Le Comité de salut public de la Convention nationale

262 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

s'était marié, il s’y montra partisan des mesures les plus révolutionnaires. vota la mort du roi, fut un des membres écoutés du Comité de défense générale, et entra au Comité de salut public. Il avait alors 40 ans.

« Nul ne fut plus que lui assidu au Comité. Barère, Collot, Saint-Just et les autres arrivaient quelquefois tard, parce qu’ils allaient au spectacle ou aux Jacobins : Carnot, matin et soir, y arrivait toujours le premier, en sortait toujours le dernier (1). » Sans être resté indifférent aux querelles des partis, ainsi qu’il essaya de le faire croire lorsque la réaction le menaçait, et tout en partageant les passions et les haines de ses collègues (2), il consacra la plus grande partie des seize ou dix-huit heures qu'il passait chaque jour au Comité, aux choses militaires. Il avait constitué auprès de lui une sorte de bureau topographique, composé de savants et d'ingénieurs : d'Arçon, Lacuée, Meunier, Favart. C'est avec leur concours qu’il faisait les nominations et les destitutions, dictait les ordres, traçait les plans de campagne, correspondant le plus souvent de sa main avec les généraux.

Lui, qui faisait et défaisait les généraux, était resté simple capitaine; il ne fut fait major qu'après deux ans de grade. £a probité était telle que, plus tard, ayant reçu du gouvernement une somme de 24.000 francs pour effectuer un voyage à l’armée du Rhin, il remit à son retour 10.200 francs au Trésor public; et l’on était si peu habitué à de semblables restitutions, que lon se trouva fort embarrassé pour les porter en recette. (4) J.-N. Pache, Sur les factions et les partis. (2) Voyez sur ce point, Études el leçons sur la Révolution, par M. Aulard.