La Serbie
LA SERBIE
Lundi 20 Janvier 1919 — No 3
La voix de la Dalmatie
Pour ia vérité ?
Par M. J. Biankini, directeur du « Narodni List » à Zadar (Zara)
"
Si les principes de justice professés par Wilson pour la systématisalion du monde civilisé ne sont pas des phrases vides de sens, si la France et l'Angleterre qui omt accepté ces principes, veulent réellem'ent la rénovation du monde et l’inauguration d'une &re de paix el de fraternité parmi les peuples, et si l'Italie désire la paix et l'amitié de l'Etat sudslaves, alors mous, Slaves du Sud, pouvons être certains que notre juste cause sera, ‘elle aussi, résolue d’unke facon juste,
Nous, Sudslaves de Dalmalie qui nous trouvions depuis des siècles sous le joug étramger, il nous sembla rêver en nous sentant libres après le renversement de la dominlation autrichienne, Mais notre rôve fut de courte durée, car après. quatre jours de liberté seulement, l'occupation Ntaliemnl nous tomba de façon tout à fait imattendue sur le dos et nous fit sentir une plus dure oppression encore que celle pratiquée avec les méthodes héréditaires de l'Autriche et de l’Allema&ne, nous rappelant des temps meilleurs même sous la domination autrichienne,
Les quelques Italiens de la Dfalmatie convaincus de la vérité de ce que je viens de dire falsifient les faits en suivant a règle: « Demanidez beaucoup, il len reste toujours quelque chose », et cherchent à tirer profit de l’occupation italienne. Ils trompent l'opinion publique en Italie: em répandant des nouvelles selon lesquelles « toute la population de la Dalmatie a accueilli les Italiens avec des man'festations d’un enthousiasme délirant » et motre province aurait désiré être incorporée à l'Italie. Par exemple, on raconte qu'à Zadar (Zara), plus de quarante mille personnes s'étaient assemblées et qu'un nombre infini de barques et de canons pavoisés comme pour ‘une fête seraient allés à la rencontre de leurs navires. Rien west plus faux! À l’arrivée des torpilleurs italiens, les commandants se présentèrent partout comme lies mandataires de J’Entente et de l'Amérique et comme des amis de TEtat sudslave, envoyés pour protéger ta population contre l'ennemi. Il ne faut donc pas s'étonner si toute la Dalmatie, pays exclusivement sudsalve d’un bout à Vautre, sans aueune solution de -contimutié nationale et sans aucun centre italien ni grand ni petif, ait cru les Italiens et les ait accueillis avec sympathüe. Mais en dehors de cette partie de la population de Zadar (Zara) qui se dit italienne, et de quelques Dalmates de sentiments italiens, disséminés dans d’autres villes, aucun Sudslave (Serbe ou Croate) n’a jamais songé à manifester à l'Italie le désir de faire partie du royaume d’Italie.
C'est un fait que des Italiens ont été accueillis avec sympathie par mous, Sudslaves, Mais c'est également un fait ket plus certain celui-là, que leur. présence a provoqué de la méfiance qui ne fut dissipée qu'après les déclarations faites par les officiers italiens, oralement et par écrit, aux comités locaux, assurant que les Italiens étaient venus en amis de la Yougoslavie, aw nom et par ordre de l’Entente et de l'Amérique, pour maintenir la paix et l'ordre. , :
Que la population sudlave, malgré ces assurances, ait adoplé, depuis loccupation, une attitude toujours plus suspecte et plus hostile envers les Italiens, c’est un fait aussi qui n'a pas échappé aux officiers italiens. Ils ont constaté que dans certains endroits, on n’a même pas voulw accepter les approvisionnements offerts à la population, qui craignaïft ce don de Pennemi. Il n’y a pas de ville, de bourg où de village en Dalmatie qui n’aït manifesté son mécontentement et qui n'ait protesté contre l'occupation italienne et contre Fattitude des Italiens envers nouis, plus particulièrement après l'exploit peu héroïque de la « conquête » de Zadar (Zara). L'Italie officielle ue sera pas notre amie aussi longtemps quelle se laissera tromper et guider par quelques Dalmates de sentiments italiens, qui ont toujours cher-
-ché et surtout aujourd’hui, protégés par Ta force militaire italienne, à nous priver de la liberté promise au monde entier, et À faire de mous les esclaves de l'Italie. Le peu de mos compatriotes italiens qui nous semblaient libéraux sous le régime autrichien. aujourd’hui que l'Autriche n'existe plus, ne se gênent pas pour nous persécuter suivant les principes ef avec les méthodes de ce gouvernement odieux, afin d'arriver à leur but qui est de FT°ver la population sudslave de la Damatie de tous ses droits, de toute liberté et même de son nom, de sa langue et de sa naftomalité. Oubliant que l'impérialisme injuste fut la cause de la ruine des trois empires,
(1). A la suite de.cet article, que en italien, dans le < Narodni List » de Zara, les autorités d'occupation italiennes avaient résolu de déporter en Italie son auteur, Je "député dalmate M. Bian-
chini.
