La Serbie

l No 36

M. Mende et le problème yougoslave

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LA SERBIE

La revue berlinoise « Die Neue Rundschau » du mois d'août 1918, publie une étude de M. Hermann Wendel, sur le problème yougoslave, De même que dans ses articles antérieurs sur la question macédonienne, articles que nous avons publiés en leur temps, dans cette étude M. Wendel expose des conceptions différentes de celles de la plupart des Allemands el des Autrichiens qui ont étudié ce problème. M. Wendel plaide en faveur d'une solution intégrale de la question yougoslave, D'ailleurs, il convient de mentionner que eetle étude témoigne d'une évolulion heureuse dans les conceptions de M. Wendel, I y a déjà un an, M. Wendel, loul en reconnaissant aux Yougoslaves le droit de s'unir, écrivait qu'il ne saurait y avoir pour les questions politiques de solution idéale, mais qu'il convenait de résoudre celles-ci d'après un compromis: Cesl pourquoi, il proposait aux Yougoslaves, où plulôt aux Serbes, de se contenter d'une solution partielle. Aujourd'hui, M. Wendel parke d’un peuple qui serait capable de se maintenir avec. sans ou contre l'Allemagne. Il va même plus loin et parle d'un peuple s'étendant de lAdrialique jusqu'à la mer Noire,

Nous reproduisons ici les passage principaux de son article, qui pêche tiniquement par un excès d'optimisme au sujet des Bulgares et de leur prétendue communauté de race et de cullure avec les Serbes.

« En tant que seul Etat slave plus où moins indépendant de la péninsule, la principaulé de Serbie constituait un point de cristallisation tout indiqué pour Its autres Slaves balkaniques. Les Serbes métaient pas les seuls à considérer ceci comme un axionie et ce nest pas uniquement dans les manifestations littéraires de POmladina que cette pensée se trouve exprimée au moment même où litalie et l'Allemagne accomplissaient ieur unification. De même que l'illyrisme rappelait les fêtes des éludiants de la Wartburg, de même l’'Omladina n'a pas que le nom de «ommun avec la Jeune Alkemagne dont eile ne pouvait ni ne voulait renier l'influence, Dans TOmladina bouillonnait tout le désir d'avenir de la jeunesse universitaire serbe et un nationalisme dévoué vivait dans leurs portleparoles — soit que ceux-ci penchassent au paint de vue de la politique intérieure vers un idéalisme modéré sur le mnjodèle:des États occidentaux où qu'ils préférassent un socialisme agraire comme en Russie: le groupement de tous les Serbes et plus tard de tous les Yougoslaves éfait le mot d'ordre et c’est alors qu'apparaît pour la première fois à la surface, la conception enivrante de la mission de la Serbie .de devenir le Piémont du Yougoslavisme, Mais la Serbie telle qu’elle était ne plaisait nullement aux têtes radicales de’ce mouvement, IL est vrai qu'après la libération de ce pays la transition de économie naturelle à l’économie monétaire et de Ja forme patriarcale de la propriété à la forme individuelle avait fait des progrès; la zadruga se dissolvail, le cominerce gagnaïñt du terrain, une population urbaine s’accroissait, mais ce n’est cependant qu'avec l'intro duction du (Code civil en 1844, année même de l'édition en serbe de Werther, que la transformation s'accéléra, Toutefois, malgré le sentiment profondément démocratique du peuple, la Serbie n'était encore qu'une communauté étatique à moitié turque et tout à fait despotique, celr, en grande partie, sous l'influence des frères dé race venus de Hongrie qui encombraïent tous les postes imperlanis et qui avaient apporté avec eux le caporalisme impérial et royal de leur pays d'origine. C'est pourquoi dans FOmiadina, les uns plaçaient Loutes leurs espérances romantiques dans le prince de Ja CrnalGora, bien que le Monténégro soit trop petit et trop peu développé pour pouvoir mener à bien la tâche d'unir tous les Yougoslaves; les autres, tels Svetozar Markovie, qui devait devenir le père du radicalisme et du socialisme serbe, rêvaient d’une république tédé= ralive des Balkans. -

