrant chemin faisant des coups de gourdins et de büches. Toute la chaussée portail des traces de sang germain. »

Le combat terminé, Korachielz reprit son doscours. ‘Sur ces entrefaïtes, le député Verstovchek vint annoncer que le représentant du gouvernement inlerdisait la réu-

nion. Avant de se séparer, Verstovehek.

proposa aux assistants de voter une résolutio men faveur de l'état yougoslave:

.« Des milliers de gorges partit un même cri d'enthousiasme: « Vivé la Yougoslavie! » À ce moment une députation de femmes slovènes de Carinthie vint remettre plusieurs milliers de signatures d'adhésion à la déclaration yougoslave. »

Les journaux slovènes, en outre, publient

une foule de détails sur ce combat de

Saint-Jean :

« Le Slovène, écrit le « SI. Crospodar », est généreux envers le vaincu. Pendant l'assaut des Allemands, quelques-uns de ceux-ci se trouvèrent coupés du gros de l'armée germanique. Pour se sauver, ces pauvres Germains levaient leurs bras (Kamarade!) et prüaient de les ménager étant

“LA SERBIE

amédi 27 Avril:1918 —: No 17 | ie Ne

donné qu'ils se rendaient. De notables Slovènes s’interposèrent en leur faveur auprès de notre peuple courroucé, et ic'est ainsi que ces prisonniers allemands eurent la vie. Sauve.

Par contre, les Allemands, dans leur fuile éperdue, ne manquèrent pas de se venger‘en s'attiquant à des innocents. Près dé Dravograd (un îlot allemand au milieu de la mer slovène), 50 Allemands se ruèrent contre un Slovène qui venait à passer,

mais ce brave me s'effraya pas et leur”

cria: « Que celui qui me touche écrive son testament » Un paysan slovène, se trouvant seul dans le village fut attaqué à coups de couteaux par les Allemands et. blessé à la tête et au bras droit. Un autre paysan slovène qui traînait sa charrette fut assailli et blessé grièvement par la foule allemande.

Ne pouvant se venger sur les Slovènes, les Allemands commirent un acte incroyable: ils s'attaquèrent aux bestiaux appartenant aux Slovènes, les lâches se ruêrent sur les chevaux, vaches, bœufs qu'ils frappèrent copieusement mais les prison niers russes intervinrent alors et chassèrent les Allemands des écuries.

Les attaques allemandes contre les Slovènes isolés continuèrent encore longtemps après la bataille de Saint-Jean. À Dravograd, tout Slovène qui passail était altaqué. À la gare, des soldats slovènes qui se trouvaient là par hasard, durent faire emploi de leurs baïonnettes pour disperser la foule allemande qui voulait rouer de coups un Slovène. Un officier slovène dut intervenir pour sauver la vie à un instituteur attaqué par les Allemands. »

Et le journal cite un très grand nombre de ces attaques allemandes contre les Slovènes isolés.

Comme épilogue, les paysans de Chmar-

tan ont organisé après la réunion de Saint-

Jean, une fête en l'honneur des dépuiés Korochetz et Verstovichek. Un chœur a chanté des hymnes yougoslaves :

« Plusieurs orateurs populaires ont déclaré dans des discours enflammés et débordants d'enthousiasme que notre peuple est prêt à sacrifier tout, même son sang, pour la patrie yougoslave. Les députés, répondirent qu'avec un tel peuple, le triomphe de la cause yougoslave est certain. Vive da Yougoslavie! »

A da suite de l'affaire de Saint-Jean, des rixes entre Slovènes el Allemands se produisirent un peu partout en Carinthie. À Slovenji Gradetz (Windischgrätz), ville à population mixte un combat eut lieu. "La « Marburger Zeitung » écrit:

« À la gare de Slozenji Gradetz a éclaté dimanche une rixe sanglante. Un Slovène ayant provoqué les Allemands au “oment où les participants allemands À là réunion de Saint-Jean sortaient du train. reçut naturellement, une bonne! giffle allemande. Ce geste servil de signal. La foule slovène se rua alors avec des pieux sur les Allemands. Cela donna lieu à une lutte acharnée. Les femmes slovènies brisaïent lés parapets pour ravilaïiller leurs hommes, pendant la rixe, en pieux et en planches et se comportañent comme de vraies furies. Bon nombre de blessés ont été dirigés sur l'hôpital. La provocation de Korochetz n’a pas tardé À porter des fruits. » -Le « Slovenetz », auquel nous empruntons cet extrait, ajouta:

:« Si nous avions voulu, publier un compte rendu vraiment exact de jette affaire, La censure aurait confisqué notre journal, en vertu du 8308 du Code Pénal. »

La mégalomanie bulgare

ia

Les parvenus bulgares nivalisent en morgue avec les hobereaux magyars et les: junkers allemands. Le- généralissime bulgare dekoff a fait à un rédacteur de Ja

.« Kambana » une déclaration à la Hinden-

burg:,

Il nous importe peu, à dit Jekoff, de savoir quel sera le maître de Gibraltar ‘et qui dominera les mers et les voies mondiales. Par contre a grande question ide savoir qui commanjdera à Constantinople mous touche directement.

