Le Comité de salut public de la Convention nationale

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extension de frontières à l’est, acceptât l'alliance franiçaise dans l'espoir d’y gagner quelques territoires à l’ouest, sur la rive droite du Rhin. Mais le Comité dantoniste tomba ; le Comité robespierriste abandonna des négociations pourtant en très bonne voie; car, à ce moment, dit l'historien allemand de Sybel, « des propositions officielles de paix faites par le gouvernement français et basées sur les projets de Desportes auraient pu être d’un poids immense». Un autre procédé, emprunté à l’ancienne diplomatie, avait été tenté pour amener la Prusse à traiter : c'était de lui faire croire qu’on cherchait à se réconcilier avec l'Autriche. Pour cela, Sémonville, qui serendait à Constantinople, reçut l’ordre de s'arrêter chez le grand-duc de Toscane, parent de l'Empereur; et, sans donner d'assurance formelle, il devait laisser croire à la possibilité de la paix avec l'Autriche, — ce dont le roi de Prusse eût été vite averti. En réalité, avec l'Autriche, disait le Comité, « la République n’a que la guerre à traiter. Alarmer le cabinet de Berlin, c’est, en résultat, ce dont le citoyen Sémonville aura à s'occuper. Il entrerait dans nos vues de désunir ainsi la ligue et de ramener Frédéric à nous par cette feinte ». Mais Sémonville, ayant été arrêté par les Autrichiens, ne put faire usage de ce stratagème. Le Comité essayait de se renseigner sur les intentions de l'Autriche. La Convention ayant appris que les représentants de l’armée du Nord, Briezet du Bois du Baiïs, avaient écrit à Cobourg, les désavoua avec fracas, et les rappela (1).Barère rédigea une proclamation adressée aux armées pour les mettre en garde contre les propositions astucieuses des Autrichiens. C'était pour

(1) 45 avril 1793.