La Serbie

expédition pour punir les

- Le Mancherster Guardian du 26

Samedi 21! Septembre 1918 — No 35

«La Commission. d’enquêle es partis démocratiques du royaume le Pologne publie le communiqué suivant:

«Les partis soussignés déclarent qu'ils considèrent les engagements \le ce que l'on appelle fe gouvernement polonais, comtractés à l'égard ces occupants, avec lesquels le prince Radziwil et le comte, Ronikier, envoyés de ce souver: nement se sont rendus au grand quartier général comme uniquement l'expression de la poii tique ‘arbitraire de ce gouvernement, politique contraire. aux intérêts de la nation polonaise:

Toute décision louchant des engagements inter nationaux ne peut êlre prise que‘par la Dièle consüituante démocratique polonaise,

(Signé): Parli socialiste polonais, Parti popu. … Jiste polonais; Parti le l'Indépendance: nationale, Alliance des partis d£fimiocratiques. La note M. Gauvain dévit Jane « Les Débals » :

.La note du-15- et surtout destinée à conjurer les effets, de, la reconnaissance des TcehécoSlovaques, ‘des Yousoslaves elles Polonais -par:

"prüseédrs des puissances alliées. ‘Comme nou

l'avons ‘indiqué préct&lmment, elle équivaut à une déclaration de .démembrement de l'Autriche Hougrie ou, si l'on préfère, de transformation de cel Etat en une série d'Etats indépendanis. unis où Mon en une confédéralisi qui pourrait

- cémprendre aussi des territoires non compris dané

la monarchie actuelle, Elle implique 4engagement de ne pas trailer avec le gouvernement de Vienne à l'insu et sans le concours, «les représentauts des futurs Etats reconnus l'avance. Les ministres habshbourgeois le savent ou s'en doutent, C'est pourquoi ils fnvitent les Alliés à renier en fait leurs engagements et à détruire, par leur déloyauté consciente ou inconsciente, l'immense impression produite en Autriche-Fon-

.utie par la reconnaissante récente des Tehéca

Slavaques: et des Yougoslaves,: impression qui eût été encore plus forte si l'Italie s'était jointe à la France, à l'Angleterre et aux Etats-Unis.

Actuellement, Ja Bohême, la Moravie, la Croatie, la Dalmatie, la Bosnie et l'Herzégbvine sont, si l'on peut aënsi parler, en état sinsurrection pacifique. Les représentants officiels de ces royaumes €! pays revendiquent, proclamant la droit ‘de ceux-ci À l'indépendance absolue. Les manifestations publiques en ce sens se succéaent sans .que les autorités impériales et royales puissent les éprimer. Des bandes de déserteurs, souvent de plusieurs milliers, sont établies dans des régi

ions où l'on n'ose les poursuivre; telles attaquent les convois, chassent ou tuent les agents du gouvénemenrt central. Charles Ier-IV ne: sail où ni comment employer ses armées. [l en. est réduit à faire gander la Hongrie par des troupes tchèques, Dès lors qu'il doit envoyer sur, motre vont, en Russie ét en Roumanie, ses Magyar: et ses Aflemands, il ne dispose plus que de futurs rebelles pour les garnisons de l'intérieur. On. devine ce qui l'attend, si les Alliés se tiennent

“termesesur des positions qu'il'ont enfin décidé de prendre, Le comle-Burian: les voit-mieux que personne... Sa note est: une. suprême :tentativel . de Adésagréger le bloc des Alliés et de: montrer aux Slaves de la monarchie . qu'ils, n'ont par à compiler sur mous. à

Les Alliés ont une réponse très simple À faire: c'est de publier une déclaration commune sut

Ha reconnaissance des Tchéco{Slovaques el vies

légitimes des anciens

\ouposlaves, héritiers de Dalmatie,

royaumes indépendants de Bohème,

de Croalie, d'Esclavonie, de Lioïdiomérie et dffllyrie

0 Autour de Ja paix séparée avec la Bulgarie

août. avail

publié un: arucle de fond sur les opérations! dans les. Balkans, en connexion avec li situation générale poliique ct militaire. Les arguments

uès jodicieux et très instructif de cet article d'auront pas manqué d'attirer l'attention générale, et ql laut s'élonner, en effet que le chemin

