Le Comité de salut public de la Convention nationale

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versa l’antichambre : « Que voulez-vous? » lui demande le terrible proconsul ? — « Justice ! » répond Hoche. — « On vous fera celle que vous méritez ! » Et il ordonna de le conduire aux Carmes, d’où il fut transféré à la Conciergerie. Il y préparait sa défense, lorsque, le 10 thermidor, il vit entrer dans sa prison Saint-Just, vaincu de la veille, que l’échafaud attendait...

La campagne avaitété moins décisive aux Alpes; mais aussi le danger y était moins grand. Cependant les Piémontais qui venaient au secours des rebelles de Lyon furent repoussés par Kellermann, et l’armée d'Italie arrêta ceux qui venaient se joindre aux révoltés du Midi.

Aux Pyrénées, nous avions à lutter contre les Espagnols, qui détestaient « cette République infernale qui tuait les rois, insurgeait les peuples et reniait Dieu » ! Ils envahirent la Cerdagne et le Roussillon, — leurs anciennes provinces, — etprirent Bellegarde. Perpignan était menacé. Le représentant Cassanyès va à la Convention. Il arrive au moment où l’on donne lecture d’une lettre affirmant que la forteresse de Bellegarde est ravitaillée pour trois mois ! Indigné, il se rend au Comitéet annonce la prise de Bellegarde. «Qui t'a donc si bien informé ? » lui demande Danton — Eh ! c'est mon pays! — Ah! c’est ton pays, et tu es ici! Tes foyers sont la proie de l’ennemi,et tun'’es pas parti encore ! » Le lendemain, Cassanyès partait avec un crédit de 14 millions et des pouvoirs illimités. On ne put néanmoins y envoyer qu’une faible armée, qui, pendant six mois, livra une série de combats obscurs, se signala par des actes de valeur ignorés, des souffrancesstoïquement supportées : « Un bataillon était pieds nus, et l’on hésitait à accepter de ces hommes exténués un sacrifice au-dessus de leurs forces. Apprenant qu’on vales laisser,