Le Comité de salut public de la Convention nationale

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de rubans, point de croix, point de dotations princières : un sabre où un fusil d'honneur, un décret de la Convention disant que telle armée a bien mérité, ou continue de bien mériter de la patrie; ou bien une brève prôclamation d'un représentant, — Baudot, par exemp'e, —ainsiconçue: « Républicains, vous avez fait votre devoir ! » Et c’était une joie enfantine lorsque le Bulletin des lois leur apportait la nouvelle qu'on avait parlé d'eux à la Convention. Ils voulaient se battre encore, tout de suite, et ils se précipitaient sur l'ennemi en criant: « Barère à la tribune! »

Ils avaient foi dans le Comité lorsqu'il leur assurait que la défaite des « hordes étrangères » était certaine. « Connaissez, lui disait Barère, tous les avantages que votre position vous donne et que votre courage vous assure : tandis quenos ennemis combattent à 300 lieues du soi dont le despotisme les a arrachés, vous combattez pour vos foyers, pour vos familles, vos propriétés et vos droits; vos ennemis sont des esclaves, des mercenaires; vous êtes des hommes libres, des républicains! C'est un vil intérêt qui forme la ligue des tyrans, dont les haines etles rivalités réciproques préparent sourdement la dissolution; c’est l'égalité et la liberté qui forment notre sainte coalition !...»

Le Comité était tellement assuré de l'obéissance des troupes et de leur bravoure, qu'il put plusieurs fois décréter la victoire et assigner tel jour à une armée pour battre l'ennemi : la Convention avait ordonné que les Vendéens fussent vaincus avant le 20 octobre, ils le furent le 17; de reprendre Toulon avant le 31 décembre, la ville fut soumise le 19 ; de reprendre le fort de Bellegarde avant le 21 septembre: ce qui fut fait.

Voici en quels termes laconiques et pleins d’élévation