La Serbie a été anéantie grâce à notre participation, L'avenir nous dira si cette incorrigible coupable sera partiellement restaurée ou si elle entrera dans la confédération de notre alliée l'Autriche-Hongrie. La région de la Morava est libérée par le sang bulgare. Nous avons à son égard des règlements formels avec nos alliés ét des droits qui seront exécutés loyalement. Notons ici que nos droits formels ne s'étendent pas à Prichtina et à Prizrend. Nous tenons ces villes d’après le droït ide conquête; ces villes ont ét6 conquises au pris du sang des héros bulgares.

. Etant donné le droit de conquête et le point de «vue économique elles resteront. bulgares. î

En ami chaleureux du peuple magyar, je désire

que nous ayons une frontière commune avec lui. Nous nourrissons les meilleurs sentiments

et les plus amicaux avec la monarchie voisine, et c'est aïnsi qu'on mettra fin à l'irredentisme serbe quel que soit l'endroit où celuici puisse 5e manifester. '

Nous tenons Serès, Drama et Cavalla. Non seulement cela, mais aussi tout ce que nous prendrons aux (Grecs, sera à nous. Qu'on mous comprenne bien. Ce m'est pas seulement parce que la population de ces régions est en grande maJorité bulgare, mais aussi parce que ces régions ont été libérées par le sang bulgare abondamment répandu. D'après les traités, nos droits s'étendent jusqu'à Janina et au-delà.

La mégalomanie bulgare passe les bornes du ridicule; elle atteint presque À la pathologie: si jamais l'on inauguraït une branche mouvelle ide la psychiâtrie, que lon pourrait appeler la « pathologie des peuples », les Bulgares, certes, offriraient un merveilleux terrain d'observation. Leurs ambitions ne se bornent pas à la Dobroudja roumaine, à la Macédoine serbe, à la Thrace grecque, à l’Albanie, à l’'Epire jusqu'à Janina — il faut encore que, dressés en rivaux de la Grande-Bretagne, ils affirment gravement: « La question de Constantinople mous touche directemient ». À quand leurs prétentions sur Erzeroum. et Bagdad?

Voyez avec quel cynisme le généralis-. sime bulgare se félicile que la Serbie aït été anéantie, « grâce à la participation bulgare » — mais ne serait-il pas plus exact de dire grâce à leur complicité?

Pour justifier, en les dissimulant, leurs volontés d’hégémonie, les Bulgares font tour à tour appel à une série de droits: c'ést tantôt le droït de conquête, tantôt le droit des nationalités, tantôt ke droit: historique, ete., etc. Vis-à-vis de la Serbie, dont ils entendent garder les trois quarts, ils invoquent le traité, conclu avec leurs maîtres germaniques; vis-à-vis de l'Autriche, lorsqu'ils veulent Prichtina et

Prinzrend — dont le traité prévoit l'attribution à l'Autriche — ils parlent alors du

droït de conquête. Aïnsi, pour eux, ‘un traité n’a de valeur que s’il'les favorise : dès qu'ils se croient lésés, ils me voient plus en lui qu'un chiffon de papier. Ridicules aux yeux de leurs enniemis, les Bulgares ne doivent-ils pas divertir jusqu'à leurs propres alliés? ner

Mais une autre question se pose: leurs droits, disent-ils, s'étendent jusqu’à Janina. Serait-ce avec l’assentiment du roi Constantin? gg gg ge gg gg gg gg gg

Mais le revenant est tenace et impitoyable: il ne cessera de sé mettre entre eux, toutes les fois que leurs lèvres se joignent pour échanger le baiser criminel, il ne cessera de tenter de reconquérir cella qu'est sa temme et qu'il veut ramener à la foi éternelle,

La scène du deuxième acte se trouve être le portique d'unc église. Un miracle s'est accompli: les cloches se ont mises à sonner quand elle s’est agenouillée: devant l'autel. Cepenxiant le prêtre ñe croit pas aux miracles qui se font @ujourd'hui parle de superstition" contraire à l'enseignement des livres saints, expulse la femme qui venait d'apparaître à tous, glorieuse et transfigurée. Elle ‘attend à présent -— vainement — que Ja miracle se renouvelle Surgit le tentateur, le frère qui l'avait cherchée, sans la trouver: dans le parc. C'est le séducteur, c'est Satan lui-même voulant plier la faiblesse de cette femme à ses plans criminels.

