La Serbie

LA SERBIE

RE

absolue est la condition indispensable de toute discussion serbo-roumaine. Le ministre de Roumanie à Rome devrait savoir — c'est la moindre chose que l’on puisse attendre de lui _— que c'est précisément son pays qui demande des frontières stratégiques (le Danube, la Teisse et Moriche) en face de nous, qui sommes pourtant le seul voisin de la Roumanie à qui ne viendra jamais l'idée d'attaquer la Roumanie. Le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes ne demande pas non plus de garanties stratégiques contre l'Italie, qui, cependant, est une grande puissance et qui montre des tendances manifestes d'expansion dans les Balkans. C'est pourquoi la prétention italienne de posséder des frontières stratégiques à cause de nous, éveille logiquement le soupçon que de telles frontières doivent servir aux Italiens de point de départ pour une avance plus profonde dans les Balkans. Si l'on considère en outre que le royaume sudslave vient à peine de naître, qu'il n’a jamais existé auparavant et qu'il n'a pu, par conséquent, menacer en auune façon la sécurité de l'Italie, on comprendra notre inquiétude de voir l'Italie justifier par des raisons de légitime (11!) défense une politique qui porte tous les caractères d'un impérialisme à peine dissimulé.

Nous avons le ferme espoir que la Conférence de la paix saura discerner ces points capitaux et que ses décisions seront conformes aux principes élevés inscrits sur les drapeaux des glorieuses armées alliées.

La Conférence de la paix

Deuxième lettre

La Conférence des cinq grandes puissances, «the big five» comme les Anglais l'appellent, travaille presque sans repos à l'élaboration des préliminaires de paix. La procédure adoptée par elle consiste à entendre successivement les représentants des divers pays, aussi bien sur l'ensemble delleurs prétentions que sur leurs revendications particulières.

Dans ce dernier cas, l'exposé est contradictoire. II se fait en présence des délégués de la partie opposée, c'est à dire du pays allié qui prétend à la possession des mêmes régions. Si

- les divergences devues sontgrandes;leurexamen

approfondi est confié à des commissions spéciales composées de dix membres, choisis parmi les délégués ou conseillers techniques des cinq grandes puissances. C'est à ces commissions que es pays intéressés remettent leurs mémoires avec toutes les pièces à l'appui de la thèse qu'ils défendent. L'avis des commissions servira de base aux décisions définitives de la Conférence.

Ici, une question se pose, qui n’a pas été réglée jusqu'à présent. C’est celle de savoir comment la Conférence entend procéder au vote dans les décisious à prendre, On se demande si tous les Etais alliés représentés à la Conférence auront voix au chapitre ou seulement les grandes puissances. La question est d'une grosse importance théorique et pratique, car de sa solution équitable dépend également la réalisation de la Ligue des Nations. La Conférence a déjà décidé que chaque Etat, grand ou petit, ne disposera que d'une voix: par conséquent, les petits Etats seraient en mesure de former éventuellement le bloc contre les grands et d'empêcher ainsi les solutions qui leurs seraient défavorables. Il parait, toutefois, que la Conférence adoptera un

mode de faire moyen qui assurerait les intérêts légitimes des grands et des petits, sans provoquer d'inutiles conflits.| .

Avant d'aborder les questions européennes, là Conférence s'est occupée du problème des colonies allemandes. Le sort de ces colonies avait été réglé en partie par des conventions secrètes conclues entre différentes puissances et l'on se demandait si la Conférence se sentirait liée par de tels pactes secrets contractés dans l'intérêt exclusif des parties en cause. Pour nous, pour les Italiens et pour les Roumains, la décision de la Conférence avait, en dehors du problème colônial, une signification particulière, parce que le traité de Londres du 26 avril 1915 et celui de Bucarest du 17 août 1916 devraient évidemment partager le sort que l'on réserverait au traité secret conclu entre le Japon et la Grande-Bretagne au sujet des colonies allemandes.

