Le Comité de salut public de la Convention nationale
308 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC
connaissait l'Angleterre pour y avoir voyagé. Ils devaient se rendre à l’armée du Nord pour s'occuper ouvertement, avec le général anglais Murray, de l'échange des prisonniers ; mais, secrètement, ils tâcheraient de connaître les intentions du gouvernement britannique ; les deux commissaires reçurent de Le Brun, puis de Deforgues des instructions très conciliantes à ce sujet (juin 1793).
Mais avant qu’ils eussent pu les utiliser, le Comité dantoniste avait été renversé ; les instructions de Forster et de Pctry furent modifiées dans un sens plus belliqueux. Si l'Angleterre, leur disait-on, « avait encore la présomption d'entretenir les commissaires de réparations, de satisfactions, d’indemnités, ils répondraient que s’il fallait examiner les motifs de la guerre injuste qu'on à forcé la République de repousser, elle aurait les premiers droits à une indemnité ; et si l’on insistait sur cette prétention étrange, ils diront froidement que, pour payer des dettes de cette nature, la République ne connaît d’autre monnaie que le fer ». — Dans ces conditions, la mission des commissaires devenait inutile; ils ne virent même pas le général anglais.
X
Les négociations se poursuivirent plus loin avec la Prusse et l'Autriche. Ces deux nations étaient fort mécontentes l’une del’autre. La Prusse venait de participer de concert avec la Russie, au second partage de la Pologue; l'Autriche, jalouse, laissa alors comprendre qu’elle convoitait PAlsace. La Prusse s’éloignait de plus en plus de l'Autriche, d'abord parce qu’elle ne voulait pas l’ai-