Las Magyars contre Les Vaugoslaes

balkamique ait 6té si négligé par les Alliés. Ce qui est moins exact et ce qui démontre la seule

errcuc du Mancherster Guardian c'est le passage

qui $° rapporte à une paix éventuelle avec Ja Bulgarie, « La paix, écrilil doit être payée par le sacrilice de la Macédoine serbe. Et-la Serbie &lant un allié dé valeur et de fidélité admirable, les compensalions devraient être trouvées sur les mves de l'Adriatique. Une c#mpagne heureuso du côté de l'Adriatique Es nous meftre en mesure: de pouvoir ôlrir à la Serbie cclte compensation et d'obtenir ainsi la paix avee la Bulgarie. »

À cei article bizarre un publiciste serbe, M. [anovitch a répondu au Mancherster Guardian par une lettre que le journal anglais à bien voulu publier er. dans laquelle M. Tanoviteh a fait «lies réserves Les plus formelles au sujet des suggestions du granl organe démocratique de Manchester. La Manchersler Guardian en publiant la lettre de M. Tanovilch, a ajouté pour compléter son cpinion, qu'il n'avait jamais eu l'idée de proposer une paix séparée avec la Bulgarie sans le consentement formel de la Serbie à toutes les clauses a'un, tel traité. l

Nous voulons, de noire côté exprimer l'opi“ion que le moyen le plus sûr, le plus rapide et

plus moral pour arriver à la mer Noire etA

la Jonction avec Ja Russie, ce. n'est pas le mar-

. Chandage ja vec Sofia, proptre à compromet{re à: jamais” la Cause alliée, métis une ‘offensive bien

préparée ‘et bien, conduite de l'armée d'Orient. l'eute la question, est là, parce qu'en fait d'offres aux Bulgares, les Allemands promettront toujours davantage, et les Alliés ne pourront pas soutenir la concurrence allemande dans ces sortes d'arrangements. #

M. Gustave Hervé écrit dans Jæ : Victoire » du 19 août:

« Mais croire que la Roumanie, pue notre alliée la Roumanie leur cèdera ‘le nom de la Dro-

broudja, avec Le port de Constanza, qui lui est si nécessaire; croire que. La Serbie et la

Grèce lîcheront fa part de Macédoine que les raités de Bucarest leur ont concédéel Les Bulgares feront bien de se guérir «le ces illusions.

IL y a un autre obstacle aux combinaisons bulgares: les passions, la haine que les Bulgares ont excilées contre eux en Roumanie, en. Serbie et en Grèce, Comme nous, en Europe occidentale, nous avons Ja sensation très nette qu’il nous faut, en dehors de toutes Je: réparations du: droit, infliger aux Allemands une gorrettion qui rabattra leur orgueil 8t rendra l'Europe habitable, les Serbes, les Grecs et les Roumains @nt le sentiment qu'ils n'auront la paix dans le pelit monde qu'est le monile balkanique qu'après

avoir administré aux Bulgaress, ces coqs defi Balkans, ‘une *plumée» salutaire.

A! Venizelos, fils d'Ulysse; à Paschich, le ministre serbe si réaliste; .À Bratiano qui, traqué par la haine des Allemands n'en est. pas moins pour nous le vrai président du conseil de Rou-

manie, de peser le pour el le contre, car là paix

nous Le pourrions l'accorder aux Bulgares S'ils nous la demandaieni, qu'avec l'assentinent des principaux intéressés, c'esta-dire nos bons alliés serbes, roumains et grecs. »

[ #

Dans le pays où un peuple conquérant accepte pour seul but politique d'assimiler par la force la majorité des citoyens d'autre race, il est naturel que l’idée du droit des peuples de disposer d'eux-mêmes ait trouvé un terrain tout à fait hostile. Là où le peuple dirigeant ravif aux millions d’hommes le plus élémentaire droit de: l’homme,

es

la question d'épanouissement des différentes forcüs nationales est une idée de

haute trahison et de lèse-majesté. Telle est l'attitude que les Magyars ont adoplée envers les Yougoslaves,