Cette question préliminaire a été résolue contre les traités. Malgré les efforts des quatre grands Alliés de partager les colonies allemandes entre eux et suivant les conventions secrètes, M. Wilson est resté inflexible dans la défensé des 14 points de son programme : il a réussi à

convaincre la Conférence de la nécessité de pa,

ser outre et de résoudre la question des coloniés sur la base de l’internationalisalion. Un arrangement provisoire satisfaisant a été conclu dans ce sens.

Immédiatement après, ce fut le tour des questions européennes. Après avoir entendu les Tchéco-Slovaques et les Polonais au sujet des territoires disputés en Silésie, la Conférence avait résolu de convoquer les délégués roumains et ceux de notre royaume pour les entendre au sujet du Banat. Notre délégation reçut le 1er février, à 10 heures du matin, l'invitation de se présenter le même jour, à 3 heures de l'aprèsmidi, dans ie salon de M. Pichon pour y exposer le point de vue serbe dans la question du Banat, Les mémoires de notre délégation n'étaient pas tous rédigés; les spécialistes serbes du Banat venaient à peine d'arriver à Paris. Cela n'a pas empêché notre délégation d’être au rendez-vous avec la sérénité d'esprit que lui donnait pleinement la justesse de nos aspirations. Quand on défend une cause bonne, on a une arme contre laquelle aucune dialectique ne peut rien. Au nom de la Roumanie, M. Bratiano a présenté les revendications roumaines. Son exposé a démontré que M. Bratiano est resté fidèle à sa politique de 1915-1919. Ayant conclu un traité secret au détriment du peuple serbe, M. Bratiano a tenu à défendre jusqu’au bout son point de vue qui est essentiellement particulariste et contraire à l'idée de la solidarité balkanique. Et, au lieu de réparer l'erreur — pour ne pas dire davantage _— commise en 1916, il a plutôt insisté pour la perpétuer, demandant pour la Roumanie tout le Banat, contrairement au principe des nationa-

lités-etau-droit.des-peuples de-disposer-de leu

sort.

Au nom de la délégation serbe, ont pris la parole MM. Troumbitch et Vesnitch. Dans leur exposé, les délégués serbes ont d'abord éliminé de toute discussion le département de Krasso, reconnaissant à la Roumanie son droit exclusif à ce département qui, ethniquement, est roumain indubitablement. Quant aux deux autres départements, de Themes et de Thorontal, la délégation serbe a insisté sur l'importance aux deux points de vue matériel et de la culture de l'élément serbe qui domine dans cette partie du Banat, ce qui la rattache si étroitement à la Serbie, La volonté de sa population, et non seulement de sa population serbe, est presque à l'unanimité en faveur de sa réunion à la Serbie.

Cette circonstance donnait encore plus de force aux arguments de nos délégués.

M. Vesnitch a contesté de la façon la plus formelle la validité du traité secret conclu par la Roumanie avec les puissances de l’Entente, disant que ce traité n'avait aucune valeur par rapport à la Serbie. Invoquant les intérêts suprêmes des deux nations qui n’ont jamais eu de conflit,

M. Vesnitch a franchement déclaré que la Roumanie, en s'annexant le Banat serbe, détruirait pour toujours l'amitié serbo-roumaine et que le royaume des Serbes, Croates et Slovènes verrait en une Roumanie installée en face de Belgrade une ennemie de demain.

On raconte que cette séance fut très animée et riche en petits incidents. La discrétion des délégués fut cependant absolue. Aussi ne peut-on rien avancer de précis.

La Conférence a décidé, comme pour le conflit tchéco-polonais, de confiér à une commission de dix l'examen détaillé de la question. Deux jours plus tard, les Roumains publièrent dans le « Temps » le texte complet du traité et de la convention militaire qu'ils avaient conclus avec les puissances de l'Entente, C'était une publication posthume ! ;

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Les journalistes de tous les pays qui n'ont pas formé leur syndicat de presse particulier, se sont réunis en un « Groupement des journalistes alliés ». Notre rédacteur Marincovitch a été élu vice-président de cette association profession-

nelle qui a pour but de faciliter aux journalistes.

leur tâche auprès de la Conférence. Cette tâche est rendue beaucoup plus aisée par l’aimable accueil que toutes les délégations réservent à la presse, et pour cause. En outre, M. Tardieu reçoit les-journalistes alliés tousles jeudis, et M. Pichon tous les dimanches. M. Balfour recevra les journalistes tous les mardis, de sorte que le contact entre la presse et la Conférence sera complet et ininterrompu. POLITICUS.