Déjà elle veut le suivre, veule et défaillante, quand, tout à cou. l'Eglise resplendit dans la lumière: Jésus-Christ, le rédempteur si bon, apparaît sous l'aspect de son mari et console la pauvre femme “ésémparée. Et il guérit les malades de la guerre, il chasse Île Malin el l'humanité obéit de nouveau à son bon commandement. Elle est à la maison, Le crépuscule répand comme une lassitude sur la scène durant le troisième acte. Elle apprend que son beau-frère partira à la guerre, à cause qu'elle l'a dédaigné. Puis arrive un soldat. éclaboussé de boue et de sang, un homme écorché, disjcint, qui vient des tranchées, c'est son mari — vu plutôt. c'est Jehovah, la forme primitive de tout dieu. Jehovah, le franc, le Bon. J1 se démet de ses vêtements déchirés, et le voici resplendir dans sa divinité, vêtu de blanc. En avant maintenant, à l'assaut du Malin, du Satan. Celui-ci, le frère, ayant revêtu l'uniforme vient prendre congé, avant de partir au front; la paüvre “lutte s'engage, dont. l'enjeu est l'âme de cette femme. Et ‘au troisième coup de trompette céleste, ‘la fenime pardonnée rétrouve la paix entre les bras die sum époux, le Dieu de la lumière. Le Bien à vaincu. Satan est mis en fuite — et ellé marche

soutenue par Dieu, vers le soleil levant, vers la nouvelle vie qui est meilleure et plus belle que lancienne. La scène resplendit dans la lumière —— et,‘tout à coup, une chute — qui l’a entendu ? elle s'affaisse de son corps et meurt, tandis que son âme va audevant de la lumière éternelle. |

Ogrizovitch, dans cette rièce, a dramatisé ses conceptions théssophiques. Il va besucoup plus lin que Quint, le chercheur d’absolu, de Gerbart Hauptmann, qui luttait pour savoir s'il était réellement le fils de Dicu: il attribue à chacun:ee titre divin. Chacun poséèdie ces qualités, selon lui, le plus pauvre aussi fbien que le blus riche. Mais pourquoi n'y eut-il qu'un seul Messie sur terre? Parce qu'un seul s'était trouvé capable d'extérioriser son âme la plus profonde et la plus intérieure, tandis que «les hommes nouveaux» sont contents à moins. La pesanteur de toutes choses terrestres, voilà une notion que Ogrizovitch semble avoir désapprise ou oubliée. '

L'action est enveloppée d'un voile de poésie. Ogrizovié à parsemé son drame de mots qu'un Vrai poète seul a pu trouver et assembler en vue d'un effet littéraire. L'importance purement littéraire de la pièce n'est done pas moins considérable que sa valeur scénique. f

Le nouveau drame ouvre une perspective lumineuse dans la récente littérature serbo-croate: il est à prévoir qu'il fera fortune et qu'il apprendra au monde le haut niveau où s'est élevée la littérature dramatique serbo-croate de ces, jours.

qu

Le 9 octchre 1917, Ivo Conte Voïnovitch'a pu fêter solennellement son scixantième anniversaire. La Souscription nationale ouverte à cette occasion dans les’ pays slaves du Sud a dépassé d'ores ot déjà la somme de 150.000 courôtines, permettant à son béné-

ficiaire de passer le reste de ses jours sans aucun souci Id'ardre matériel; quant aux honneurs dont on l'a comblé ce jour-là et qui trouvèrent au Théâtre national d'Agram des hommes élbquints, voire même enthousiastes, pour les faire accepter, {is compensent dans la mesure du gpssible les offenses dont il a été la victime pendant les premières années de la guerre.

Vojnovitch est né en Dalmatie, à Ragusa, d'une mère issue d'une famille florentine. Son père a été professeur à l'Université d'Agram, son frère Luya ministre monténégrin, sa sœur se trouve être mariée à un Français. Ce mélange de çang slave et de sang latin n'est pas sans transparaître dans Ja personnlité du poèle, quoique son activité littéraire trahisse dans ses ‘particularités le Serbo-Croate conscient. Voÿnovitch, après avoir mené à bien des études juridiques, avait commencé par être juge à Agram et à RBjelovar, puis entra dans lé service administratif politique de la Dalmatie, fut nommé dramaturge attitré au Théâtre national d'Agram, enfin quitta cet emploi pour se vouer exclusivément aux lettres, vivant soit à Ragusa, soit à Venise. Au début de la guerre, il fut la victime {des circonstances: Arrêté comme ôtage, il fut amené à pied de fa Dalmatie à travers: la Bosnie et l'Herzégovine, en Croatie. Souffrant d'une maladie des yeux dès peu avant la guerre, son ‘état (s'agérawa au cours {de ce voyage de telle sorte qu'il perdit t'œil gauche. ‘

Les médecins essaient en ce moment de sauver son ‘œil droit. Un nouveau régime politique, entré en vigueur ‘il y a justement une année, le rendit à la liberté et il put fêter volennellament son Soixantième anniversaire qui: en le réhabilitant, compense les souffrances qu'il avait endurées.

. (A suivre).

Société Genevoise d’Editions et d’Impressions, — Genève