La Serbie

Lundi 20 Janvier 199 — No3

LA SERBIE

M nn de de es

nous nous sommes rappelés toutes Vos décisions et manifestations toutes vos décisions et mamifesiations de Niche, lorsque contraint par l'ennemi, nous avons été obligés d'accepter la sanglante lutte. C’est pourquoi, Messieurs les députés, nous vous soumeltons en tonte certitude et confiance, ces deux actes historiques que j'aurai l'honneur de vous lire tout à l'heure, afin que vous en preniez connaissance el les approuviez.

J'ajoute qu'immédiatement après, a élé formé un gouvernement royal pour tout le Royaume des Serbes, Groates et Slovènes, et que, nous ne tarderons pas, d'accord avec le ban de Croalie,à procéder à l'orgaisation d’un parlement provisoire pour tout le lerritoire du nouvel Etat, d'un parlement devant lequel le gouvernement sera responsable et qui exerceru les fonctions du parlement jusqu'à l'Assemblée Constituante qui votera la nouvelle constitution pour Île Royaume des Serbes, Croutes et Slovènes.

Le discours du président de Ia Skoupchtina Yovanouifch

Après le minfstre-président, Le président de la Skoupehlina, M. Lyouba Yovanovilch, député de Lalpovo, a prononcé à son tour le discours suivant:

Messieurs les Députés,

Enlin voilà le moment auquel nous avons tant aspiré el pour lequel nous avons tant travaillé, pour lequel nous avons souflert et pour lequel notre race à véeu. Notre relraite et molre exil furent peut-être parmi les plus graves événements die l'histoire. Nous autres Slovèmies, Croales kl Serbes. tous. mous avons plus ou moins caressé au cours des siècles la chère idée de notre unilicalion, Les meiïlleures forces de molre peuple ont Lravaillé dans le passé pour ce grand fait qui aujourdhui esl accompli, Glorilian(s-le, Messieurs les Députés, et riejouissons-nous en, bien qui mous layons payé dun prix terrible, Ce prix, c’est le meilleur de motre sang versé par le pays, ce prix, c'est l’anéantissement des meilleures forccs de notre peuple el enlin, ce prix, c’est la destruction de toutes les acquisitions de nombreuses el laborieuses générations. Tous, nous avons tout donné pour avoir quelque chose. Nos poètes mfont que-souhaité ce-à-quioi nous autres, travailleurs publics, avons eu le bonheur de donner la consécration comme une œuvre sainte.

Nos poètes ont dit:

« La bataille furieuse est terminée. le-sabre tranchant est brisé:

« La couronne d'or est broyée, dans le sang tout a sombré,

« Les deux empereurs sont prosternés. morts!»

*,

C'est ainsi qu'on chanta la bataille de Kossovo. Alors nous avons engagé louites mos forces pour repousser l'invasion des conquérants d'Asie, de même qu'aujourd’hui mous avons tout sacrifié pour résister à l'invasion germanique de l’Europe centrale, À Kossovo, nous n'avons réussi à sauver que d'honneur de la race serbe; aujourd’hui, mous avons sauvé l’honneur et la justice. Nous avons lutté pour la justice «et l'avons obtenue par le ‘ang, avec les autres peuplids dont la compa-

de Cortou,

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gnie nous sera ui litre d'honneur -ei de gloire éternel el. qué nos générations fu-

lures se rappelleront avec gratitude &t fierté. Dans celte lutte. aucune épreuve me nous a élé épargnée: ni la brutalité sans égards de nos ennemis, ni les maladies graves. mi la défection de voisins, ni la trahison, Notre grande sœur, la Russie, pour -laquelle aujourd'hui encore nous me pouvons exprimer que les souhaits les meilleurs a aussi quitté l'alfan?e avant Ja fin de la lutte.

