Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA GUERRE 965

troupes de souliers, de vêtements, de vivres, rétablirent la discipline et relevèrent le moral des armées. Carnot, qui avait pleine confiance en Hoche, lai donna un plan de campagne d'une grande simplicité : refouler vers Mayence l’armée prussienne qui l’observait, traverser les Vosges et venir se joindre à l’armée du Rhin pour débloquer Landau. Malgré de vigoureux efforts, Hoche échoue tout d'abord à Kayserslautern ; mais les représentants, qui s'étaient vaillamment battus à ses côtés, prennent sa défense; le Comité l’encourage. Il renouvelle sa tantative; cette fois, après des efforts inouïs, il réussit à descendre en Alsace, et, écartant les Autrichiens, à opérer sa jonction avec l’armée du Rhin. Comme il ne fallait qu’un seul chef pour les deux armées réunies, Lacoste et Baudot désignèrent Hoche, qui accepta le 25 décembre à midi. Le lendemain, il remportait la victoire du Geisberg ; les Prussiens évacuèrent Wissembourg, le siège de Landau fut levé ; la frontière de l’est était délivrée (26 décembre 1793).

Quelque temps après, le vainqueur du Geisberg était destitué et arrêté. Il était coupable d'avoir refusé de suivre les conseils de Saint-Just etde lui communiquer ses projets ; dans une discussion, il Pavait même menacé de briser son épée, blessant ainsi profondément l'orgneil da jeune proconsul ; en outre, il écrivait sur un ton hautain au Comité, raillait l'ineptie du ministre de la guerre, protestait contre les pouvoirs illimités des représentants en mission. Le Comité de salut public ne voulut pas supporter cette attitude, D'abord séparé de son armée, Hoche fut arrêté en vertu d’un ordre écrit de la main de Carnot, et amené à Paris escorté par deux gendarmes. Il demanda à être conduit au Comité. Il attendait qu'on lui donnât audience, lorsque Saint-Just tra-