- Lonidres tune solution juste, notre permis qu'une.
russe, ausliro-hongrois el germanique, ces gens poussent l'Italie à oublier les principes qui ont fait son unité et à suivre en: tout et pour tout les voies et les iméthodes autrichiennes, à fouler aux pieds
-les principes sacrés de justice et d'équité,
à nous disséquer vivants el à nous arracher les poumons pou nous voir nous faner et périr, Et tout cela au nom de l’égoïisme sacré et de l'impérialisme ilalien! Conscients de leur puissance numérique minime, ils se servent de honteux moyens de corruplion «en passant (sous silence leur véritable but, et ils cherchent à arracher aux paysans suidslaves de lauisses déclarations. Très puissants et arrogants dans les centres el endroits de popus lation mixte; ils ont l'audace d'envoyer au nom de toute la population, sans qu’elle en sache rien, des déclarations et des t6légrammes d'adhésion émanant d’un petil groupe d'employés italianisants, Ils sont semblables en tout aux seigneurs de lEsthonie et de la Livonie qui ont voulu unir ces pays à l'Allemagne contre la volonté de la population.
De celte façon, les Italiens veulent arracher à l'Etat sudslave, les districts purrement slaves de Benkovac, Obrovac, Bograd, Kistanïje, Knin, Skradin et Sebenico, ainsi que toules les îles avec une population de plus de trois cent cinquante mille habilants (Croales et Serbes) et plus de deux cent mille Sudslaves de lIstrie, et les rendre esclaves contre leur volonté expresse, El ces gens-là osent parler de civilisation el de culture héréditaire, d’fonnêteté et d'honorabilité, à nous Sudslaves, qui sommes conscients de notre propre droit el qui ne demandons rien que la justice et l'équité!
Nous sommes certains que notre libérateur Wilson ne permettra pas une telle injustice et que l’Éntente ne la permettra pas mon plus, spécialement la noble France qui a donné tant de son :sang à cause de l’Alsace-Lorraïine.
Il faut dire cependant à l'honneur de l'Italie qu'il y a, là aussi, des esprits généreux et forts, auxquels répugnent les abus el'les oppressions, et qui, acceptent pleinement le principe de l’auto-disposiÜon des peuples. Il y a en Italie des journaux et des partis politiques qui ne cessent pas de prêcher que les nalions victorieuses doivent renoncer à toute intervention qui aurait le caractère d’oppression et à toute violence sur la volonté des peuples. Ils affirment que des raisons d'ordre moral et politique parlent en faveur du respect absolu du principe des nationalités. que la première et fondamentale garantie pour la paix future consiste dans l’application nette des principes pour lesquels l’Entente s’est battue, et que cette geurre a eu pour résultat la libération de tous les peuples civilisés de la tyrannie des dominations étrangères.
Cependant Italie officielle ne cache pas son propre impérialisme et son désir ardent de conquérir ce morceau de terre qui west pas le sien. L'armée italienne nous écrase par son nombre et par son aftitude hostile. Les torpilleurs italiens sont à la disposition des seigneurs de Zadar pour une agitation plus facile parmi la population slave des îles, et la populace ilalienne de Zadar excitée jusqu’au paroxismie par les messieurs Ziliotto et Cüe, sous la protection des carab'nieri italiens, se livre journellement depuis l'occupation italienne à des attaques contre les citoyens sudslaves paisibles, malgré les plaintes répétées, orales et écrites du gouvernement, du comité local et des particuliers, à l'amiral italien, M. Miüïllo. De cette facon, ces messieurs italiens voudraient nous faïre goûter d’avance la liberté que nous prépare PTtalie, si, par malheur, mous devions réellement être arrachés À Ta Yougoslavie. En effet, depuis occupation, nous n’avons ni paix. ni sécurité. ns
Nous protestons devant le monde civilisé contre un pareil traïtement. Nous protestons contre le fait qu'on nous a livrés sans aucun motif justifié à de itels gens,
Si l’Entente et l'Amérique désireñt réellement et sincèrement que soit détruit tout foyer de discordes et de guerres futures et que le monde soit organisé selon la justice et l'équité, il n’y a pas de doute que l'Italie devra renoncer d'elle-même à ses injustes prétentions et que le Congrès de la ‘paix sanctionnera le principe « unicuique suum ». Le pacte de Londres, après la (disparition de l'Autriche-Hongrie, est la plus grande injustice. Et de même que le pacte honteux et brutal, .quoïque conforme au droit formel, de ce juif de Venise, Shylok, a trouvé ‘un juge habile et adroït qui l'a appliqué selon! l'équité, nous espérons aussi qu'on trouvera au traité de
en notre faveur, et qu'il ne sera Pas à livre de viande vive soït ‘arrachée au cœur de la Yougoslavie. £
montrent quels fauves ont ravagé la
