Le Comité de salut public de la Convention nationale

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et continue à montrer son panache tricolore au premier rang.

Cette victoire, la première depuis la trabison de Dumouriez, empêcha les Anglais de prendre en France le pied-à-terre qu’ils avaient désiré ; elle ranima la confiance et montra l'excellence de l'impulsion donnée par le Comité de salut public aux affaires militaires.

Une victoire plus décisive encore ne tarda pas à être remportée. Les Autrichiens, voulant être maîtres de la valléede la Sambre, envoyèrent 80.000 hommes prendre Maubeuge. Tandis que 30.000 soldats assiégeaient la ville, Cobourg, avec 50.000 hommes, s'était formidablement retranché dans les positions de Dourlers et de Wattignies. En haut, l'artillerie ; au pied, l'infanterie hongroise ; à mi-côte les réserves; sur les flancs, la cavalerie. — « S'ils viennent ici, avait dit Cobourg, je me fais sans-culotte! » C’est cependant de ces retranchcments que, après une bataille de deux jours, Jourdan, secondé par le représentant Duquesnoyÿ et par Carnot, délogea Cobourg (16 octobre). La victoire de Wattignies, sauva Maubeuge. De l'avis de Napoléon, c’est le plus beau fait d'armes de la Révolution.

Sur leRhin, Prussiens et Autrichiens avaient envahi l'Alsace, forcé les lignes de Wissembourg, et Wurmser assiégeait Landau. Le Comité voulus débloquer Landau comme il avait débloqué Dunkerque et Maubeuge. La tâche était plus rude. Les armées de la Moselle et du Rhin étaient désorganisées, sans vivres, Sans munitions, commandées par des incapables, démoralisées. Le Comité envoya Saint-Just et Le Bas à l’armée du Rhin, Lacoste ct Baudot à celle de la Moselle; plaça Pichegru à la tête de la première, et Hoche, malgré ses 25 ans, à la tête de la seconde. Les représentants pourvurent les