Des plans et des projets analogues fermentaient dans la tête des Bulgares. C’est avec raison que, dans celte lutte de libération, les Bulgares comptaient sur l'aide de leurs frères serbes. De part et d'autre. les éléments éclairés ne faisaient presque pas de différence entre Bulgares et Serbes; en 1862. Rakovszky fondait à Belgrade, en vue d’une guerre éventuelle une légion bulgare qui devait combattre aux côtés des Serbes contre la Turquie. En 1867, Le Cor mité révolutionnaire bulgare de Bucarest proposait la réunion des Serbes et des Bulgares. sous le -sceplre des Obrenovic, de son côté Ljouben Karaveloïf publiait en langue serbe des articles dans les périodiques de lOmladina soutenant l’idée de l'étPoite parenté des deux peuples et exprimait une conception couramment répandue parmi ses compatriotes qu’à Belgrade seulement pouvait sonner pour les Slaves

balkaniques l'heure de la libération.

Malgré cela et contrairement au bon sens

historique, le grand empire yougoslave qui aurait dû s'étendre de Bihatz

celui-ci, une crevasse devait très vile séparer les Bulgares et les Serbes, car les

.Slaves balkaniques étaient beaucoup. trop

faibles pour pouvoir se libérer sans l’aide

trop avides pour rendre ce service Sans | demander aux libérés de larges indem-

nités. Un tragique historique profondément

émouvant fit que les Slaves des Balkans :

ne renversèrent le joug ture que pour devenir, au sens polilique, les raïas des grands Etats européens et être à partir de ce jour non pas les acteurs, mais les

objets de leur propre histoire La convention de Reichstadt non seulement placa une barrière de fer centre Le développement du Yougoslavisme vers. l'unité nationale par suilé de lacquiescement russe à l’oc-

cupation de la Bosnie-Herzégovine par Au :

triche-Flongrie, mais couronna encore le principe néfaste qui élablissait que de par

les lois divines et humaines, le Balkan:

oriental appartenait à la sphère d'influence russe et le Balkan wccidental à la sphère d'influence autrichienne, La politique des grandes puissances à l'égard des Balkans se dévoila alors comme une politique cols:

niale avec quelque chose de plus qu'une.

tendance à la conquête, Il est vrai que le congrès de Berlin ne trouva aucun

plaisir à voir la Russie saturée par le {traité

de San Stephanc et retailla pour le lieute-

nant bulgare du tsarisme un petit habit plus modeste, Toutefois, ce congrès, sans se soucier des nécessilés vitales des pauples méprisés, scella le partage des Balkans en zone d'influence. C’est ainsi que jusqu'à la fin de sa vie Bismarck n6 vit dans la Bulgarie qu'une dépendancü naturelle de la Russie et dans la Serbic uniquement une vassale de l'Autriche.

Naturellement, les Bulgares et las Serbes, ennuyés par ceite lutelle gênante, ne donnèrent pas toujours à leurs patrons de Pétregrade et de Vienne une joie sans mélange, Mais les Balkans qui, au temps des Tures, constituaient encore une unité $e trouvèrent démantelés en de petits Etats économiquement malheureux et presque incapables de vivre au point de vue politique; chacun de ces Elats désirait avec dautant plus de “force étendre. ses frontières que des centaines de mille de leurs ca-nationaux se trouvaient encore livrés à (la souverainelé ollomane; le rêve de chacun de ces Etats de réaliser une grande Bulgarie, une grande Serbie et une grande Grèce ne pouvait s’'accomplir qu'aux dépens des voisins, car la péninsule avait suffisamment de place pour des tribus vivant les unes à côté des autres en bon accord, mais pas-assez pour des peupies avides de puissance et en guerre les uns contre les autres Telle était la situation que l’associalion pour la conquête des terres des grandes puissances, connue sous le nom d'Europe, réclamail, désirait et ulilisaif pour se mettre à Paise au détriment des petits Etats. Chaque jour sü développa davantage dans les Etats balkaniques la conviclion qu'au point ae vue écancmique ecmme au point de vue politique, un groupement étroit consistait pour eux tous une condition absolue de vie. Les poliliciens et les économistes, non seulement socialistes mais aussi bourgeois, préchaient sans cesse en faveur d'une union balkanique avec un front {tourné toul abord contre la Russie et contre l'Autriche-Hongrie, ensuite seulement contre la Turquie. Contre cette conception et son exécution intervint toujours le jeu d'in(rigues d’une grande puissance intéressée. C'est grâce à celle politique d’immixion, européenne qu'en 1885 les Serbes el les Bulgares en vinrent aux mains dans une guerre fratricide malheureuse, c’est à celte politique qu'est due Péchec en 1905 de l'union douanière serbo-bulgare. C’est grâce à elle qu’en 1913 une nouvelle haine fraternelle vint dissiper les fruits d’un chapitre décisif de la révolution bourgeoise du yougoslavisme: la libération de. la Macédoine du féodalisme par LÉ nique enfin réalisée, La guerre mondiald a porlé à son apogée le sort tragique des Yougoslaves; leur rôle fait penser au sort des Allemands de l’époque napoléonienne, lorsque ceux-ci, dans les combals puissants engagés pour le marché mondial entre l'Angleterre et la France, se trouvaient séparés en deux camps et laissaient couler de part et d'autre leur sang pour . des buts étrangers.

