Le Comité de salut public de la Convention nationale

- 97h LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

Mais les ouvriers ne travaillaient guère; au surplus, ce n’est pas en un mois ou deux que l’on pouvait refaire une flotte.

On ne tarda pas à être éclairé sur l’infériorité de la marine française. A la fin de 1792, lecontre-amiral Truguet avait aidé le général Anselme à conquérir le comté deNice. Mais lorsqu'il voulut s'emparer de la Sardaigne, les choses allèrent moins bien. En passant à Ajaccio, il ne put empêcher ses hommes de maltraiter la population et de se livrer au pillage; arrivé sur les côtes de Sardaigne, il se borna à lancer quelques boulets contre Cagliari, et dut rembarquerles volontaires, qui le secondaient mal. Il perdit un vaisseau et deux frégates; l’expédition était manquée.

L’escadre de Brest ne fut pas plus heureuse. A la fin de mars 1793, sur l’ordre des représentants du peuple, l'amiral Morard de Galle prit la mer avec trois vais. seaux, et envoya des frégates en croisière. Les matelots se montrèrent si récalcitrants et si ignorants que, le vent ayant tourné, ils ne surent ou ne voulurent faire les manœuvres qu'on leur commandait; amiral dut rentrer à Brest. Les équipages des croisières s'étaient conduits de la même façon; elles rentrèrent aussi (1).

IV

Le Comité de salut public héritait donc d’une situation difficile. Le seul de ses membres qui eùt quelques lumières sur les questions relatives à la marine était Jeanbon Saint-André, qui, pendant sa jeunesse, avait été

(1) E. Chevalier, Histoire de la marine française sous la première République,

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