La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES 301

département, les corps de ferme aient été plusrespectés, il semble que, pour les fonds des émigrés, il y ait eu en général une grande division, et que les paysans aient profité assez largement de leur vente {.

Des renseignements venus du Louhannais, sur la répartition des biens nationaux, il résulte que la pere des classes rurales a été grande,et au moins

à peu près égale à celle de la classe bourg eoise ?.

Dans le Gard, les publications faites sur ce département ne dégageant, par aucune totalisation, les résultats, on ne peut juger qu’au point de vue particulier. Néanmoins, on voit bien que beaucoup d'agriculteurs acquièrent de petites contenances. Citons comme exemples les opérations suivantes : 04 habitants du village de Pujaut achètentle30 mars 1791, pour se le partager, le domaine de Saint-Antelme, moyennant 130.000liv., ce qui met un prix faible à la charge de chacun; 109 autres du même village et de Villeneuve achètent dans le même but, moyennant 153.608 liv.,la métairie de Saint-Bruno; le couvent et les jardins des Ursulines, adjugés ensuite pour 20.100 liv. à 38 acheteurs d’Aramont, constituent des acquisitions de moindre importance encore... Cette masse d’acquéreurs est composée

1 et ». Voir dans la Revue d'histoire moderne, article de M. Sagnac (juillet 1906), sur les Ventes de biens nationaux.