Tardives sympathies magyares

Rien de plus intéressant que d'assister à l’évolution des dispositions des Magyars pour nous, Avant la guerre, la presse magyare n'avait jamais un, mot de tendresse pour les Serbes. Bien au confraire. Obéissant à des ordres supérieurs et suiant aussi ses propres senliments, Ia] presse magvare élait le pius ämportant facteur d’empoisonnement des rapports entre les deux peuples voisins. Le Serbe était toujours représenté par elle commie uni être intérieur, guidé par les finstinels les plus bas et réfractaire au progrès, Avec laide des confrères de Vienhne, la presse magyare élait parvenue à donner de nous à ses lecteurs l’image d'un peuple digne de mépris et de haine, Pendant la guerre. sous l'influence de cette campagne de presse et poussé de plus par son caractère fouranien, le soldat magyar . s’est comporté comme lun véritable barbare, ce que nous -ne-pouvonms-pas-oublier,-malgré-Les-Joiuanges dont on nous comble,

Si les Magyars ressentent maintenant de la sympathie pour nous, cela tient à Paititude des troupes serbes enviers la population magyare qui se trouve dans les territoires serbes occupés du (sud de la Hongrie, En effet, tous les témioïgnages, tant officiels que privés, sont d'accord pour représenter la façon de se comporter des Serbes comme digne de tout éloge: un ordre parfait règne partout et la ‘justice est la même pour les Serbes et pour les Magyars. \

Il est naturel que les Magyars enjvient le sort de leurs compatriotes sous locrupation serbe, car fils vivent, eux, dans une atmosphère surchargée et où chaque instant peut amener une catastrophie, Aussi n'est-il pas rare de voir d'authentiques Magyars venir s'établir dabs les territoires occupés par les Serbes et ne pas dissimuler leur contentement, ni même leurs sentiments de loyauté envers le nouveau royaume des Serbes, Croates et Slovènes.

On trouve fréquemment dans la pressa magyare des attaques violentes contre ces traîtres à la patrie magyare, qui se lient aussi facilement avec l'ennemi. .

Comme preuve éclatante du brusque changement qui s’est opéré dans les dispositions d’âme des Magyars, mous) ne citerons que les lignes que nous conSsacrg le « Neues Budapester Abendblatt ». Dans son article de fond! il dit, entre autres :

« De Lout ce que nous avions vécu pendant ces années de guerre, La chose la plus digne d'admiration est la création du royaume des Serbes, Croates et Slovènes. La Serbie paraïssait perdue ; ielle, était vaincue et réduite à l'impuissance; le peuple avait émigré, .et c'est comme des exilés qu'étaient parts le roi, le prince héritier, la Skoupchtina, les ministres et l’armée avec tous ses chefs. À l’étranger, dans l'île de Corfou prise à la Grèce neutre, la Serbie renaquit; une nouvelle armée fut créée et équipée. Un jour, la Serbie se trouva de nouveau là. Grâce à son impé-

.sissable force de résistance, elle triomphait * de Tous ses ennemis, avant tout dus Bui-