Le Parlement national serbe prend conwaissance avec le plus grand enthousiasme du fait accompli de motre unilé nationale et linserit à la page la plus sacréa de ses arnales, Il acceptera vo‘ontiers tout ce qui est nécessaire dans lintérêt de l'organisation de ce grand Etat, le nôtre. Il estimé qu'après l'éloignement de tout danger extérieur. le momint est vemuw rlet préparer un meilleur avenir, commun. Les frontières de noire nouvel Etat doivent s'étentire conformément au droit de chaque

peurle de vivre libre sous som propre:

Loi. excluant de son milieu tout pouvabr étranger. Nous fûnies pendant des sièctès viclimes de Pinvasion lurque. Nous avons dépensé tout un siècle d'efforts et de sacrifices humains pour échapper à l'invasion teutons, Qu'il n'y ait plus ni invasions ni tenlalives dinvasions dans les Balkans. Ni pelites. mi grandes. ni du nord, ni du sud. mi de l'occident, Tout ce qui est nôtre qu'il le reste, él que ce qu“ est à mos voisins leur apparlienne, La nouvelle hüstoire me pourra se faire si las anciens préjugés sont maintenus el si les anciennies erreurs se répèlent. Quant aux Balkans. qu'ils soient Taissés aux peuples Palkamiques ! | Rappelons-nous, messieurs, les acquisilions de la justice réalisées à l'égard de wotre peuple, Nous nous souviendrons «ie la grande delle que nous avons envers notre armée, envers lous les héros de motre peuple et de nos alliés; envers ceux qui ont Je bonheur d'assister à la réalisa-

Messieurs Les Députés. Levons-nous et remercions Dieu d'avoir sauvé motre peuple! Inc'inons-nous devant l’ombre de ceux qui sont tombés sur le

champ d'honneur! Rendons hommage à nos nobles alliés et écréons-nous : Que le peuple uni des Serbes. Croates

vive longtemps dans Tl’hon-

et Slovènes les autres ma-

eur et da liberté parmi tions libres! »

Le discours du président du Parlement a été acclamé et sa proposition acceptée à

- l'unanimité.

Quelques remarques sur Les futures relations serbo-bulgares

La question balkanique ne soulève des ditfieultés que dans le problème bulgare, La solution de ce problème sera cependant plus facile s1 l'on reste sur le terrain des réalités el si l'on abandonne à jamais l'illusion de pouvoir faire dans Les Balkans ce qu'on. n'a pu jusqu'à présent accomplir dans l'autre partie de l'Europe, telle. qui"n'élail

pas baïkanique et qui se dil civilisée. De même

que les «Civilisés» ne Ie sont pas tous au même degré, de’ même Jes Balkaniques $e présentent sous de différentes couleurs. En appiication de la formule heureuse de M. Jean finot que a divisé l'Europe en deux camps opposés: « Civilisés » contre « Allemands », les peuples balkaniques prétendent, cux aussi, être distingués d'une façon bien marquée des Bulgares avec lesquels ils n'ont rien de commun, sauf fes frontières géographiques. Cslte vérité 81 simple et si naturelle ne convient pas aux amateurs politiques qui veulent appliquer à tous Les peuples dans les Balkans la même mesure € qui n'ad, metléent aucune distinelion. IL y a même «ans 125 pays alliés quelques bulgaromancs qui sont disposés À faire un distinguo tout en faveur des Bulgares, Or, le problème balkanique ne peut pas être traité d'une façon aussi uniforme. Dans les Balkans, comme partout ailleurs, il y a des peuples dont'il faut bien se garder et qu'il est utile de tenir à une certaine distance. C'est le eas du peuple bulgare. Le sentiment général des Serbes à l'écard des Bulgares n'est pas de la haïne, mais lutôt une sorte d'aversion. Les Serbes se refusent à 3e rapprocher d'un peuple qui a su si bien laire son métier de bourreau. Ceux qui ont souflert, en Belgique, dans le Norl de la France el en Alsace-Lorraine nous comprendront C'est à

lion de la plus grande œuvre nationale | eux de nous comprendre el cela nous suftit. die notre peuple, depuis son exislance ; Jans le domaine politique, uious obseivoss’ envers ceux qui dont payée de leur vie | une attitude conforme @ux réalités telles

