Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux

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infructueuses, car elles le conduisirent à attirer l’attention du monde savant, sur ce qu’il appelait la mécanique du feu, destinée, disait-il, dans une vision de l'avenir, . à produire des révolutions étonnantes dans les arts. Peu de jours après, il remit à l'Académie des Sciences sa principale production scientifique. Elle est intitulée : Essai sur les Machines en général. Cela ne veut pas dire description technique et détaillée des machines simples ou composées, que les hommes ont successivement créées. Tel n’était pas le but que l’auteur avait en vue.

Pour le vulgaire, une machine est l'assemblage d’un nombre plus ou moins considérable de pièces fixes ou mobiles, à l’aide desquelles les forces de toute nature produisent ordinairement des effets que leur action brute ne pourrait pas réaliser; mais les effets d’une machine réelle sont toujours inférieurs à ceux que la force elle-même eût engendrés, en agissant directement sur les résistances. Il faut se résigner à ces pertes de force qu'entraînent les machines, puisque, sans leur secours, certains travaux deviendraient inexécutables. Toutes ces pertes de force, qui dépendent de la flexibilité des matériaux dont les machines sont composées et du frottement, avaient été remarquées des plus anciens mécaniciens. Les modernes sont allés plus loin en instituant des expériences servant à apprécier ces pertes et à les évaluer en nombres avec une assez grande exactitude.

La science en était à ce point, lorsque Carnot publia son Essai. Dans cet ouvrage, envisageant les machines, et même plus généralement tout système de corps mobile, sous un point de vue entièrement neuf, il signale une cause inaperçue ou du moins imparfaitement analysée par ses prédécesseurs et qui, en certains cas, doit