Le Comité de salut public de la Convention nationale

272 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

lités s’affranchirent presque complètement du pouvoir central et s’'administrèrenteomme de petites républiques indépendantes. Toutes étendirent le plus possible leurs attributions. C’est ainsi que les villesmaritimes ne manquèrent pas de s’ingérer dans les choses de la marine. Les ouvriers renvoyés des arsenaux, les matelots qui se croyaient punis trop sévèrement allaient se plaindre aux autorités municipales. L'Hôtel de Ville devenait ainsi le point d'appui des mécontents.

Le nombre en était d'autant plus grand que la diseipline était plus rigoureuse et les abus plus criants. L’obéissance des marins envers leurs chefs ne put résister au souffle de liberté qui pénétrait toutes les institutions. L’insubordination devint extrème.

Il

Des troubles éclatèrent au Havre, à Lorient, à Rochefort, à Saint-Malo, à Cherbourg, et surtout dans nos deux grands ports militaires, Brest et Toulon, où la population, déjà nombreuse, était grossie par ces étrangers et ces gens de sac et de corde qui surgissent on ne sait d’où aux époques troublées.

A Toulon, le chef d’escadre d'Albert de Rions, commandant de la marine avait renvoyé de l’Arsenal deux ouvriers qu’il considérait comme des meneurs. La foule se rua sur son hôtel, et, non contente d’arracher la grâce des deux ouvriers, elle traîna d’Albert de Rions et deux de ses officiers en prison. À Brest, il fallut réprimer aussi plusieurs émeutes,et même des révoltes à bord des bâtiments. De Rions, qui y avait été envoyé en quittant Toulon, dut donner sa démission ;