Dans les premiers temps, quand après le relâchement dé la discipline intérieure les peuples purent reprendre haleine el expo ser leurs vœux: les Magyars ont embrassé la politique de l'Autriéhe? Simplement, ils fcignaient de ne rien voir: ls mouvement

nationaliste Jeur paraissait faible et non dangereux. Plus ce mouvement 'grossissait el embrassait ls masses les plus inféricures du peuples, plus la vigilance des Magyars $'accentuail. Aujourd’hui que les pays ont pris partie pour Jes puples d'AuW'iche-Hongrie el que l'intervention: de l'Amérique. paraît avoir plus de poids, les dirigeants magyars fent- appel à ‘leurs moyens traditionnels de pacification des, D'oupeaux des peuples. L'opinion publique magVare, à la vue du mouvement nationaiste yougoslave, demande un iatervenlion énergique. et. promple du gouvernement hongrois peur élouffer toute velléité qui tendrait à briser les cadres. déterminés par. la sainte couronne de Saint-Etienne, D'ailleurs. les Magyars n'ont jamais leu d'autre moyen de prouver leur vérité. La fdrce armée est le meilleur moyen d'écarter les discussions fuliles « soudoyées par des agents étrangers ». Les Magyars qui font de leur lutte peur la liberté en 1848 Je. plus. grand fait de leur hishoire, ne .veu- lent pas comprendre que d'autres peuples aient également des. dési Ceux de leurs-atousrde 1848. Leurs scribes ss'adennent à la: construelion de nouveaux peuples dans le but de diviser et de créer des situalions embrouüllé.s. Dans l'organe du comte Andrassy « Magyar Hislap », un spécialiste des questions yougoslaves écrit sur cette question et constate qu'il existe un. peuple bosniaque. (Ce spécialiste: se plaît à déterrer ‘les férmules déjà "mortnées que l'Autriche a créées dans le but dé former un peupie de langue bosniaque, pour pouvoir couper la continuité nalionale yougoslave, La malchance de lessai aetrichien n’est pas de nature à assagir les spécialistes magyars, Maïs d’autres poliliciens ne #2 donnent pas mêmi la, peine d'entrer en discussion dans cell quesion, Ils voient toute la quesléon sous ‘un jour très simple. Pour eux la meilleure facon d'amener le calme et de supprimer le mouvement yougoslave gênant est lintroduction d’une dictature mälitaire, qué grâce aux polences et aux prisons aurail vite raison des perturbateurs el ‘agents payés par « l'Entente ». !

L'officieux « Pester Lloyd » du 23 août, en exaïtant les beautés dé l'union avec la Turquie, termine ainsi: « Aujourd’hui plus que jamais l'intérêt du peuple croate est de se prononcer sotenvellement et franchément pour l'idée unioniste, TT dcit avoir présent à Pespril le fail que les conditions d'existence de FElal magyar ont détermiiné des limites infranchissables à ses désims ef que ses ‘aspiratäions justifiées n€

sauvent se réaliser que dans la commuHauté étatique avec de royaume de Saïhts Elienne. » Au LRppwsoier) Le « Pest Hislap ».du 21 juillet est plus énergique et plus droit, Pour dire la même chose que son confrère, il s'exprime ouvértenrent sans faire appel à ses tortueuses expressions politiques. Il dit: « Nous étions de -Favis que le (gouvernement hongrois devail,. dès le, début ‘de Ja guerre, tablir la dictature mélilaire en Croatie dans le but d’exterminer toutes les tendances antidynastiques et hostiles à l'Etat. Si on l'avait fait, en aurait pu empêcher. les nombreuses trahisons commises sur les rives de la Sava et on général on n’y rêve“ait plus de lEtat yougoslave. »

La solution simple et directe préconisée par ce journal est encore plus claire el énergique dans lorgane de Tisza. « Az Jsjag-» de même date dit: « Les Magyars ne peuvent pas se contenter qu'on interdise les agressions contre l'intégrité de leur Eat. Leur intérêt vital exige que les mêmes

xs semblables: à.

crimes pour lesquels les soldats tchèques sont pendus ne soient pas couverts par limmunilé parlementaire. Pour nous ‘la chose est claire, et nous constatons que ces messieurs que nous visions, dont Vattitude est hors de doute et les aspirations entièrement dévoilées sont entre nos mains et il:n’est nullement nécessaire, d'attendre un hasard pour nous emparer. de leurs persGennes, » i ji Dans la cinquième gnnée de guerre, eu même temps que de plus mielleuses asstrances humanitaires el pacifiques sont adressées au camp @pposé, les Magÿars entendent résoudre la question de la Hherté d’un peuple de douze millions d’âmes au moyen de potences et de prisons. En face de ces inhumaïiniset indignes détenteurs du-nom humain, nous répétons notre « censeo.»: tant qu'une poignée d'Asiatiques féodaux et capilalistes-explciteurs, aura dans ses mains la destinée des peuples civilisés el conscients de leur droit à la vie, le cœur de PEurope sera toujonrs sujet à des explosions et nouveaux malheurs. Pour créer de l'ordre et la possibilité d’une; vie, calme