gares, qui l’avañent attaquée par derrière, des Roumains aussi, qui lui avaiant refusé leur concours au miomemf utile, (comme leurs alliés grecs. On me peut (pas n& pas admirer les Serbes pour leur vaillancé et leur enduranice et, si ce n@ devait pas être à nos dépens, nous souhaiterions que leur fidélité et Jeur amour de la patrie, leur patience et leur héroïsme sans pareil reçoivent maïntenant, à la Conférence de la paix, une récompense Lien gagnée. Un nouveau chapitre s'ouvre pour l'histoire serbe, chapitre glorieux, commie elle n'en avait plus connu depuis cinq s'ècles. A la place de la petite Serbie dé jadis. contenue emtre Belgrade tt Pirot, déchirée par les disputes de partis et les) querelles dynastiques, se lève umke . Grande Serbie, qui s'attache la Croatie et la Slovénie et devient presque ‘une grande puissance, l'Etat le plus puissant, le plus grand, le plus en vue des Balkans. La Serbie de demain me sera plus la Serbie d'hier: elle aura plusieurs accès à la mer, sà floïte, son grand commerce et d'excellentes relations ave® les puissances les pus im-

portantes du monde. »

Il est vraïment bien) regrettable que les Magyars n'aient pas adopté ce ton-là un peu plus tôt: beaucoup de malheurs kf dhorreurs irréparabes auraient 6 6 Nu anés, à eux aussi bien qu'à nous. Maiutenant ume telle littérature arrivle trop tard,

LP

Le carnage du peuple serbe par Îles barbares austro-magyars

L'ex-général d'infauterie austro-hongrois Bekic écrit dans l’«Agramer Tagbiatt» que pendant la guerre 500 potences ont étä dressées sur le territoire tchéco-slovaque; par contre, il my en eut pas moins de 60.000 sur le territoire yougoslave: le buf poursuivi était l’anéantissement des Slaves du sud, ‘ ;

Dans un, entretien qu'il eut avec un journaliste magyar, um officier supérieur attaché à l’ancien ministère de la guerre austro-hongrois a déclaré que, pendant la guerre, 11.400 personnes avaient été exécutées en Serbie à la suite de jugements prononcés par les autorités austro-hongroi-

‘ses d'occupation, Ont estime que le nombre

des personnes tuées en Serbie sans aucun jugement, est dix fois plus élevé.

dd FF

FEUILLETON Sn

Les prétentions des Italiens sur Fiume et la côte orientale de l'Istrie

par un Neutre

Un distingué professeur suisst, invité probablement par les Italiens à visiter Fiume, après une visite da deux jours faito dans la ville de Quarnero, a écrit un urticle enthousias{e [sur Fiume italien. Il prétend même que les environs de Fiume sont italiens et que si les paysans du district sont venus déclarer qu'ils sont croates, c'est parce qu'on les avait payés pour dire la. L'article contient tant d'incongruités que je crois nécessaire de montrer en quoi la bonne foi de l'auteur à été induite en erreur.

Pai habité Fiume de nombreuses années, jé connais tous les environs, des deux côtés de la Rétchina jusqu'à sa source et depuis Fiume jusqu'au centre de JIstrie. Jai visité à pied bien des fois tous les villages de la côte jusqu'à Fianona et, de Jà, à Pisino; j'ai fait l'ascension du Monta Maggiore (Velika Uchka) de différents côtés et je n'ai pas trouvé ‘un seul village italien: Volosca, Abbazia (Opatija en croate), Lovrana, Moschenizze, Fianona, Pisino, Galignani, autant d'endroils croates, où le péuple ne parle que croate M. Papi, ancien collaborateur de Ja «Tribune de Lausanne », à fait paraître dans la « Revue des peuples libres », un article où il fait de tous ces lieux .des endroïis italiens, mais ü n'y a jamais été Voilà comment on bourre le crâne aux italiens pour exciter leur patriotisme et leur faire demander ce sur quoi üls n'ont aueun droit. Un dtalophile exubérant, M. Bossi, rédacteur à la «Gazette Ticinese», ct conseiller national,

dans une série d'articles « Nell’ Italia Redenta, » où il défend «unguibus et rostro» la cause italienne, est tout dé même obligé de reconnaître que l'intérieur de l'Istrie est slave et que Trieste jusqu'aux environs de Fiume, a une population yougoslave. Ce qui re l'empêche pas de déclarer, en se fondant sur l'histoire tronquée, qua la situation géographique demanderait la possession des Alpes dinariques et autres pour la sûreté de l'Ilalie. Drôles d'arguments pour de prétendus partisans de la théorie wilsonienne ! De plus, cet écrivain, qui, sous-le pseudonyme de Milesbo, . x fait pendant des années une campagne très ardente en faveur de la liberté de pensée et de l'indépendance du Tessin suiss}, ose ici détendre l'oppression d'un peuple entex de Slovènes, à qui les Italiens refusent la culture nationale dans le Frioul et qu'ils chercheront à italianiser comme ils le font déjà dans les territoires occupés par leurs (raupes!

