Le Comité de salut public de la Convention nationale

258 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

avait fait le siège de Toulon, et placée sous le commandement de Dugommier, que secondaient Augereau, Dagobert, Pérignon, remporta une première victoire au Boulou (30 avril et 1° mai 1794); les Espagnols abandonnaient 140 canons, 800 mulets chargés de bagages et d'effets de campement pour 2.000 hommes. Après avoir repris les places perdues, il se porta au delà des Pyrénées, dans la partie de la Catalogne parcourue par la Mouga et défendue par Figuières et Rosas. C'est là que se livra, contre 60.000 Espagnols retranchés dans une sorte de citadelle naturelle que défendaient 90 redoutes sur le seul point où elle fut ouverte, une bataille qui dura quatre jours. Le premier jour, Dugommier fut repoussé, le lendemain il fut tué d’un boulet de canon. L'armée se débandait; le représentant Delbrel l'arrêta, et prit immédiatement le commandement, en attendant l'arrivée de Pérignon ; deux jours d'efforts encore, et la victoire fut à nous (17-20 novembre 1791). Le général en chef de l’armée espagnole avait été tué ainsi que 10.000 de ses soldats; 300 canons tombèrent entre nos mains. L’affolement des Espagnols était si grand qu'ils livrèrent Figuières sans tirer un coup de canon ; on y trouva 170 canons, des vivres et des munitions en quantité considérable.

Au nord, les ennemis,qui possédaienttoujours Condé et Valenciennes, se proposaient, après avoir pris encore Landrecies, de former une masse formidable qui se précipiterait sur Paris. Mais Prussiens, Anglais, Hollandais et Autrichiens avaient des intérêts trop différents pour s'associer ainsi franchement dans ce colossal effort contre la Révolution. Ge plan était en retard d’une année; peut-être au milieu de 1793 aurait-il pu être exécuté; maintenant, c'était trop tard.