La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES 323

chacun ; Narbonne, 160.000, etc., le plus petit d’entre eux, l'évêché d’Adge, bien que n’ayant que 25 paroisses, produisait 40.000 livres. Le total du revenu épiscopal dépassait 5.600.000 livres.

Du côté des abbayes, Citeaux valait 120.000 livres de revenu; Saint-Denis, 100.000 ; Clairvaux, 90.000; Fontevrault, 80.000; Notre-Dame-deSaintes, 60.000, etc. ; d’après les pouillés du milieu du xvrrr siècle, les établissements réguliers produisaient par an 9.822.000 livres.

Et encore tous ces chiffres, extraits de l’almanach Royal, ne sont pas considérés comme des chiffres vrais; selon Baudot, il faudrait ajouter moitié à ces évaluations.

Ainsi qu’en témoignent ces indications,leClergé, au temps où se reporte notre pensée, occupait donc en France, par son importance numérique et ses excessives richesses, une situation à nulle autre pareille, dont les œuvres intellectuelles venaient encore accroître la puissance. Répandu dans toutes les paroisses, il se trouvait en contact constant avec les populations, dirigeant leurespritetleur travail. C’est lui, ce sont les religieux presque seuls, qui, avec leur patrimoine et leur instruction, entretenaient en quelque sorte officiellement, à la place de l'Etat, les institutions les plus nécessaires à la vie du pays. Prodiguant de toutes parts d’incessantes aumônes, recevant, dans leurs couvents et