Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA GUERRE 967

ils découpent leurs havre-sacs, s’en enveloppent les pieds, et courent supplier leurs chefs de leur permettre d'aller changer de chaussures avec les Espagnols (A)! »

Aux Pyrénées-Occidentales, notre petite armée, surveillée parCavaignac, Dartigoeyte, Garrau, Monestier et Pinet aîné, maintenait ses positions.

La campagne de 1793 avait disloqué et consterné la coalition ; celle de 179% lui donna le coup de grace.

Le plan de Carnot consistait à prendre l’offensivepartout, mais à larendre énergique et rapide sur quelques points déterminés : sur les Alpes, où les victoires de l'armée d'Italie auraient permis de révolutionner la péninsule et d'atteindre l'Autriche; du côté de la Belgique, pour combattre encore les Autrichiens et leurs alliés les Anglais. Cette dernière partie du plan, la plus importante, était basée sur l’apathie prévue des Prussiens; elle fut fidèlement exécutée. Au contraire, la première ne fut qu'imparfaitement réalisée ; l’armée d'Italie ne donna pas tout ce qu’on avait attendu d'elle, et l’action fut plus forte qu’on ne l’avait cru du côté des Pyrénées.

Aux Pyrénées-Occidentales, l’armée, réorganisée par Cavaignac, qui la pourvut d’une bonne cavalerie, et commandée par Moncey, envahit la Navarre, remporta deux victoires et s'avança jusqu’à Pampelune ; puis au printemps de 1795, elle prit les provinces basques et se préparait à envahir la Castille, lorsqu'un armistice fut signé. — L'armée des P yrénées-Orientales, grossie d’une partie du matériel et de 10.000 hommes de l’armée qui

(1) N. Fervel, Campagnes de la Révolulion dans les PyrénéesOrientales .