Malgré tout, la possibilité. d'un rapprochement et d’une union future entre Bulgares el Serbes n'apparaît pas comme Une idée chimérique à celui qu sait au milieu de quel enthousiasme se déroulèrent à Belgrade, au cours des séances yougoslives,

Les scènes de fraternisation entre étudiants

bulgares et serbes, et qui connaît la joie avec laquelle on salua en 1912 à Sofia,

(1) Les frontières de l'Empire Ottoman.

jusqu'à Varna (1), resta un rêve et, à la ‘piacc des

Je rapprochement

victimes | du destin, non plus les sujets mais les |

l'unon balka-

malgré les concéssions faites dans La quuistion de Macédoine, l'alliance avec de peuple voisin, Lorsque se sera dissipé le brouillard des phrases eéxcilatrices. qui à

-remplacé dans le siècle de la poudre sans

fumée la vapeur des combats et qui

ie 6, à x « tt a +. _ ; s’élend sur toute l'Europe, l'opinion au'au-

cune question. vitale importante ne les sépare et que leurs dissensions ne profient qu'à un liers finira par s'imposer aux Bulgares et aux Serbes et leur] rendra conscience de leur communauté de race el

Û AS" l'A Jde culture. des grandes puissances et celles-ci élaient

La possibilité d’une proche réconciliation entre Croates et Serbes suscitait aussi jadis les rires de quiconque avait observé les querelles acharnées el passionnées qui

. existaient il y a encore peu de temps entre

les frères brouillés. Cependant, aujourd’hui, s'est effectué et es presque devenu une fusion, Si méprisée et si faussée qu'ait pu êlre d'idée nationale, il n’en est pas moins vrai que toute nxur velle école, Loute nouvelle fabrique et toute nouvelle caserne lui amère, en même Lemps quune {ransformalion sociale, qui en Bos-

nie. va jusqu'à jeter des femmes musul-

manes dans des bras du ‘sécialisme, des adhérents dans les régions les plus éloignées. du pays. Ce développement feonomique confirme la Fère parote de Ludevil Gaj: « A partir d'aujourd'hui chaque enfant qui naîtra sera pour mon idée ». Lorsque la Croalie. après le régime arbitraire de vingt ans du comte Khuen Hedervary, souleva le couvercle de son cercueil poli: tique, apparut à la lumière du jour une génération qui avait empreint dans le sang d'idée de la fraternité et de la commuuauté de lutte des Serbo-Croates. Avec la coalilion serbo-croale qui, sous l'influence de cette génération. apparaît au Parlement de Zagreb dans l'hiver 1905, commence un

