Le Comité de salut public de la Convention nationale

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LE COMITÉ ET LA DIPLOMATIE

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Voyons-les à l'œuvre. — En avril 1793, nous étions en guerreavec l'Autriche, la Prusse et laSardaigne depuis une année; après le 10 août, la Suède, le Danemark, l'Espagne, les États-Unis, l’Angleterre et la plupart des princes d'Allemagne et d'Italie avaient rappelé leurs chargés d'affaires et leurs ambassadeurs, sans toutefois nous déclarer encore la guerre; mais après l'exécution de Louis XVI, l'Angleterre expulsa notre ambassadeur ; son exemple fut suivi par les villes hanséatiques, l'Espagne, le pape, le roi de Naples, la Russie; notre vieille alliée la Turquie rompit toutes relations avec nous, et refusa de recevoir notre ambassadeur Sémonville. C'est cette ligue formidable que Danton essaye de dissoudre. Par son ordre, Le Brun charge notre ambassadeur en Suisse, Barthélemy, de répandre le plus possible le décret du 43 avril qui inaugure une politique nouvelle, afin d’édifier l'opinion publique sur nos véritables intentions. Le 1° juin, Le Brun engage vivement nos agents diplomatiques, dans une instruction inspirée par le Comité, à se montrer dignes, mais circonspects, à dire bien haut que chaque nation a le droit de choisir son gouvernement, et tout en démontrant l’excellence des principes de la Révolution, à ne pas chercher à les imposer par la violence; ils ne doivent pas non plus, à moins d'instructions spéciales, favoriser tel ou tel parti politique dans les pays où ils sont envoyés.

Après avoir rassuré les peuples, on pouvait songer à négocier avec leurs gouvernements, non pas directement