Le Comité de salut public de la Convention nationale
306 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC
puisque nos agents officiels avaient été chassés de presque partout, mais indirectement, par des intermédiaires officieux entamant des pourparlers qui, arrivés à un certain point, seraient repris officiellement pour être convertis en traités définitifs. Ces négociateurs devaient agir secrètement, à l’ancienne manière, autant pour avoir quelque chance de réussir auprès des gouvernements étrangers, que pour ne pas contrarier les patriotes de l’intérieur, qui, ne comprenant pas qu’on discutât avec les tyrans autrement qu’à coups de canon, n’auraient pas manqué de crier à la trahison. La faculté ce délibérer en secret, qui avait été accordée au Comité de salut public par le décret de fondation, répondait à cette nécessité. Les six millions accordés à Dumouriez étant épuisés, Cambon en fit voter six autres pour les dépenses secrètes (16 avril); en outre, le Comité se fit donner le droit de puiser dans les fonds extraordinaires du ministère de la guerre les secours nécessaires pour « indemniser les alliés de la République (4) ». — 1 fit même décréter que les effets du garde-meuble pourraient être employés « dans les transactions avec les puissances étrangères (2) ». On revenait aux vieilles traditions.
IX
Les uns conseillaient au Comité de salut public de chercher surtout à détacher l'Angleterre de la coalition ; d’autres, la Prusse; d’autres, enfin, parmi les-
(1) 3 mai 1793. (2) 30 mai 1793,