Fiume espil vraiment italien? Nous répondrons: oui, s'il s'agil du centre ae la ville, mais énergiquement no mn, s'il s'agit ide l'agglomération fiumaine. Tous les villages qui touchent la ville, sans exception, sont croates ; Koala, Rastotchine, Scourigne, Plasse qui ne sont pas plus séparés de Fiume que Plainpalais l'est de Génève, ou Ouchy de Lausanne, sont exclusivement habités par une population dont la langue domestique cest le croate, et à Grohovo, Drenotva, 'Lopaisa situés au-dessus des collines, on a de la peine à se faire servir dans les restaurants si l'on parle italien: du côté de Klana, en Autriche, de même que dans les environs de Castra et dans cette pelito ville même, quoique ce fût ‘une ancienne villa romaine avec des ruines antiques, on n'entend pas un mot d'italien. Tous ces endroits sont animés d'une grande conscience nationale et ce serait un crime de les livrer aux lialiens. M. Bossi, et à sa suite M. le professeur Millioud prétendent que les Slovènes et les Croates n'ont rien fait pour la civilisation et qu'ils sont bien inférieurs aux Italiens. Ces écrivains auraientils prétendu que les villages croates sont

moins propres, mins bien organisés que les villages italiens ? IL est parfaitement indiscutable que Les villages croates sont beaucoup plus propres que ceux qu'on voit dans toute la péninsule italienne, car il n‘y a nulle part de saleté comparable à ce qu'on voit dans toutes les villes de l'autre côté des Alpes. Les maisons des paysans croates sont presque toujours d'une propreté exquise. Cala n'estil pas un signe de civilisation? Quant aux œuvres, littéraires produites par les Italiens en Istrie, où sont-elles? Quel grand ‘écrivain. ont. produit ces Italiens, qui formereienf, selon eux, la majorité? 1 n'y a qu'un seul homme semarquable dont l'Isuie puisse être fière, c'est Tartini, le compositeur de «Trille du Diable. Quant aux Yougosiaves, il faut se rappeler qu'ils ont toujours été soumis à la tyrannie d'abord des Venitiens, puis des Aulrichiens, des Tuies et des Hongrois qui, à eux tous, n'ont pas fondé une seule école croate dans les pays qu'ils occupaient. Quand Ja France mit Fm à la domination véni: tienne en Dalmatie, il n'y avait pas une école, pas une imprimerie dans tout le pays, Ce sont les Français qui les premiers ‘ont élevé la langue yougoslave à Ja qualité de langue officielle et fondé des écoles ct des journaux croates. Malgré cette volonté de tenir les Slaves dans une ignorance complète, des œuvres charmanies ont vu le jour en Istrie et en Croatie. Certainement ces pays n'ont pas produit d'architecture wriginale, mais les Italiens ne vivent que sur la tradition italienne; ex, en réalité, rien de plus pauvre de goûl que les cathédrales de Trieste, de Pola, de Fiume, etc, ‘

Pour la littérature et les arts, les Yougoslaves, qui n'ont guère pu se livrer à ces occupations que depuis un siècle, sont bien à Ha hauteur des Italiens. Si l'ont connaît à l'étranger quelques auteurs italiens comme d'Annunzio, Sem Benelli, etc, c'est qu'on étudie à l'étranger l'italien, et que nul ne se donne la peine d'étudier le serbo-croate ou le slovène. Susak, faubourg, de Fiume, est, entre autres, la patrie du charmant poète Harambachitch. Katalinitcli