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Nous faisons appel à la démocratie du monde entier et plus particulièremnt aux socialistes italiens pour qu'ils s’élèvent contre des prétentions injustes et contre toute violence de la part de l'Italie officielle. Nous ne nous refusons pas à une enquête rigoureuse et impartiale sur les conditions uationales de notre pays, sûrs qu'il suffira à quiconque voudra se persuader de la vérité de ce que nous avançons, de porcourir motre pays. Nous désirons même qu’une telle enquête soit faite ct au plus tôt, mais qu’elle soit dirigée par des genis neutres, ides gens objectifs &t amoureux de la vérité, et cela dans l'intérêt de la jeune Yougoslavie, de la paix, de l'Italie et du monde civilisé, qui aspire tout particulièrement à la paix dans les Balkans. Alors chacun acquierra la conviction que les prétentions italiennes sw: la Dalmatie, l'Tstrie el la Slovénie (avec les Slovènes qui se trouvent déjà sous le régime italien) signifient le sacrifice au moloch de l'impérialisme italien de 700.000 Yougoslaves, alors qu’on sait que toute la population italienne de la Dalmatie pourraîil être aisément embarquée sur deux grands navires de transport.
En attendant, comme notre population sudslave se montre très agitée ct très irritée, et qu'il a lieu de craindre que des désordres ne surviennent mâlgré touis nos efforts pour maintenir la paix, il serait désirable que l’Entente nous envoie une garnison mixte afin d'apaiser par [sa réumion À la milice italienne, notre population, et pour maintenir l’ordre et la paix qui nous sont absolument nécessaires.
La terrible situation de la Serbie
Belgrade, 14 janvier.
Belgrade présente aujourd'hui l'image du convalescent après une grave maladie, La population, y compris les nouveaux venus, atteint à peine cinquante mijle âmes ; des rues et même des quarliers entiers sonit encore déserts. Un très grand nombre d'édifices ont été démolis totalement ou partiellement pa: le bombardement et les matériaux manquent pour Jes reconstruire. î Le commerce ne porte que sur Les objets de première nécessité, toutes les autres marchandises étant en quantité très mimime. Les prix par contre sont extraordimairement élevés: un complet d'homme coûle mille francs, la païre de souliers, deux cent cinquante francs, -un-chapeau d'homme, de cinquante à soixante-dix frames, une chemise, cent francs, un pantalon, quatre-vingts francs, une paire de bas, trente francs. Dans la province, la isituation est pire encore: um kilo de sucre coûte cinquante francs; les denrées tcoloniales font totalement défaut. Il est très difficile de mourrir les enfants el absolument impossible de leur offrir Les inoinares joies. Depuis ‘trois amis, les enfants mont goûté ni au ait, faute de bétail et de fourrage, mi au chocolat. Insuffisanimient mourris, tous les enfants sont anémiques et la mortalité enfanlile est considérable. Quelques missions alliées ont commencé leur travail de bienfaisance et de longues files de pauvres attendent aux portes de leurs bureaux les premiers seCours. Les communications sont interromipues entre Belgrade et Saloniquie; il est impossible également de passer la Save, le grand poni étant détruit. Partant, le ravitaillement est très difficile par les régions libérées. La population délivrée, quelle que voit Sa situation sociale, est absolument fépourvue de linge. Elle porte des vêtements très ‘usagés, voire en loques, gui erbie, autrefois si prospère. La majorité des enfants du Denblé sont couverts de h'aillons et réduits à la mendicité, L’effroyable misère empêche de songer À appliquer les règles de la ‘plus élémentaire hygiène, faute de pouvoir donner des bains et laver le limge. Un kilo de mauvais Savon coûte, en effet, vingt francs, soit quarante cinq couronnes. La dégr'ngolade forcée de la couronne augmente encore cette misère de façon terräble, tous les prix donnés plus haut devant être majorés danis ‘la proportion de deux cent trente pour cent. Es La majeure partie du corps diplomatique allié à repris ses fonttions, mais par suite des difficiles commumications télégraphiques, son travail est très compliqué, : Néanmoins les bureaux non bombardés, quoique leurs meubles aïemt été enlevés par l’ennemi, commencent à travailler très activement à la nouvelle organisation de l'Etat. (LE ; Le chauffage fait défaut, l'électricité est très limitée, les tramways me fonctionnent pas et les autres moyenfs ‘de communication sont incroyablement restreint. Les administrations et ‘aussi les habitations privées ont 66 complètement dévalisées par les ennemis, qui n’épargnèrent même pas les hôpitaux. Tl ne reste de ceux‘ci que les quatre murs; les ‘mstruments chirurgicaux et les produits pharmaceutiques ont tous 6t6 volés. Le chômage dû au manque de charbon, d'énergie électri-
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que et de matières premières rend très difficile l’assistance publique. Cinq jourmaux paraissent difficilement su deux pages avec de vicilles informations. On ëtudie l'installation graphique et de mouvelles lignes télégraphiques : avec Salonique.