_chapiire de l’histoïre des Yougoslaves. tant

Transleithans que Cisleithans; car Les Slovènes ne pouvaient se refuser à marcher eux aussi derrière l’étendard de la pensée d'unificalion. Depuis 1906, la « Slovenska Malica » publie des ouvrages en serbo-

croale, de même que la « Hrvatska Matica >

édile aussi des livres en langue slovène, et, depuis peu de temps, paraît dans Ja capilale croate, à côté d’une bonne revue littéraire qui publie des articles écrits dans les deux langues, un jeurnal politique analogue qui porle le nom programmatique: « Glas Slevenaca, Hrvata i Srba », Déjà avant la guerre,.un pont les reliail avec les Serbes vivant en dehors de Ia monarchie danubienne, L'opposition existant entre Zagreb et Belgrade, qui luttaient toutes Les

.deux pour la gloire d'être le centre cul-., .Lurel du Yougoslavisme, disparut; à Za-

greb, des poèles serbes furent reçus avec enthousiasme et dans la capitale serbe les peintres croates exposèrent avec succès.

Malgré l’élat de siège, la pensée d'union continua victorïeusement sa marche en avant, Avec Joseph Frank disparaît dans la Llombe lidée d’une grande Croalie, en lant que puissance prépondérante catholique du yougoslavisme et mexiste plus

‘actuellement que comime un fantôme dans

la lête de ceux qui ne peuvent sè débarrasser des idées traditionnelles. De même, le parlicularisme slavène a perdu sa saveur et sa force; Lout ce qui est viable et promet de l'avenir voit dans les Slovènes, Croates et Serbes un peuple unique sous trois noms différents, el combal pour la. réunion de tous les Yougoslaves. de lIsonzo jusqu'au Vardar. La démocratisation des masses par suile de la gurrre memdiale et de la révolution russe, à enfoncé plus profondément que jamais les racines de la pensée d'union dans là conscience populaire, Comme fruils de ce développement, la déclaration faite par le club yougoslave au parlement le 30 mai 1917, réciamait «la réunion de tous les pays de da

: monarchie austro-hongroise habités par les

Slovènes, les Croates et les Serbes en un Etat indépendant, libre de toute immixtion de peuples élrangers, établi sur des bases démocraliques et placé sous le sceptre de la dynastie des Hehsboute », Par contre, le chef des Yougoslaves austro-hongrois in partibus infidelium, Trumbic, réclamait au mois de juillet de la même année, &accord savec Pasie,.dans le pacte dei Corfou la- réunion de la Serbie, du Monténégro, de la Bosnie-Herzégovine, de la Croatie, Dalmatie et des parties siuvènes d'Autriche en un royaume de Yougoslavie sous les Karadjordjevic. Habsbourg ou Karadjordievic, la solution radicale et sans demi-mesures de la question yougoslave est un impéralif catégorique de histoire et appartient aux conditions préliminaires dune paix durable,

Entre l’Adriatique et la mer Noire vivent plus de 16 millions de Vougoslaves, soil un tiers de moins de cc que comptait il y a cent ans la surface de lempire allemand daujourd'hui. Tous ce corps national tremble d'une force vilale conltenue el d'un effort puissant tendu vers l'avenir. Le développement des prochains décennaires, garanties par La fécondité de ces territoires et par leur richesse en trésors cu sol et én forces hydrauliques, aura pour effet d'attirer versé sentiment de la communauté des tribus yougoslaves les parties qui s’y refuseraient encore. C'est pourquoi il n’est pas besoin d’être un {pro-

- Mardi ler Octobre 1918 —

phète pour prédire que, tôt ou tard, Tincohérence de FPhistoire se transformera en raison, et les masses yougoslaves lemporteront sur toutes les résistances intéricuresetextérieures verslPuniténationale et cela seion létat des canstellations politiques, avec,

‘sans, ou contre nous. »

«La Serbie » et l'unité nationale italienne

Un de mes amis italiens me rend attentif à l'omission regrettable d'un mot essentiel, dans mon article « Le congrès des nationalités oppre. mées» publié dans le numéro 16 de (La Serbie», C'ilant la résolution votée à Campideglio, à lu place de & comme le parachèvement de l'unité nationale italienne est d’un intérêt nilal peur la nation yougoslave », je n'ai dil que ceci : «comme l'unité nationale italienne est d'un intérêt vital pour la nation yougoslave ». Dans la transmission télégraphique j'avais abrégé le texte, mais tout le contenu de mon article ainsi que toute l'attitude de « La Serbie » bien avant le congrès de Campidoglie, démontrent sufjisamment que nous considérons le paraehèvement de l'unité nalionale italienne comme aussi légitime que celle des Serbo-Croates et Sloré nes. Mais pour ne pas faire naitre des équivco ques nous tenons à corriger l'erreur èn tout eux involontaire et à exprimer à noire ami n6s remerciements sincères pour nous avoir rendus attentifs à cette omission. LE. M,