où de leur santé. Nolre nouvelle patrie doit exprimer de façon visible notre reconnaissance envers eux tous. Lies ‘enfants des guerriers tombés doivent devenir les pupilles de Îa mation, jusqu'à l’âge où ils pourront servir leur patrie comme l'ont fait si honorablement leurs pères. Notre peuple injustement allaqué., ses maïsons démolies, ses biens détruits el ses richesses pillées el emportées par l'ennemi, tout celà doit être couvert par des indemnités. À ; Je crois ünterpréter la pensée el les sentiments de tout le Parlement en lu proposant de voler, lout en ratifiant la déclaration du gouvernement et en lui exprimant notre confiance. la résolution suivante : f bé « L'Assemblée Nationale du Royaume de Serbie est heuneuse de pouvoir, par cet acte, donner une confirmalion politique à l'œuvre réalisée de l’unton des Serbes. Croates et Slovènes. Elle a confiance que les frontières de l'Etat seront lracées de telle sorle que le droit de libre disposition de notre peuple ne soit pas lésé. Elle attend du gouvernement qu'il défende jusqu'au bout ce droit. Elle attend aussi que le droit de notre peuple à la réparation. des dommages causés illégalement par Tennemi soit exposé, défendu ef reconnu, et que les personnes coupables des crimes terribles let des méfaits commis soient châltiées.

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qu'elles se présentent après ces quatre années de guerre. Le point de vue serbe dans la question bulgare est en effet exactement fe même que le point de vue des Afliés vis-à:vis de l'Allemagne, de l'Autriche et de Ja Magyarie. Cela veut dire: d'abord la liquidation de Ja guerre et ensuile (a reconstruction du monde. Avant de parier de nos relations futures avec fa Bulgarie, nous tenons done à appliquer à ce pays fes mesures de sanction, de restitution et de réparation en correspondance avec les actes commis pendant fa guerre. La question “des--sanclions est la première qui se pose. D'abord fa sanction pour l'attaque prémédilée, voulue, contre La Serbie en 1915. L'attaque de Ja Bulgarie contre la Serbie, et les Alliés est, à notre avis, un des actes les plus odieux de toute Ia guerre. Délibérément ct guidée uniquement par le désir de détruire! ct d'assassiner, la Bulgarie, que personne he menaçail, s'est jetée dans Ja fournaise. Elle a eu aussi Sa guerre, non pas «fraîche el joyeuse », mais sournoise et traîtresse. On fui oflrait des terres serbes en Macédoine pour fa gagner à {a cause alliée; c'était inulile. La Bulgarie faisait parue du bloc germanique d'âme et de corps. Et elle s'est montrée digne lle ses maîtres de Berlin.

Que nous placions en premier lieu [a question des sanctions, ce n'est que trop naturel. Les Ailemands ont moleslé le cardinal Mercier, des Bulgares ont assassiné l'archevêque serbe Vit-

chentié. Les Allemands ont maltraité [es prisonnicrs alliés, les Bulgares ont affamé à dessein

les prisonniers serbes. D'après [e témoignage du correspondant balkanique ‘du «Times » (numéro du 29 novembre), «sans l'ombre d'un doule, l'esclavage du plus abominable type connu dans l'histoire moderne ou ancienne a été pratiqué

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dans une large mesure, pendant fa guerre actuelle, par la Bulgarie ». |

Les Allemands ont déporté les Belges, fes Bulgares ont déporté, eux aussi, fa population

{| serbe, et 53.000 déportés serbes ne sont jamais

revenus dans leurs foyers.

Les Bulgares ont recrulé [a population serbe, ont livré les jeunes filles serbes aux Turcs, ont rasé des villages entiers. Tous ces actes bont dû être ordonnés par quelqu'un. Qu'il s'appelle Ferdinand, Radosfavolf, Tontcheff, Guéchoff pu un autre vott», cela ne change en rien l'obligution morale, l'obligation impérative et absolue des Alliés d'exiser des sanctions, Tous fes coupables devant la HauleCour, fous, sans ÆëxCecp: bon, les grands et les petits! Que l'on saisisse les archives à Solia et que fon découvre Ies coupables! On peut s'élonner que l'on ne l'ait pas encore fait Quant aux réparations €t restilulions, les commissions impartiales Étabhront les détails La Bulgarie s'est enrichie au détriment de la Serbie. IL s'agit de lui reprendre ce qu'elle a emporté el de fui faire payer cè qu'elle a détruit.