Malgré ces pénibles cinconstances 6conomiques, la population est dans la joie de sa libération et de la fin de ses souffrances morales. Chaque jour, on peut voir cette igie populaire se manilester surtout à l’occasion de la réunion ‘de tout le peuple serbe, :
(Communiqué du Bureau de presse see à Belgrade.)
Le dossier noir bulgare
Documents bulgares sur la dénationalisation des Serbes
Le journal croate « Obzor », ae Zagreb, publie, aans son numéro du 8 décembre, la leltre suivante sur le régime que les Bulgares avaient institué dans la Serbie OCCUpÉE : :
« Pendant leur occupation de la Serbie orientale, les Bulgares nous ont prouvé qu'ils utilisaient les moyens les plus barbares que l’on ail connus dans les temps les plus obscurs du moyen âge, Mais à côlé de leur barbarie sans exemple, et dont les. victimes furent des Serbes par milliers, les Bulgares ont fait preuve d’une naïvelé confinant à la slupidité. Rien ne le démontre mieux que la méthode par laquelle ils croyaient pouvoir bulgariser ou, pour se servir de leurs propres paroles, « faire retourner à la mère patrie», nos belles contrées de la Morava, qui, avec la Choumadia sont reconnues être celles où notre race est la (plus résistante el la plus consciente aw point de vue national, Nous sommes en possession de plusieurs documents bulgares, ordonnances et circulaires confidentielles, dont nous emprunterons quelques passages qui illustrent celte étrange slupidité bulgare.
Aussitôl que loccupation de nos territoires fut achevée, les Bulgares commencèrent par aonner des ordres pressants el sévères de brûler indifféremment tous les livres écrits en langue serbe et d’introduire dans ladministralion Ia langue bulgare. Tous les établissements d'Etat recurent l’ordre de ne communiquer avec la population qu’en langue bulgare et d’éJoïgner des bureaux toute personne qui ne serait pas capable die se faire comprendre en bulgare. ai
Dans ‘une ordonnance-circulaire du comimencemlent de 1916, le chef de VEtatmajor de la Morava, le général Koutintcheff, dit: « Donnez l’ordre que l’on procède immédiatemient à Ja confiscation dans tous les établissements, librairies tt maisons particulières, de tous les livres, tableaux, cartes et autres objets de caractère serbe, Les livres qui pourraient servir ‘utilement notre cause où qui auraient pour nous une valeur historique doivent être remis au ministère de l'instruction publique. Tout le reste doit être brûlé.»
Dans une autre ordonnance vonfidentielle ae linspectorat militaire de la région de la Morava, il est dit textuellement: « Les organes d'Etat ne doivent pas, en exécutant les ordres, s’attendrir et s’abandonner # la faiblesse. Ils trouveront le meilleur exemple à suivre dans la façon méthodique ef dans la persévérance de nos alliés. »
Les témoignages anglais sur Îa barbarie bulgare
Le « Temps » du 10 janvier publie l'information suivante de Londres:
« On apprend que les officiers britanniques qui furent prisonniers en Bulgarie viennent d'apporter des preuves des traÿtements épouvantables et des tortures qui lurent infligés, sous leurs yeux, aux prisonniers de guerre et aux internés civils. serbes.
Leurs témoignages disent que les internés civils étaient à moitié morts d’épuisement, couverts de haïllons, nu-pieds, ou Wayant que quelques brins de paille attachés aux pieds. Ces misérables avaient l'habitude de visiter le camp britannique afin de se procurer des épluchures da légumes. La plupart des officiers britanniques ont vw de leurs propres yeux avec quelle brutalité des prisonniers serbes étaient frappés. Ils mentionnent tout particulièrement le commandant Ivan Nikoloff, qui a ordonné des fustigations et qui a frappé lui-même des prisonniers, alors qu’ils étaient couchés à terre,
Des femmes ont 66 également frappées et ont eu le dos lacéré. En certains cas, les victimes ont expiré. iLes officiers britanniques ont protesté, mais des Bulgares leur ont répondu que les victimes étaient traitées de cette façon parce qu’elles étaienitt serbes.
La mortalité était si gramde que les cadavres, qui étaïenit enterrés À une centaine de mètres des baraquements, ont a souvent être mis en terre sans ne
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