Bataille du Vardar

— Le résumé de la bataille —

La grande offensive sur le front macédonien a été déclanchée le 15 seplembre dans le secteur entre Bahovo ct Gradechnitsa, d'une étendue de 15 Em, par les armées serbes et par deux division françaises, Elle a été précédée d'une forte préparation d'artillerie qui a duré une journée. Toutes les forces de ce secteur élaient sous le commandement du vovoïde Michitch.

Le même jour, 15 septembre, le front à été percé ‘par la deuxième armée serbe du vovoïde Slepanoviteh, entre le village de Bahovo et la montagne de Sokol. La brèche pratiquée par la deuxième armée serbe n'a pas tardé d'être élargie par la première armée serbe du général Pierre Boïoviltch.

Le lendemain de cette percée, 16 séptembre, la presque totalité des forces serbes, en compagnie d'une division française, s'est mise à poursuivre énergiquement l'ennemi défait sur ce secteur. ,

Après de très grands efforts, surmontant les difficultés énormes d'un terrain montagneux, la deuxième armée serbe à atteint le 21 septembre, le Vardar et a jelé de suite ses avant-gardes sur la rive gauche de ce fleuve. La première armée à franchi le 22 septembre la Tcherna ef, d'un élan irrésistible, s'est emparée de Ja montagne de Drenska, en refoulant vigoureusement les trou: pes de couverture bulgares, ce qui a rendu fa chute de Prilep imminente, Celle armée a con tinué son avance vers Vélès qui, suivant les dernières nouvelles, est entre nos mains,

Grâce à une abnégalion sans exemple el à la solidarité des troupes françaises, ainsi qu'à l'eflet terrifiant de l'artillerie lourde française qui a pris une part prépondérante dans la préparation d'artillerie pour la percée, le front de l'ennemi était percé dans le secteur qu'il eonsi dérail absolument hors de tout danger. Le lerrain exceplionnellement favorable à défense, forlilicalions élaborées depuis trois ans, ont été pris d'un seul élan, de façon que l'enneini née puisse encore comprendre sa débâcle et revenir à lui à la suile de ce coup foudroyant.

Pour se rendre comple de l'élan et de Penthou siasme des divisions franco-serhes, il faut savoir que, outre la défaite infligée aux divisions bulgares, elles ont mis en déroule neuf régiments germano-bulgares qui ont accourru eu hâte pour secourir les Bulgares en fuile.

Celte guerre de manœuvre, dès lors classique, est l'œuvre du commandant en éhéf de toutes les armées de Salonique, général Franchet d'Espérey el du commandant en chef de l’armée serbe, voivode Michilch, dont la gloire est con nue depuis les guerres précédentes.

Ce chef d'œuvre d’opéralion, qui peut ètre appelé avec raison la Bataille du Vardar, tire son origine des opérations heureuses qui se sont déroulées sur la rive droite de ce grand fleuve serbe et dont les conséquences se font sentir encore aujourd'hui.

On voit d'après les deruiers communiqués que Ie moral des troupes bulgares a fléchi comme chez aucune autre armée et que l'ennemi, à la suile de sa débâcle, est rendu impropre de douner pour longtemps une résistence sérieuse Gt cela surtout quand on sait que notre manœuvre géniale a littéralement déchiré en plusieurs tronÇons l'armée ennemie. Il est bien pou possible que l'ennemi pourra grouper ses forces dats l'Ovtché Polié pour y supporter le coup décisif.

La cavallerie serbe en particulier, mérite d'être mentionnée, car prenant une part très visible dans la poursuite ininterrompue de l'ennemi, elle s'est montrée digne de son passé.

emma enr con monarore ne nor po em entree

Société Genevoise d'Edit. et d'Impr, — Genève

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