Le Comité de salut public de la Convention nationale

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place à la propagande armée, à lacroisade pourlaffranchissement des peuples.

IV

Trois mois nes'étaient pas encore écoulés, que déjà les théories des Girondins étaient abandonnées. Après de brillants et rapides succès étaient venus les revers. Parmi les peuples à qui nous allions porter nos prineipes, les uns tenaient à leursinstitutions et considéraient la France non comme une libératrice, mais comme un État dominateur et tyrannique ; ceux qui comprenaient la supériorité du régime qui leur était offert élaient humiliés qu'on le leur imposät de force; et lorsque la France exploitait les pays conquis, changeait les gouvernements ou s’annexait des provinces, ils étaient choqués de la voir fouler aux pieds les principes de la souveraineté populaire et de l'indépendance nationale qu’elle prétendait propager; ils étaient logiques, ainsi que le remarque Michelet, en refusant la liberté au nom dela liberté. Bref, nous avions contre nous et les peuples el les rois. |

Si, malgré tout, la France sortait victorieuse de ce duel grandiose, ne devait-on pas redouter pour l'avenir l'établissement du régime militaire, la dictature du général vainqueur? De sorte que notre pays, aprèsavoir consacré son énergie à affranchir l'Europe, courait le risque d’être le seul à ne pas jouir des bienfaits de la liberté! Pendant que la France emploierait ainsi ses ressources et son activité à cette guerre de propagande extérieure, au lieu de s'occuper de ses propres affaires, et notamment de l’organisation du gouvernement répu-