-et digne en Hongrie, äk faut. réduire. les

Magyars à leurs frontières, naturelles, Qu'ils règnent sur eux-mêmis, les peuples n'ont plus besoin de. tuteurs

QUESTIONS ÉGOMMIQUES ET FINANCIÈRES

Régénération économique 8 de la Serbie

Le ministre de commerce el de Pagriculture M. Jankôvitch, a soumis au parlement un projet de loi sur lès premièrés mesures à prendre pour le relèvement économique du pays. Ce projet M. le ministre l'accompagne de lexposé suivant: 3e

Le premier devoir qui nous incombe est d'importer dans le pays le plus possible instruments et de matéril de prôdtretion, ainsi qué els articles de consommation les plus pressants. En prenant en considiération le fait que nos commerçants, à cause du manque de capitaux et de, crédits ainsi qu'à cause des’ autres difficultés qui sont à prévoir à l'occasion des .commandes : à l'étranger, ne pourront pas pleinement répondre à ces besoins, jai décidé, d'accord avec le Conseil des Ministres et avec la Commission économique-du Parlement que l'Etat Jui-même se chargera de fournir les instruments et le matériel de.production le plus nécessaire, ainsi que les. articles de consommation ‘les plus indispensables.

Outre cette fourniture dont PEtat se char-

“gera. les ‘commerçants. auront. À fournir | eux-aussi différents articles. L'Etat, ou.plus

spécialement le Miinstère de l'Agriculture et du Commerce fera tous ses efforts pour leur faciliter cette tâche. A cet effet, Sont prévues cértainés mesures d’éxcemptions douanières, de réfection des chemins de fer et des primes d’impürtation. L'un de ses moyens est aussi lorganisation des crédits commerciaux qui Seront facilités par. tous els moyens, ir

En second lieu vient la tâche de l'Etat de distribuer, proporlionniellemient aux besoins de chaque région, les instruments, les matériaux de production et les articles de consommatiôn qui seront importés dans le pays. RS ne

Dans ce but, j'ai engagé comme colfaborateurs et organes auxiliaires, les corporalions autonomes, les départemenis el les communes ainsi que les corporations économiques Suivantes: L'Union des’ Zadrougas agricoles, la Société agricole serbe,

‘1812, la paix fut conclue entre .galion pour la Porte de :Àla.: Serbie. Malheureusement,

: forces fmilitaires. Epuisés par

- plus tard,

2

alors, en 1805, une première audacieux, puis une autre, et années, De terribles

même, La Porte expédia

ainsi de suite, pendant plusieurs

pampagnes s’engagèrent, mais les Serbes restèrent viclo-.

rieux. toujours, et parvinrent à délivrer leur patrie. En Ja Russieiet la Turquie qui aussi étaient en état de guerre — et lé VIITTe article du traité de Bucarest stipula pour la première fois l'oblidouner une certaine autonomie Alexandre [er étant aux prises avec. Napoléon, la: Porte n'avait-rien à craindre

‘le la Russie en ce moment, et ne respecta point -ce

traité. Elle envahit simplement la Serbie par d'énormes les: dix années de guerre continuelle, les Serbes ne pu rent résister: L'ancienne domination turque s'établit de nouveau.

Comme vous savez, pas plus longtemps que deux ans en 1815, une nouvelie-insurrection commença en Serbie, avec Milos Obrenovic comme chef, où les Serbes furent de nouveau victorieux, au prix de moins de sang et pour imoins de temps. La situation internationale était de beaucoup plus favorable -en Ce moment qu'en 1804. La Russie avait les mains libres. Grâce à cette protection russe &L aux négociations assidues el fines de Milos Obrenovice, la situation de Ja Serbie fut grandement taméliorée. La convention d'Akkermann, conclue en 1826 entre la Russie et la Porte, accorda à la Serbie «une large autonomie constitutionnielle, et Le H atichéril de 1830 assura la dignité princière À Milos, avec droit d hérédité. Ainsi la Serbie. sous le règne du Prince Milos, devint uni principauté autonome sous la suzeraineté du Sultan, et

op. territoire embrassait la partie septentrionale de la.

