Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA DIPLOMATIE 307

quels Barthélemy, de s'appuyer sur les Etats secondaires. Il fitdes tentatives dans ces trois directions.

Danton inclinait vers l'Angleterre. Au fond, le peuple anglais avait été longtemps favorable à la Révolution ; ce qui l'avait surtout tourné contre nous, c'était la propagande armée, et en particulier la conquête de la Belgique. Il est vrai que c'était la France qui avait déclaré la guerre à l'Angleterre, mais à un moment où l'influence girondine dominait, puisqu'elle avait été décrétée sur la proposition de Brissot, l’apôtre de la propagande guerrière, au nom du Comité diplomatique. Au contraire, le Conseil exécutif s'y montrait opposé. Le jour même de la déclaration de gucrre (1), le ministre Le Brun écrivit à lord Grenville pour lui dire combien il regrettait la rupture entre les deux nations. A Ja fin du mois de mars, il chargea un aventurier de lui remettre des lettres renfermant des propositions de négociations : la réponse officielle de Grenville fut négative ; mais officieusement, il demandait, pour le rétablissement de la paix, que la France restituât ses conquêtes, rappelât les émigrés et rétablit la monarchie constitutionnelle. Ces conditions étaient évidemment inacceptables ; mais c'était déjà beaucoup que d'avoir pu entamer même indirectement des négociations avec l'Angleterre. Lord Grenville avait en outre déclaré que si on avait de nouvelles ouvertures à lui faire en vue de la paix, elles devaient passer par le canal des généraux des armées sur la frontière. L'occasion était bonne. Avec l'approbation du Comité, Le Brun choisit deux commissaires, le révolutionnaire Forster, Mayençais passé au service de la France, et le citoyen Pétry, qui

(1) 4er février 1193,