Quelques Bulgares ont lancé, immédialement après la capitufation, l'idée de la Confédération Balkanique, dans l'espoir de sauver ce qui peut être sauvé après la faillite de la politique progermanique. Sachant que jes Alliés escort plus la Serbie à céder à la Bulgarie une partie de son territowre national, Ja Bulgarie à changé de tactique: elle demande maintenant la Confédération Balkanique et elle exigera certainement qu'une partie de la Serbie et de la Grèce soient constituées sous le nom de Macédoine, non purement géographique et datant de l'époque où il n'y avait pas du tout de Slaves dans fes Balkans. La Bulgarie espérait aussi empêcher, par celte combinaison, l'union des Serbes, Croates et Slovènes et contribuer indirectement à [a conservation de l'Aulriche-Hongrie. Jeu aussi puéril -que transparent, Proposez à un Belge une confédération avec l'Allemagne et vous verrez ce qu'il Wus répondra. Une confédération suppose toujours une certaine communauté d'ordre moral, psychologique. Est-ce qu'une conjédération entre fa France et l'Allemagne est possible? Tout sépare les Serbes des Bulgares et c'est une ironie cruelle que de parier d'une confédération serbo-bulgare au moment même où nous sommes en train de constater {outes les horreurs commises par {es Buigares dans Ja Serbie occupée. Quel vlas-

‘’phème! ,

Avant les guerres balkaniques et avant [a guerre européenne, nous avons eu, avec Îes Bulgares, deux intérêts communs: le premier intérêt commun, c'était de délivrer mos frères irrédimés du joug ture. Le second, c'était de nous défendre ensemble contre la pénétration ‘austro-allemande en Orient. Aujourd'hui, la Turqu'e est écartée pt l'Autriche-Hongrie n'existe plus. Le danger germanique n’est pas complètement aboli, mais 1es Bulgares sont les derniers qui puissent nous aider contre la poussée du grmanime Les guerres balkaniques ct la guerre mondiale l'ont prouvé d'une façon indiseutab'e. Nous avons conlu avec la Bulgarie, en 1912, un traité. d'alliance pour délivrer la Macédoine du régime ture. Tan: dis que nous agissions loyalemeni, les Bulgares, qui voulaient exploiter le concours serbe pour des lins impérialistes et qui ne s'attendaient pas à nos victoires, avaient lout fait pour que mous fussions battus par les Turcs. IL est prouvé aujourd'hui que le gouvernement bulgare avait agi cn plein accord avec l'Autriche et suivant Les instructions qui lui venaient de Berlin et de Vienne. L'attaque traîtresse du 29 juin 1913

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FEUILLETON ———————————

Les relations serbo-grecques

par St. STANOYÉVITGR professeur à l'Universilé de Belgrade

{Suile)

De nouvelles tentatives pour rapprocher la Serbie et la Grèce en vue d'une action commune eurent lieu en 1890. Malgré les dissensions provoquées par les affaires ecclésiastiques de l’anciennel Serbie et de la Macédoine qui rendaient tout accord très diflicile, il semble cependant qu'on a pu arriver à des résultats satisfaisants, el que même une älliance formelle fut Signée. Mais lorsqu'on. dut arriver aux actes, l'alliance écrite mesta lettre more, 4

Ainsi, pendant tout le XIXe siècle, la Serbie et la Grèce ont: conclu des alliances uniquement théoriques; ces alliances n'ont jamais reçu d'application pratique. Le sort de ‘tous les traités serbo-grecs du XIXe siècle fut de n'avoir jamais &t6 remplis. Mais que ces traités aient été plusieurs fois renouvelés et refaits, vela prouve que les circonstances el [es événements avaient instruit la Serbie et la Grèce et que la logique a, toujours une force domt rien ne peut triompher, i

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En 1908, après la victoire des Jeunes-Tures et lorsque ces derniers commencèrent à exécuter leur plan Mmilitariste et impérialiste de panturquisation, il apparut clairement à tous les hommes d'Etat àes nations balkaniques que leurs compatriotes habitant la Turquie se trouvaient dans une situation fort périleuse et que le dernier moment était arrivé pour essayer de les sauver, alonf, qu'ils traversaient une des périodes les plus terribles de leur existence nationale. Indépendamment les uns des autres, les| hommes d'Etat de la péninsule décidèrent alors de faire quelque {chose pour aider leurs frères irrédimés, Le souverain bulgare avait

en outre d'autres motifs, des raisons de politique intérieure, pour provoquer un conflit. Bref, lorsque le gouvernement bulgare proposa de <éclarer la guerre aux Tures, cétta propositon fut bien accucillie, aussi bien à Athènes qu'à Belgrade et à Cettigné.