Serbie actuelle, = : A rt La Serbie resta dans ces frontières pendant vingt fl ün ans, durant lesquels le jeune état s'affermit, s'organisa,

se consolida, se rendait capable des tâches plus grandes,

; Il lé devint sous le second règne du Prince Michel

(1860-1868). Jusque là, la politique de la Serbie ‘fut passive el maspirait qu'à sauver le petit état de toute complicalion inlernationale — telle la révolution hongroïsg et la guerre de Crimée, Mais la politique du prince Michel fut active. Elle voulait. comprendre. les événes ments autour.d’elle, s'en servir à son profit, les diriger à son gré, et même les provoquer. La grande question d'Orient élait posée devant, l'Europe à cette époque, el bien des hommes d'Etat, surtout français, en cherchaient la solution, Ils se rendaient, compte que, 16bou tard, c'en était fait avec la. Turquie:d'hurope, et se (demandèrent seulement à qui en confier et.comment régler. l'héritage. ‘ “Le prince Michel eut sa.sotulion du problème. Il pensa à créer un puissant état serbe en délivrant du joug turc les Serbes de Ja vieille Serbie et de Ja Bosnie- Lérzégovine, etren les unissant à la Serbie avec le Monténégro, libre depuis longtemps. Avec une persévérancd et un esprit de suite qui étaient ses lgrandes qualités, il

moins

se mit à l'œuvre -— qui ne demandait rien de qu'une réorganisation fondamentale de. l'état qu'il gou-

vernait et. un changement complet des affaires balkaniques. Le prince comniença, en 1861, par sonder lPopinron du gauvernement français et du gouvernement russe Sur Une action éventuelle de sa part contre la Turquie. Ayant reçu l'assurance de leur neulralilé le, cas échéant, ‘il 5e mit à réorganiser l’état intérieur, de la principauté, Le {Conseil d'Etat dépendait beaucoup. de Ia Porte, selon Te hatichérif, el restreignait énormément le pouvoir du prince. Michel promulga une 16 qui ôla le pouvoir prépendérant au Conseil et qui le mit aux mains du prince. Ainsi il se débarassa de Ja constitution imposée par la Porte «en. 1838, el qui permellait à la Turquie de se mêler constamment aux affaires intérièures serbes. Ensuite, il forma une armée -- un Français, 1e colonel Mondain, en fut l'organisateur -<. une armée qui, au besoin, pouvait avoir 150,000 combattants, Enfin, il réformia toute la machine de l'Etat en vue de mieux réaliser

ses plans, La roérganisalion de l'Etat une fois accomplie, il entra 'en relations avec les gouvernements et les représentants des peuples balkaniques, en vue d’une action ® cëmmune contre les Tures. Il conclut un traité d'alliance avec la Grèce. Il était en train de faire Ja même alliance avec la Roumanie, IL ful reconnu par le ‘comité des! émigrés bulgares “ar la Bulgarie n'existait pas à cette époque comme un état indépendant — le prince futur de la Bulgarie. Il posa ainsi les fondements d'une ligue balkanique, hs Ë * Qu'is étaient heureux; les" Serbes de la Turquie, de voir l’œuvre du prince grandissant toujours et tendant vers sa fin! Avec quelle jrie toutes les étapes de cette politique furent-elles suivies par les Serbes de la VieilleSerbie et de la Bosnie-Herzégovine! Et par les Croates aussi, Car, ces frères serbes qui s’appellent Croales, eurent : leur .émancipation politique, Et après s'être acquis une haute conscience nalionale, ils finirent ‘bientôt par. voir qu’ils sont le même peuple que les.Serbes, et que la seule politique qu'ils avaient à suivre était l'union avec les Serbes, Le grand palriote croate, «le premier fils du peuple », comme on l'appela, Pévèque Strossmayer, était la véritable incarnation de cette noble idée de Punité serbo-croate, IL était le grand ami du prince Michel et de sa politique. Et lorsque, le premier novembre 1867, le premier ministre du prince, Garasanin, écrivit dans une Letire, devenue fameuse depuis, que «le programme de la Serbie est de créer un rélat yougoslav dont cllé Sera le chef », les représentants de la (Croatie arrièrent immédiatement à Belgrade pour conférer avec le prince et le gouvernement serbe. La Serbie du Iprinca Michel devint ainsi le Piémont yougoslave, La grande pensée du prince venail assurémient du cœur de tout Île peupe sérbo-croate, Poe Fa (A suivre.)

Soclélé Génevoise d'Editions et d'Impressions. = Genêve