Le Comité de salut public de la Convention nationale

29% LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

Les plus modérés se contenteraient de la conquête des limites naturelles; pour tout ce qui est en dehors, la propagande morale leur suffit. Les enthousiastes, qui ont le fanatisme des Droits de l'homme, embrassent l'humanité tout entière. Ils ne peuvent résister au désir de voir adopter partout, et au besoin d'imposer par la force, des principes qui doivent faire le bonheur du monde. Ils sont convaincus que les peuples n’aspirent qu'au moment où ils pourront se débarrasser de leurs tyrans; comment ne pas venir au Secours de frères malheureux, impatients dela délivrance ! comment rester les amis de leurs oppresseurs!

« C’est un combat à mortentre la liberté et la tyrannie, écrit Brissot à Dumouriez.. Vous êtes prédestiné à aller planter partout l’arbre de la liberté. Ah! mon cher, qu'est-ce que Albéroni, Richelieu, qu'on a tant vantés! Qu'est-ce que leurs projets mesquins com parés à ces soulèvements du globe, à ces grandes révolutions que nous sommes appelés à faire!.. Novus rerum nascitur ordo !.….. »

Lorsque, en 1791et 1792, commençait à se former la coalition contre la France, la guerre de propagande se montra sous un aspect moins désintéressé : elle apparut comme un moyen de défense par le soulèvement des peuples contre les rois. 6 Elevons-nous, disait Isnard à la fin de 1791, à toute la hauteur de notre mission. Disons à l'Europe que le peuple français, s’il tire l'épée, en jettera le fourreau, que si des cabinets engagent les roisdans une guerre contre les peuples, nous engagerons les peuples dans une guerre à mort contre les rois! Disons-lui que tous les combats que se livrent les peuples par l’ordre des despotes ressemblent aux coups que deux amis excités par un instigateur perfide se portent