IL semble qu'en 1912 il m'y aît pas eu de traité {forimel” &t spécial entre la Serbie et la Grèce. Nonobstant, les deux Etats ordonnèrent ensemble leur mobilisation et conduisirent ensemhie la gucre, Chose extraordinaire! ‘AÇ travers le XIXe siècle, Ja Serbie el la Grèce avaïent conclu plusieurs fois des ententes et des alliances contre la Turquie, et cependant lorsque l’une d'elles entrait en. action, l'autre restait toujours neutre. Pour une fois où la Grèce et la Serbie entrèrent ensemble en guerre, ce fut sans avoir signé le moindre traité! fi.

On connaît l'heureuse issue et Îles beaux résultats de cette action des Etats balkaniques. Mais dès qu'ils eurent accompli la principale tâche, des dissentiments S'élevèrent entre eux. Très près des Prussiens par leur mentalité, élevés dans l'esprit fprussien mégalomane el impérialiste, les Bulgares avaient l'intention d'imposer leur hégémonie à,la péninsule balkanique. Cette tendance bulgare fut vivement appuyée par l'Autriche, parce que la réalisation de telles aspirations où même simplement Ta querelliet qu'elles pouvaient faire naître, ne pouvaient qu'amener l'affaiblissement dela Serbie, ct j

La soif bulgare d'hégémonie et Île péril commun fapprocha la Serbie et la Grèce, Pour la première fois, le traité conelu, entre elles reçut une application, pratique et fut obsarvé.

Co traité était essentiellement défensif et devait garaniir aux deux parties la possession de ce qu'elles avaient conquis dans la guerre et que les Bulgares leur contestaient À toutes les deux.

Cette fois la Serbie et a Grèce n’eurent pas même le Joisir d'examiner les clauses de ce traité et de se livrer à de longues: véflexions. La Bulgarie, confiante en $a force et pensant qu'elle aurait raison de es deux anciennes alliées, les attaqua ‘en même] tamps. Les Serbes et les Grecs auraient été contraints de combattre et de se défendre ensemble, même si aucun traité n'eût existé

antre eux. , ! si L'action commune des deux peuples. fut couronnée d'un plein

succès: la Bulgarie fut battue et l'entrée de la Roumanie en guerre ne fit qu'achever Ja catastrophe. Par le traité de Bucareët (913), plusieurs questions fort importantes, en premier leu des questions lerriloriales, furent résolues favorablement pour la Serbia et la Grèce. Certaines clauses de ca traité impliquaïent l'application pratique du principe suivant lequel les peuples balkaniques pont libres de disposer d'eux-mêmes et de déterminer leur sort, ée qui sighifiait pour eux qu'ils ne permettraient jamais à. personn& d'exercer {a tyrannie, l'hégémonie et la souveraineté exclusive sur la péninsule, , i . Mais

nains,

en signant le traité de Bucarest, les hommes d'Etat rougrecs et serbes s'étaient bien rendu compte du dangeñ auquel étaient, depuis le premier Jour, exposées leurs acquisitions, Il était clair que les Bulgares, par suite de îeur développement et de l'état de leur mentalité, ne s'accommoderaient pas longtemps de la situation nouvelle qui leur était imposée et qu'ils travailleraient de toutes leurs forces pour faire, lé plus tôt possfble, table rase du traité de Bucarest. Les nuages tomimençañent à S'ACCUmuler sur l'horizon de la politique européenne et on se rendit. compte de la gravité de l'heure. Nul ne doutait que les Bulgares voudraient s aisir la première occasion pour en venir là et corriger leur destinée. Die toute évidence 1également, l'Autriche les aiderait à ce moment par tous ses moyens. =. '

| es hommes d'Etat roumains, grecs et serbes avaient dione, & part la conclusion de la paix, une (âche bien plus difficile ef bien plus importante à accomplir: ils devaient trouver aussi %e moyen de faire respecter le traité de Bucaresr et de s'assurer les acquisitions qui Y Claient énoncées.

Les relations entre Ja Grèce et la Serbie devinrent dès lors plus intimes et plus étroites; ’abord parce que leurs frontières se touchaient et que les relations commerciales pouvaient être beaucoup plus actives, et aussi parce que tout le monde, en Serbie comme en Grèce, sentait que ‘tes intérêts serbo-grecs étant les mêmes, les deux nations devaient les défendre en commun En Serbie et en Grèce prévalut Ia conviction que la Serbia et da Grèce devaient marcher toujours : ensemble et que leurs bonnes relations devaient constituer la base de leur politique extériqure.

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